Dans un coup d’éclat retentissant, les forces de sécurité indiennes ont infligé un revers majeur à la rébellion maoïste qui sévit depuis des décennies dans le centre du pays. Lors d’une opération audacieuse menée ce mardi dans les forêts denses de l’État de Chattisgarh, quatorze insurgés ont été neutralisés lors d’intenses échanges de tirs, marquant une victoire significative dans la lutte contre l’insurrection naxalite.
Un dirigeant rebelle de haut rang parmi les pertes maoïstes
Selon des sources proches du ministère indien de l’Intérieur, un cadre important du mouvement rebelle figurerait parmi les personnes tuées lors de l’assaut. Connu sous le nom de guerre de Jairam ou Chalpati, sa tête était mise à prix pour la somme conséquente de 115 000 dollars, témoignant de son rôle clé au sein de la hiérarchie naxalite.
L’étau se resserre sur la rébellion naxalite
Cet affrontement victorieux pour les forces gouvernementales intervient peu après une autre opération réussie le 16 janvier dernier, qui avait déjà coûté la vie à 12 insurgés dans la même zone forestière de Chattisgarh, véritable bastion de la guérilla maoïste. New Delhi accentue clairement la pression militaire pour tenter d’éradiquer un conflit qui n’a que trop duré et a déjà fait plus de 10 000 morts depuis son commencement en 1967.
Les racines profondes de l’insurrection naxalite
Disciples revendiqués du révolutionnaire chinois Mao Zedong, les rebelles naxalites affirment lutter pour les droits des populations autochtones spoliées des richesses de leurs terres ancestrales. Ils exigent un meilleur accès aux ressources naturelles et davantage d’opportunités d’emploi pour ces communautés marginalisées. Mais leurs méthodes violentes, incluant attaques meurtrières et pose de bombes, ont poussé l’État indien à une réponse sécuritaire d’envergure.
Vers une intensification des opérations anti-maoïstes
Pour mener à bien sa stratégie anti-insurrectionnelle, le gouvernement a déployé des dizaines de milliers de membres des forces de l’ordre dans les bastions naxalites. Et les résultats sont au rendez-vous, avec pas moins de 287 rebelles éliminés en 2024 selon les chiffres officiels. Une tendance qui devrait encore s’accentuer au vu de la détermination affichée par les autorités.
Un nouveau coup dur pour le naxalisme. Le naxalisme est en train de rendre son dernier souffle.
– Amit Shah, ministre indien de l’Intérieur
Le ministre de l’Intérieur Amit Shah, fer de lance de la lutte contre les maoïstes, n’a pas mâché ses mots suite à ce nouveau succès tactique. Martelant son objectif d’éradiquer totalement la rébellion d’ici début 2026, il se montre particulièrement confiant dans la réussite de sa stratégie musclée. Les renforts dépêchés en urgence sur place témoignent de la volonté de New Delhi d’asséner des coups décisifs aux insurgés.
Une insurrection résiliente malgré les revers
Malgré la pression grandissante des forces de sécurité, le mouvement naxalite a démontré une capacité d’adaptation et une résilience qui rend la tâche ardue au gouvernement central. Après des débuts modestes, la rébellion a progressivement gagné du terrain à partir des années 2000, s’étendant dans des communautés isolées de l’est et du sud de l’Inde. Et les insurgés ont prouvé à plusieurs reprises leur aptitude à porter des coups spectaculaires.
Ainsi, une attaque à la bombe contre un convoi militaire début janvier avait coûté la vie à au moins neuf soldats indiens, rappelant à New Delhi que la partie est loin d’être gagnée. Tant que les causes profondes du conflit, à savoir la pauvreté et l’exclusion des populations autochtones, n’auront pas été résolues, il y a fort à parier que l’hydre maoïste continuera de plonger le centre de l’Inde dans la violence, et ce malgré les victoires tactiques engrangées par le gouvernement.
