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Orages Dévastateurs dans le Tarn : La Filière Viticole Sous le Choc

Les violents orages de grêle qui se sont abattus sur le Tarn ce week-end ont laissé un paysage de désolation dans les vignobles. Des grêlons de la taille d'une balle de ping-pong ont tout ravagé sur leur passage, mettant en péril les vendanges qui devaient débuter dans une dizaine de jours. Les viticulteurs sont sous le choc face à l'ampleur des dégâts. Zoom sur un drame qui pourrait avoir de lourdes conséquences économiques pour la filière...

C’est un véritable désastre qui s’est abattu sur les vignobles du Tarn ce week-end. Samedi soir, un violent orage de grêle a frappé plusieurs communes viticoles, laissant derrière lui un paysage de désolation. Des grêlons de la taille d’une balle de ping-pong se sont abattus sur les vignes, détruisant en quelques minutes le travail de toute une année.

Des dégâts considérables à quelques jours des vendanges

Selon Cédric Carcenac, président de la maison des vins de Gaillac et lui-même vigneron, les dégâts sont très importants sur certaines parcelles, allant jusqu’à une destruction totale de la récolte :

On est sur des surfaces concernées assez importantes, avec des zones assez éparses en termes de dégâts, mais des dégâts qui vont à certains endroits à 100%.

– Cédric Carcenac, président de la maison des vins de Gaillac

La grêle n’a pas seulement endommagé les raisins, mais aussi la végétation, le bois et même le matériel agricole comme les tracteurs. Des voitures ont également été abîmées. Et ce dramatique épisode intervient au pire moment, alors que les vendanges devaient débuter dans une dizaine de jours.

Un sentiment de fatalité chez les viticulteurs

Face à l’ampleur des dégâts, c’est la consternation chez les viticulteurs du Tarn. Après une année déjà compliquée, marquée par le gel et les maladies, ce nouvel aléa climatique met en péril la récolte 2024 et donc la survie économique de nombreuses exploitations :

Cela a des impacts économiques majeurs, mettant davantage en difficulté les vignerons dans des années complexes.

– Cédric Carcenac

Une enquête est en cours pour recenser précisément le nombre d’exploitations touchées et l’étendue des dégâts. Mais d’ores et déjà, le moral est au plus bas chez les vignerons, qui se demandent comment ils vont pouvoir se relever après ce nouveau coup dur.

Un phénomène de plus en plus fréquent avec le réchauffement climatique

Si les orages de grêle ont toujours existé, leur fréquence et leur intensité semblent s’accroître ces dernières années. Un phénomène à mettre en lien avec le réchauffement climatique, qui favorise la formation de cellules orageuses violentes :

  • Depuis 1989, la fréquence des orages de grêle en France a augmenté de 70%
  • Leur intensité s’est également accrue, avec des grêlons de plus en plus gros
  • Les régions viticoles sont particulièrement exposées en raison de leur topographie et de leur proximité avec les massifs montagneux

Face à cette menace grandissante, les viticulteurs tentent de s’adapter en installant des filets anti-grêle ou des systèmes d’aspersion pour limiter les dégâts. Mais ces équipements ont un coût élevé que toutes les exploitations ne peuvent pas assumer. Des aides seront donc nécessaires pour aider la filière à faire face sur le long terme.

L’État et les collectivités appelés à la rescousse

Devant l’ampleur de la catastrophe, les vignerons du Tarn en appellent désormais aux pouvoirs publics. Ils demandent le classement des orages en calamité agricole afin de pouvoir bénéficier d’aides et d’indemnisations :

Il faut que l’État et les collectivités locales prennent la mesure de la situation et nous aident à passer ce cap difficile. C’est une question de survie pour de nombreuses exploitations.

– Un vigneron du Tarn

Au-delà de l’aide d’urgence, c’est un véritable plan d’adaptation au changement climatique qu’il faudra mettre en place pour la filière viticole. Cela passera par des investissements dans la recherche, la formation et l’équipement des exploitations. Un immense défi pour les années à venir.

En attendant, les vignerons du Tarn tentent de sauver ce qui peut l’être et se préparent à une année 2024 très difficile sur le plan économique. Un drame qui vient rappeler la fragilité de ce métier ancestral face aux aléas climatiques, de plus en plus violents et imprévisibles. Une pensée pour tous ces hommes et ces femmes qui se battent chaque jour pour faire perdurer ce noble artisanat malgré l’adversité.

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