Au cœur des décombres et de la dévastation, les secouristes gazaouis se démènent pour sauver des vies dans le nord de la bande de Gaza. Beit Lahia, théâtre de violents affrontements entre Israël et le Hamas, a été durement touchée par de meurtrières frappes aériennes israéliennes. Un immeuble de cinq étages s’est effondré, ensevelissant des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants sous les gravats.
Une course contre la montre pour retrouver des survivants
Les équipes de la Défense civile gazaouie travaillent d’arrache-pied pour tenter de retrouver des rescapés. Mais les conditions sont extrêmement difficiles, comme l’explique Mahmoud Bassal, leur porte-parole :
Des secouristes et des civils utilisent des outils rudimentaires pour chercher des survivants sous les décombres. Nous espérons en trouver mais avec le temps qui passe, l’espoir s’amenuise.
Le manque cruel de moyens et d’équipements de déblaiement entrave sérieusement les opérations de sauvetage. Et la menace des drones israéliens plane en permanence, mettant en danger la vie des secouristes.
L’indignation des habitants
Face à ce drame, les riverains sont choqués et révoltés. Abdullah Hammouda, qui habite près de l’immeuble détruit, raconte avoir vu un drone cibler un jeune secouriste. Son épouse Abeer s’insurge :
Si cela s’était produit dans un autre pays, le monde entier serait en train de s’indigner !
70 000 personnes menacées dans le nord de Gaza
La situation humanitaire devient critique pour les 70 000 habitants de Beit Lahia et Jabalia. Pris entre les bombardements incessants, la faim et la soif, de nombreux civils tentent de fuir vers le sud, en direction de Gaza city.
On peut voir des familles marcher au milieu des ruines et des débris, des enfants couverts de poussière tirant des charrettes de fortune, chargées de maigres possessions. Un exode pathétique et dangereux, sous le feu des combats.
Escalade militaire meurtrière
Cette tragédie survient dans le contexte d’une vaste opération terrestre lancée le 6 octobre par l’armée israélienne dans le nord de Gaza. L’objectif annoncé est d’empêcher le Hamas de reconstituer ses forces dans ce secteur.
Mais cette offensive se révèle très coûteuse des deux côtés. Israël a reconnu dimanche la mort de deux de ses soldats à Beit Lahia, portant un nouveau coup au fragile cessez-le-feu.
Pris entre deux feux, les civils gazaouis paient le plus lourd tribut de cette énième escalade meurtrière. Sans répit, sans perspective de paix durable, ils continuent de subir les affres d’un conflit qui les broie depuis plus d’une décennie. Leurs appels à l’aide et à la protection restent trop souvent sans réponse, étouffés par le vacarme des armes.
