C’est un accord qui fera date dans l’histoire de la coopération nucléaire entre la France et la Mongolie. Orano, le géant tricolore du combustible nucléaire, vient de signer un contrat sans précédent avec le gouvernement mongol pour exploiter pendant au moins 20 ans la mine d’uranium de Zuuvch-Ovoo, située dans le désert de Gobi. Un véritable jackpot pour le groupe français, qui renforce ainsi sa position sur l’échiquier mondial de l’énergie atomique.
Les coulisses d’une négociation marathon
Mais la route fut longue et semée d’embûches pour en arriver là. Selon une source proche du dossier, les tractations entre Orano et les autorités mongoles ont duré plus de deux ans, avec des hauts et des bas. Il aura fallu toute la diplomatie et la ténacité des équipes françaises pour convaincre Oulan-Bator de leur confier les clés de ce trésor enfoui sous les steppes.
Un tournant décisif a été la visite d’État du président français en Mongolie en mai 2023, suivie quelques mois plus tard par celle de son homologue mongol à Paris. C’est à cette occasion qu’un premier protocole d’accord avait été signé en grande pompe à l’Élysée, ouvrant la voie à une coopération renforcée dans le nucléaire civil. Restait à finaliser les détails techniques et juridiques, ce qui fut fait fin 2024 avec l’adoption par le parlement mongol d’une nouvelle loi sur l’énergie atomique.
Une mine d’or pour la filière nucléaire française
Pour Orano, c’est un contrat en or massif. La mine de Zuuvch-Ovoo recèlerait l’un des plus importants gisements d’uranium au monde, de quoi alimenter des dizaines de centrales pendant des décennies. De quoi assurer l’indépendance énergétique de l’Hexagone, alors que la demande d’électricité décarbonée explose avec la transition écologique.
Avec cet accord, nous sécurisons notre approvisionnement en uranium naturel sur le long terme, tout en développant un partenariat win-win avec la Mongolie. C’est une excellente nouvelle pour notre filière nucléaire et pour la planète.
Nicolas Maes, directeur général d’Orano.
Un modèle d’exploitation responsable et durable
Du côté mongol, c’est un partenariat hautement stratégique qui se noue avec la France. En ouvrant ses ressources aux investisseurs étrangers, le pays espère doper son économie et sortir de la pauvreté une partie de sa population. L’uranium pourrait devenir la poule aux oeufs d’or de la Mongolie, au même titre que le cuivre ou le charbon.
Nous sommes très heureux de ce contrat avec Orano, qui témoigne de la confiance entre nos deux pays. C’est une opportunité historique pour la Mongolie de valoriser son potentiel minier et de bâtir une économie plus prospère et durable.
Un porte-parole du gouvernement mongol.
La Mongolie, nouvel eldorado de l’uranium ?
Avec ce contrat, la Mongolie espère aussi se positionner comme un acteur de poids sur le marché mondial de l’uranium. Le pays disposerait de la 3ème réserve mondiale, derrière l’Australie et le Kazakhstan, deux mastodontes du secteur. De quoi aiguiser l’appétit d’autres géants du nucléaire, comme le russe Rosatom ou le chinois CNNC.
Mais Oulan-Bator entend bien garder la main sur ses ressources stratégiques. La nouvelle loi sur le nucléaire impose des règles strictes aux investisseurs étrangers, comme l’obligation de s’associer à une entreprise publique mongole et de rapatrier une partie des profits dans le pays. Une manière pour la Mongolie de tirer le meilleur parti de son trésor sans le brader.
Une étape clé pour la souveraineté énergétique française
Pour la France, c’est un tournant majeur dans sa stratégie énergétique. L’Hexagone compte sur le nucléaire pour assurer son indépendance et décarboner son mix électrique d’ici 2050. Or le pays est aujourd’hui dépendant à 100% des importations d’uranium naturel, une vulnérabilité criante en cas de crise géopolitique.
En sécurisant un accès direct à la ressource mongole, la France se met à l’abri des soubresauts du marché. C’est une vraie bouffée d’oxygène pour notre industrie électronucléaire, qui pourra ainsi honorer ses engagements auprès des centrales de l’Hexagone et d’ailleurs. Un signal fort envoyé aux partenaires et concurrents de la France.
