En Ouganda, un pays sous la poigne de fer du président Yoweri Museveni depuis près de 40 ans, l’opposant historique Kizza Besigye vit un calvaire en détention. Alors qu’il est jugé par une cour martiale dans la capitale, cet ancien médecin personnel de Museveni, passé dans l’opposition il y a 25 ans, a été placé à l’isolement total selon une responsable de son parti politique.
D’après les informations rapportées, Kizza Besigye se trouve actuellement « dans une prison au sein d’une prison ». Privé de tout contact humain, il lui est interdit d’interagir avec les autres détenus et même d’aller prier. Confiné seul dans sa cellule, l’opposant n’a droit à aucune visite, si ce n’est par le biais d’une liaison téléphonique fournie par l’administration pénitentiaire. Pire encore, la nourriture apportée par ses proches lui est refusée.
Un traitement cruel qui met sa vie en danger
Face à ces conditions de détention extrêmes, Kizza Besigye est confronté à un dilemme impossible. Selon la responsable de son parti, « le cœur brisé », il doit choisir entre « mourir de faim » et consommer la nourriture fournie par la prison, en laquelle il n’a « pas confiance ». Une situation intenable qui fait dire à cette dernière qu’au vu du traitement infligé, « Museveni est déterminé à le tuer ».
Si l’administration pénitentiaire a démenti tout mauvais traitement, les inquiétudes sont vives quant au sort réservé à Kizza Besigye. Kidnappé en novembre dernier lors d’un déplacement au Kenya selon son épouse, l’opposant est jugé pour trahison, un crime passible de la peine de mort. À ses côtés, un autre opposant, Obeid Lutale, risque le même sort funeste.
La communauté internationale s’alarme
Le placement à l’isolement de Kizza Besigye intervient dans un contexte de durcissement de la répression contre l’opposition en Ouganda, à l’approche de la présidentielle de 2026. En novembre dernier, l’ouverture de son procès avait déjà suscité une vive préoccupation des Nations unies et de nombreuses organisations de défense des droits humains.
Son épouse Winnie Byanyima a quant à elle dénoncé une « parodie de justice ». Mais les menaces qui pèsent sur Kizza Besigye semblent aller au-delà d’un procès inique. Jeudi soir, le propre fils du président Museveni, chef des armées et possible successeur, a évoqué publiquement l’exécution de l’opposant.
Besigye sera « pendu ». Quand il disparaîtra un de ces jours, ne me posez pas trop de questions.
Muhoozi Kainerugaba, dans une publication menaçante sur X (ex-Twitter)
Alors que le pouvoir ougandais franchit un nouveau cap dans l’inhumanité, le sort de Kizza Besigye apparaît plus que jamais entre les mains d’un régime prêt à tout pour faire taire ceux qui osent le défier. Sa mise à l’isolement, dans des conditions de détention effroyables, sonne comme un avertissement funeste à tous les opposants.
Face à l’arbitraire et à la cruauté, la communauté internationale se doit de réagir pour empêcher l’irréparable. Car en Ouganda, c’est la vie même de ceux qui luttent pour la liberté et la démocratie qui est aujourd’hui menacée. Dans l’ombre d’une geôle sans pitié, Kizza Besigye affronte son destin, abandoned by all. Seule une mobilisation d’ampleur peut encore faire entendre raison à ses bourreaux. Avant qu’il ne soit trop tard.