Imaginez une colline dominant une capitale ravagée par la guerre, où des hommes puissants observent en silence un pays qu’ils dépouillent sans relâche. Pendant des années, une unité d’élite syrienne a orchestré un pillage méthodique, amassant des richesses inimaginables tandis que la population sombrait dans la misère. Aujourd’hui, les bases dévastées de cette force redoutée livrent leurs secrets à travers des documents abandonnés, révélant l’ampleur d’un empire bâti sur la ruine d’une nation.
Un Empire Construit sur les Décombres
Perché sur les hauteurs, ce groupe d’élite, dirigé par une figure influente liée à l’ancien régime, avait une vue imprenable sur une ville qu’il a systématiquement exploitée. Les rapports retrouvés dans les ruines montrent une opulence insolente : des villas somptueuses, des voitures de luxe et des coffres débordant de devises étrangères. Pendant ce temps, plus de 90 % des Syriens vivaient avec moins de deux dollars par jour, selon des estimations internationales.
Ces découvertes, mises au jour lors d’une enquête minutieuse menée fin 2024, dressent le portrait d’un système où la guerre civile, qui a duré près de 14 ans, a servi de prétexte à une prédation sans limites. Mais comment une seule unité a-t-elle pu s’arroger autant de pouvoir ?
Les Ficelles d’un Narco-État
Les accusations ne datent pas d’hier : cette unité est soupçonnée d’avoir transformé la Syrie en un narco-État, inondant la région d’une drogue synthétique prisée, le captagon. Utilisée autrefois pour doper des combattants extrémistes, cette amphétamine a trouvé un nouveau marché dans les soirées huppées des pays voisins, générant des milliards. Une investigation datant de 2022 évalue ces profits à 10 milliards de dollars.
« C’était une machine à faire de l’argent, un État dans l’État avec ses propres règles. »
– Un ancien officier ayant collaboré avec les nouvelles autorités
Mais le trafic de drogue n’était que la partie émergée de l’iceberg. Les documents abandonnés dévoilent une toile d’activités illicites plus vaste encore, orchestrée avec une précision presque militaire.
Un Catalogue de Prédations
Les richesses de la Syrie n’ont pas seulement été pillées dans l’ombre ; elles l’ont été au grand jour, sous le couvert d’une autorité incontestée. Voici comment cette unité a étendu son emprise :
- Expropriations massives : maisons et fermes confisquées sans compensation.
- Rackets organisés : prélèvement de taxes illégales aux checkpoints.
- Pillage matériel : récupération de cuivre et métaux dans les ruines.
- Commerce forcé : escorte payante pour les convois, même en zones hostiles.
Ces pratiques, loin d’être des improvisations, s’inscrivaient dans une stratégie bien huilée. Les entreprises locales, asphyxiées, devaient payer pour survivre, tandis que les habitants perdaient tout, parfois même le droit de s’approcher de leurs propres biens.
Les Tunnels de l’Opulence
Au cœur de cette opération, un complexe souterrain taillé dans la roche abritait le centre névralgique de l’unité. Des tunnels, assez larges pour accueillir des camions, menaient à des bureaux luxueux, des cellules et même des coffres blindés. Un garde anonyme, reconverti en guide improvisé, décrit un labyrinthe comprenant saunas, chambres et sorties secrètes.
En descendant un escalier abrupt, on découvre une série de coffres, dont certains ont été forcés peu après la chute du régime, le 8 décembre 2024. Des boîtes de montres de luxe, éparpillées au sol, témoignent d’une richesse ostentatoire laissée à l’abandon.
Un décor de film : imaginez des tunnels sombres, des coffres éventrés et des Rolex oubliées dans la poussière. Un trésor digne d’un thriller, pillé en quelques heures.
La Chute et la Fuite
Le 8 décembre 2024, une offensive éclair menée par un groupe islamiste radical a renversé un régime vieux de cinq décennies. Pris au dépourvu, le chef de l’unité a fui en hélicoptère vers un pays voisin, avant de rejoindre une destination plus lointaine, selon des sources sécuritaires. Mais il n’a pas emporté que sa liberté : une fortune colossale semble avoir disparu avec lui.
Les locaux abandonnés regorgent encore de preuves : des liasses de billets, des devises étrangères et des registres financiers. En juin dernier, un document mentionne 80 millions de dollars, huit millions d’euros et des milliards en monnaie locale, une goutte d’eau dans l’océan de leurs gains.
Où Est Passé l’Or ?
« Je veux l’or. Où est l’or ? » Cette question, posée par un Syrien fouillant les ruines d’une villa luxueuse, résonne comme un cri de désespoir. Les experts estiment que la véritable fortune est cachée à l’étranger, peut-être dans des pays arabes ou africains, hors de portée des sanctions internationales.
« Leur richesse est probablement dissimulée loin des regards, dans des coffres offshore. »
– Un chercheur spécialisé sur le Moyen-Orient
Les sanctions, bien qu’imposées depuis des années, n’ont pas freiné cette machine insatiable. Au contraire, elles ont poussé l’unité à diversifier ses sources de revenus, transformant chaque recoin du pays en une opportunité lucrative.
Une Mafia en Uniforme
Pour beaucoup, cette unité n’était pas seulement une force militaire, mais une organisation criminelle structurée. « C’était une mafia », confie un ancien membre sous couvert d’anonymat. Des officiers vivaient dans des villas somptueuses, roulaient en voitures importées et entassaient des dollars, malgré l’interdiction officielle de cette devise.
Activité | Méthode | Profit estimé |
Trafic de captagon | Production et exportation | 10 milliards $ |
Racket routier | Checkpoints illégaux | Millions $ |
Ce tableau n’est qu’un aperçu. Le contrôle du commerce de métaux, comme le cuivre extrait des bâtiments bombardés, ou encore du tabac, complétait ce système tentaculaire.
Les Visages de l’Ombre
Derrière cette machine bien rodée, des figures clés tiraient les ficelles. L’une d’elles, un haut responsable du bureau de sécurité, menait une vie fastueuse : voitures de luxe expédiées à l’étranger, factures exorbitantes pour des villas. Pourtant, face à la détresse d’un subalterne, il n’accordait qu’une aide dérisoire, signe d’une cupidité sans bornes.
D’autres hommes d’affaires, souvent sous sanctions internationales, finançaient ces opérations. Leurs noms apparaissent dans des documents classifiés, liés à des trafics transnationaux impliquant des groupes armés régionaux.
Un Héritage Toxique
Aujourd’hui, les bases de cette unité gisent en ruines, mais son ombre plane encore. « Une institution aussi puissante ne disparaît pas d’un claquement de doigts », prévient un analyste spécialisé. Avec des milliards cachés et des réseaux intacts, elle pourrait alimenter une résistance si le nouveau pouvoir échoue à instaurer la justice.
Dans les rues, la colère gronde. Des Syriens, spoliés depuis des décennies, fouillent encore les décombres, cherchant cet or qui leur a été volé. La question demeure : qui mettra la main dessus ?