Un succès diplomatique pour l’Élysée
C’est aussi un joli succès diplomatique pour Emmanuel Macron, qui avait fait de la coopération avec la Mongolie une priorité de son second quinquennat. Le chef de l’État a su tisser des liens de confiance avec son homologue Khurelsukh Ukhnaa, ouvrant la voie à ce «contrat du siècle» tant attendu.
Le timing est parfait pour l’exécutif, à l’heure où la France s’apprête à prendre la présidence tournante du G7. Un symbole fort de la volonté tricolore de peser sur la scène internationale et d’exporter son savoir-faire nucléaire. De quoi donner des gages aux pays membres tentés par l’atome civil, comme le Japon ou le Royaume-Uni.
Les défis et les risques du projet
Mais ce contrat n’est pas sans risque ni défi pour Orano. Le groupe va devoir investir des milliards d’euros pour exploiter cette mine perdue au milieu des steppes, dans une région isolée et hostile. Un pari technologique et humain pour l’entreprise, qui va devoir adapter ses méthodes aux réalités du terrain mongol.
- Conditions climatiques extrêmes, avec des températures pouvant descendre jusqu’à -40°C en hiver
- Manque d’infrastructures et de main d’oeuvre qualifiée sur place
- Instabilité politique et risques de corruption dans un pays encore fragile
- Opposition des populations nomades et des écologistes locaux, inquiets des impacts sur leur mode de vie et leur environnement
Autant d’écueils qu’Orano devra surmonter pour mener à bien ce chantier pharaonique. Le groupe a promis de mettre les moyens et l’expertise nécessaires, en s’appuyant sur son expérience dans d’autres contrées difficiles comme le Niger ou le Kazakhstan. Mais le chemin sera long et semé d’embûches avant de voir le premier yellow cake made in Mongolia.
Un test pour l’accord de Paris sur le nucléaire
Ce contrat sera aussi un test grandeur nature pour l’Accord de Paris sur la sûreté nucléaire, adopté en 2015 suite à l’accident de Fukushima. Ce texte impose des normes draconiennes aux exploitants miniers en matière de protection des travailleurs, des populations et de l’environnement.
Orano s’est engagé à respecter ces règles à la lettre, sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le groupe devra faire preuve de transparence et de responsabilité tout au long du projet, en dialoguant avec les parties prenantes et en rendant des comptes sur ses activités. Un gage de sérieux indispensable pour préserver son image et celle de la filière.
La Mongolie, future puissance nucléaire ?
À plus long terme, ce partenariat pourrait ouvrir la voie à une coopération plus large entre la France et la Mongolie dans le domaine du nucléaire civil. Oulan-Bator rêve en effet de se doter un jour de ses propres centrales, afin de répondre à la demande croissante d’électricité de sa population et de son industrie.
Un projet ambitieux qui nécessiterait un transfert de technologie et de compétences de la part des acteurs français comme Orano ou EDF. De quoi diversifier l’économie mongole au-delà de la simple extraction minière et poser les bases d’une relation durable entre les deux pays. Alors, la Mongolie, future puissance nucléaire de l’Asie centrale ? L’avenir le dira, mais ce contrat historique pourrait bien en être le premier jalon.
Du côté mongol, c’est un partenariat hautement stratégique qui se noue avec la France. En ouvrant ses ressources aux investisseurs étrangers, le pays espère doper son économie et sortir de la pauvreté une partie de sa population. L’uranium pourrait devenir la poule aux oeufs d’or de la Mongolie, au même titre que le cuivre ou le charbon.
Nous sommes très heureux de ce contrat avec Orano, qui témoigne de la confiance entre nos deux pays. C’est une opportunité historique pour la Mongolie de valoriser son potentiel minier et de bâtir une économie plus prospère et durable.
Un porte-parole du gouvernement mongol.
La Mongolie, nouvel eldorado de l’uranium ?
