L’opposant et ex-parlementaire égyptien Ahmed al-Tantawi a vu ses espoirs présidentiels s’effondrer après son arrestation lundi dans un tribunal du Caire. Cette interpellation fait suite à la confirmation en appel de sa condamnation à un an de prison et de travaux forcés pour des irrégularités lors de sa campagne électorale pour l’élection présidentielle de décembre dernier.
Un coup dur pour l’opposition égyptienne
L’arrestation d’Ahmed al-Tantawi représente un nouveau revers pour l’opposition en Égypte. L’opposant avait tenté de se présenter face au président sortant Abdel Fattah al-Sissi lors du scrutin présidentiel, mais sa candidature s’était heurtée à de nombreux obstacles.
La peine, assortie de travaux forcés, a été confirmée et il a été arrêté dans la salle d’audience.
– Maître Nabeh El-Ganadi, avocat de la défense
Près d’une vingtaine de membres de sa campagne électorale ont également vu leur condamnation confirmée. Un signal fort envoyé aux opposants politiques dans un pays où la répression s’est accrue ces dernières années.
L’élection présidentielle, une formalité pour al-Sissi
Malgré les velléités de candidatures alternatives, l’élection présidentielle de décembre 2023 s’annonçait comme une simple formalité pour le président Abdel Fattah al-Sissi, au pouvoir depuis 2014. Les principaux opposants étaient soit emprisonnés, soit empêchés de se présenter, laissant le champ libre au raïs.
- En 2018 déjà, la réélection d’al-Sissi avec 97% des voix avait été entachée d’accusations de fraudes.
- Les ONG dénoncent régulièrement les atteintes aux droits humains et la répression sous son régime.
Quel avenir pour la démocratie égyptienne ?
L’arrestation d’Ahmed al-Tantawi soulève des questions sur l’avenir de l’opposition et de la démocratie en Égypte. Dans un contexte de verrouillage du pouvoir et de musèlement des voix dissidentes, les espoirs d’alternance et de pluralisme politique semblent plus que jamais compromis.
Reste à voir si la communauté internationale réagira à ce nouveau coup de force du régime, ou si le président al-Sissi pourra continuer à asseoir son emprise sur le pays des pharaons, quitte à sacrifier les principes démocratiques sur l’autel de la stabilité. L’avenir nous le dira.