Avec ce contrat, la Mongolie espère aussi se positionner comme un acteur de poids sur le marché mondial de l’uranium. Le pays disposerait de la 3ème réserve mondiale, derrière l’Australie et le Kazakhstan, deux mastodontes du secteur. De quoi aiguiser l’appétit d’autres géants du nucléaire, comme le russe Rosatom ou le chinois CNNC.
Mais Oulan-Bator entend bien garder la main sur ses ressources stratégiques. La nouvelle loi sur le nucléaire impose des règles strictes aux investisseurs étrangers, comme l’obligation de s’associer à une entreprise publique mongole et de rapatrier une partie des profits dans le pays. Une manière pour la Mongolie de tirer le meilleur parti de son trésor sans le brader.
Une étape clé pour la souveraineté énergétique française
Pour la France, c’est un tournant majeur dans sa stratégie énergétique. L’Hexagone compte sur le nucléaire pour assurer son indépendance et décarboner son mix électrique d’ici 2050. Or le pays est aujourd’hui dépendant à 100% des importations d’uranium naturel, une vulnérabilité criante en cas de crise géopolitique.
En sécurisant un accès direct à la ressource mongole, la France se met à l’abri des soubresauts du marché. C’est une vraie bouffée d’oxygène pour notre industrie électronucléaire, qui pourra ainsi honorer ses engagements auprès des centrales de l’Hexagone et d’ailleurs. Un signal fort envoyé aux partenaires et concurrents de la France.
Un succès diplomatique pour l’Élysée
C’est aussi un joli succès diplomatique pour Emmanuel Macron, qui avait fait de la coopération avec la Mongolie une priorité de son second quinquennat. Le chef de l’État a su tisser des liens de confiance avec son homologue Khurelsukh Ukhnaa, ouvrant la voie à ce «contrat du siècle» tant attendu.
Le timing est parfait pour l’exécutif, à l’heure où la France s’apprête à prendre la présidence tournante du G7. Un symbole fort de la volonté tricolore de peser sur la scène internationale et d’exporter son savoir-faire nucléaire. De quoi donner des gages aux pays membres tentés par l’atome civil, comme le Japon ou le Royaume-Uni.
Les défis et les risques du projet
Mais ce contrat n’est pas sans risque ni défi pour Orano. Le groupe va devoir investir des milliards d’euros pour exploiter cette mine perdue au milieu des steppes, dans une région isolée et hostile. Un pari technologique et humain pour l’entreprise, qui va devoir adapter ses méthodes aux réalités du terrain mongol.
- Conditions climatiques extrêmes, avec des températures pouvant descendre jusqu’à -40°C en hiver
- Manque d’infrastructures et de main d’oeuvre qualifiée sur place
- Instabilité politique et risques de corruption dans un pays encore fragile
- Opposition des populations nomades et des écologistes locaux, inquiets des impacts sur leur mode de vie et leur environnement
Autant d’écueils qu’Orano devra surmonter pour mener à bien ce chantier pharaonique. Le groupe a promis de mettre les moyens et l’expertise nécessaires, en s’appuyant sur son expérience dans d’autres contrées difficiles comme le Niger ou le Kazakhstan. Mais le chemin sera long et semé d’embûches avant de voir le premier yellow cake made in Mongolia.
Un test pour l’accord de Paris sur le nucléaire
Ce contrat sera aussi un test grandeur nature pour l’Accord de Paris sur la sûreté nucléaire, adopté en 2015 suite à l’accident de Fukushima. Ce texte impose des normes draconiennes aux exploitants miniers en matière de protection des travailleurs, des populations et de l’environnement.
Orano s’est engagé à respecter ces règles à la lettre, sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le groupe devra faire preuve de transparence et de responsabilité tout au long du projet, en dialoguant avec les parties prenantes et en rendant des comptes sur ses activités. Un gage de sérieux indispensable pour préserver son image et celle de la filière.
La Mongolie, future puissance nucléaire ?
À plus long terme, ce partenariat pourrait ouvrir la voie à une coopération plus large entre la France et la Mongolie dans le domaine du nucléaire civil. Oulan-Bator rêve en effet de se doter un jour de ses propres centrales, afin de répondre à la demande croissante d’électricité de sa population et de son industrie.
Un projet ambitieux qui nécessiterait un transfert de technologie et de compétences de la part des acteurs français comme Orano ou EDF. De quoi diversifier l’économie mongole au-delà de la simple extraction minière et poser les bases d’une relation durable entre les deux pays. Alors, la Mongolie, future puissance nucléaire de l’Asie centrale ? L’avenir le dira, mais ce contrat historique pourrait bien en être le premier jalon.
Mais pas question pour autant de faire n’importe quoi. Orano s’est engagé à développer une « exploitation minière responsable », respectueuse de l’environnement et des populations locales. L’entreprise promet d’appliquer les meilleurs standards internationaux en matière de sûreté, de radioprotection et de gestion des déchets.
Elle s’est également engagée à investir dans le développement socio-économique de la région, en créant des emplois qualifiés et en soutenant des projets d’infrastructures. De quoi rassurer les ONG environnementales, qui suivent de près ce projet controversé.
Un partenariat stratégique pour la Mongolie
Du côté mongol, c’est un partenariat hautement stratégique qui se noue avec la France. En ouvrant ses ressources aux investisseurs étrangers, le pays espère doper son économie et sortir de la pauvreté une partie de sa population. L’uranium pourrait devenir la poule aux oeufs d’or de la Mongolie, au même titre que le cuivre ou le charbon.
Nous sommes très heureux de ce contrat avec Orano, qui témoigne de la confiance entre nos deux pays. C’est une opportunité historique pour la Mongolie de valoriser son potentiel minier et de bâtir une économie plus prospère et durable.
Un porte-parole du gouvernement mongol.
La Mongolie, nouvel eldorado de l’uranium ?
Avec ce contrat, la Mongolie espère aussi se positionner comme un acteur de poids sur le marché mondial de l’uranium. Le pays disposerait de la 3ème réserve mondiale, derrière l’Australie et le Kazakhstan, deux mastodontes du secteur. De quoi aiguiser l’appétit d’autres géants du nucléaire, comme le russe Rosatom ou le chinois CNNC.
Mais Oulan-Bator entend bien garder la main sur ses ressources stratégiques. La nouvelle loi sur le nucléaire impose des règles strictes aux investisseurs étrangers, comme l’obligation de s’associer à une entreprise publique mongole et de rapatrier une partie des profits dans le pays. Une manière pour la Mongolie de tirer le meilleur parti de son trésor sans le brader.
Une étape clé pour la souveraineté énergétique française
Pour la France, c’est un tournant majeur dans sa stratégie énergétique. L’Hexagone compte sur le nucléaire pour assurer son indépendance et décarboner son mix électrique d’ici 2050. Or le pays est aujourd’hui dépendant à 100% des importations d’uranium naturel, une vulnérabilité criante en cas de crise géopolitique.
En sécurisant un accès direct à la ressource mongole, la France se met à l’abri des soubresauts du marché. C’est une vraie bouffée d’oxygène pour notre industrie électronucléaire, qui pourra ainsi honorer ses engagements auprès des centrales de l’Hexagone et d’ailleurs. Un signal fort envoyé aux partenaires et concurrents de la France.
Un succès diplomatique pour l’Élysée
C’est aussi un joli succès diplomatique pour Emmanuel Macron, qui avait fait de la coopération avec la Mongolie une priorité de son second quinquennat. Le chef de l’État a su tisser des liens de confiance avec son homologue Khurelsukh Ukhnaa, ouvrant la voie à ce «contrat du siècle» tant attendu.
Le timing est parfait pour l’exécutif, à l’heure où la France s’apprête à prendre la présidence tournante du G7. Un symbole fort de la volonté tricolore de peser sur la scène internationale et d’exporter son savoir-faire nucléaire. De quoi donner des gages aux pays membres tentés par l’atome civil, comme le Japon ou le Royaume-Uni.
Les défis et les risques du projet
Mais ce contrat n’est pas sans risque ni défi pour Orano. Le groupe va devoir investir des milliards d’euros pour exploiter cette mine perdue au milieu des steppes, dans une région isolée et hostile. Un pari technologique et humain pour l’entreprise, qui va devoir adapter ses méthodes aux réalités du terrain mongol.
- Conditions climatiques extrêmes, avec des températures pouvant descendre jusqu’à -40°C en hiver
- Manque d’infrastructures et de main d’oeuvre qualifiée sur place
- Instabilité politique et risques de corruption dans un pays encore fragile
- Opposition des populations nomades et des écologistes locaux, inquiets des impacts sur leur mode de vie et leur environnement
Autant d’écueils qu’Orano devra surmonter pour mener à bien ce chantier pharaonique. Le groupe a promis de mettre les moyens et l’expertise nécessaires, en s’appuyant sur son expérience dans d’autres contrées difficiles comme le Niger ou le Kazakhstan. Mais le chemin sera long et semé d’embûches avant de voir le premier yellow cake made in Mongolia.
Un test pour l’accord de Paris sur le nucléaire
Ce contrat sera aussi un test grandeur nature pour l’Accord de Paris sur la sûreté nucléaire, adopté en 2015 suite à l’accident de Fukushima. Ce texte impose des normes draconiennes aux exploitants miniers en matière de protection des travailleurs, des populations et de l’environnement.
Orano s’est engagé à respecter ces règles à la lettre, sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le groupe devra faire preuve de transparence et de responsabilité tout au long du projet, en dialoguant avec les parties prenantes et en rendant des comptes sur ses activités. Un gage de sérieux indispensable pour préserver son image et celle de la filière.
La Mongolie, future puissance nucléaire ?
À plus long terme, ce partenariat pourrait ouvrir la voie à une coopération plus large entre la France et la Mongolie dans le domaine du nucléaire civil. Oulan-Bator rêve en effet de se doter un jour de ses propres centrales, afin de répondre à la demande croissante d’électricité de sa population et de son industrie.
Un projet ambitieux qui nécessiterait un transfert de technologie et de compétences de la part des acteurs français comme Orano ou EDF. De quoi diversifier l’économie mongole au-delà de la simple extraction minière et poser les bases d’une relation durable entre les deux pays. Alors, la Mongolie, future puissance nucléaire de l’Asie centrale ? L’avenir le dira, mais ce contrat historique pourrait bien en être le premier jalon.
Mais pas question pour autant de faire n’importe quoi. Orano s’est engagé à développer une « exploitation minière responsable », respectueuse de l’environnement et des populations locales. L’entreprise promet d’appliquer les meilleurs standards internationaux en matière de sûreté, de radioprotection et de gestion des déchets.
Elle s’est également engagée à investir dans le développement socio-économique de la région, en créant des emplois qualifiés et en soutenant des projets d’infrastructures. De quoi rassurer les ONG environnementales, qui suivent de près ce projet controversé.
Un partenariat stratégique pour la Mongolie
Du côté mongol, c’est un partenariat hautement stratégique qui se noue avec la France. En ouvrant ses ressources aux investisseurs étrangers, le pays espère doper son économie et sortir de la pauvreté une partie de sa population. L’uranium pourrait devenir la poule aux oeufs d’or de la Mongolie, au même titre que le cuivre ou le charbon.
Nous sommes très heureux de ce contrat avec Orano, qui témoigne de la confiance entre nos deux pays. C’est une opportunité historique pour la Mongolie de valoriser son potentiel minier et de bâtir une économie plus prospère et durable.
Un porte-parole du gouvernement mongol.
La Mongolie, nouvel eldorado de l’uranium ?
Avec ce contrat, la Mongolie espère aussi se positionner comme un acteur de poids sur le marché mondial de l’uranium. Le pays disposerait de la 3ème réserve mondiale, derrière l’Australie et le Kazakhstan, deux mastodontes du secteur. De quoi aiguiser l’appétit d’autres géants du nucléaire, comme le russe Rosatom ou le chinois CNNC.
Mais Oulan-Bator entend bien garder la main sur ses ressources stratégiques. La nouvelle loi sur le nucléaire impose des règles strictes aux investisseurs étrangers, comme l’obligation de s’associer à une entreprise publique mongole et de rapatrier une partie des profits dans le pays. Une manière pour la Mongolie de tirer le meilleur parti de son trésor sans le brader.
Une étape clé pour la souveraineté énergétique française
Pour la France, c’est un tournant majeur dans sa stratégie énergétique. L’Hexagone compte sur le nucléaire pour assurer son indépendance et décarboner son mix électrique d’ici 2050. Or le pays est aujourd’hui dépendant à 100% des importations d’uranium naturel, une vulnérabilité criante en cas de crise géopolitique.
En sécurisant un accès direct à la ressource mongole, la France se met à l’abri des soubresauts du marché. C’est une vraie bouffée d’oxygène pour notre industrie électronucléaire, qui pourra ainsi honorer ses engagements auprès des centrales de l’Hexagone et d’ailleurs. Un signal fort envoyé aux partenaires et concurrents de la France.
Un succès diplomatique pour l’Élysée
C’est aussi un joli succès diplomatique pour Emmanuel Macron, qui avait fait de la coopération avec la Mongolie une priorité de son second quinquennat. Le chef de l’État a su tisser des liens de confiance avec son homologue Khurelsukh Ukhnaa, ouvrant la voie à ce «contrat du siècle» tant attendu.
Le timing est parfait pour l’exécutif, à l’heure où la France s’apprête à prendre la présidence tournante du G7. Un symbole fort de la volonté tricolore de peser sur la scène internationale et d’exporter son savoir-faire nucléaire. De quoi donner des gages aux pays membres tentés par l’atome civil, comme le Japon ou le Royaume-Uni.
Les défis et les risques du projet
Mais ce contrat n’est pas sans risque ni défi pour Orano. Le groupe va devoir investir des milliards d’euros pour exploiter cette mine perdue au milieu des steppes, dans une région isolée et hostile. Un pari technologique et humain pour l’entreprise, qui va devoir adapter ses méthodes aux réalités du terrain mongol.
- Conditions climatiques extrêmes, avec des températures pouvant descendre jusqu’à -40°C en hiver
- Manque d’infrastructures et de main d’oeuvre qualifiée sur place
- Instabilité politique et risques de corruption dans un pays encore fragile
- Opposition des populations nomades et des écologistes locaux, inquiets des impacts sur leur mode de vie et leur environnement
Autant d’écueils qu’Orano devra surmonter pour mener à bien ce chantier pharaonique. Le groupe a promis de mettre les moyens et l’expertise nécessaires, en s’appuyant sur son expérience dans d’autres contrées difficiles comme le Niger ou le Kazakhstan. Mais le chemin sera long et semé d’embûches avant de voir le premier yellow cake made in Mongolia.
Un test pour l’accord de Paris sur le nucléaire
Ce contrat sera aussi un test grandeur nature pour l’Accord de Paris sur la sûreté nucléaire, adopté en 2015 suite à l’accident de Fukushima. Ce texte impose des normes draconiennes aux exploitants miniers en matière de protection des travailleurs, des populations et de l’environnement.
Orano s’est engagé à respecter ces règles à la lettre, sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le groupe devra faire preuve de transparence et de responsabilité tout au long du projet, en dialoguant avec les parties prenantes et en rendant des comptes sur ses activités. Un gage de sérieux indispensable pour préserver son image et celle de la filière.
La Mongolie, future puissance nucléaire ?
À plus long terme, ce partenariat pourrait ouvrir la voie à une coopération plus large entre la France et la Mongolie dans le domaine du nucléaire civil. Oulan-Bator rêve en effet de se doter un jour de ses propres centrales, afin de répondre à la demande croissante d’électricité de sa population et de son industrie.
Un projet ambitieux qui nécessiterait un transfert de technologie et de compétences de la part des acteurs français comme Orano ou EDF. De quoi diversifier l’économie mongole au-delà de la simple extraction minière et poser les bases d’une relation durable entre les deux pays. Alors, la Mongolie, future puissance nucléaire de l’Asie centrale ? L’avenir le dira, mais ce contrat historique pourrait bien en être le premier jalon.