Dans les coulisses de l’Opéra de Paris, un mouvement social d’un genre nouveau secoue l’institution. Depuis plusieurs jours, les danseurs du ballet ont déserté la scène pour se mobiliser autour de revendications salariales. Un conflit rarissime dans ce monde feutré où la grâce des entrechats masque souvent la dureté du labeur.
Les danseurs réclament une revalorisation
Au cœur de la contestation, une demande de prise en compte du temps de préparation des danseurs dans leur rémunération. Un nœud du conflit, comme l’explique une source proche du dossier :
Les danseurs passent de longues heures à s’échauffer, se maquiller, se coiffer avant chaque représentation. C’est un temps invisible mais indispensable, qui n’est actuellement pas rémunéré.
Emmenés par la CGT et son délégué syndical Matthieu Botto, lui-même coryphée, les danseurs ont fait monter la pression ces derniers jours. Avec pour conséquence immédiate, l’annulation de cinq spectacles depuis le début du mouvement, dont quatre représentations du ballet Paquita. Des déprogrammations qui représentent déjà un manque à gagner de 1,2 million d’euros pour l’Opéra.
L’Opéra entre le marteau et l’enclume
Face à cette fronde, la direction s’est retrouvée dans une position délicate. D’un côté, les revendications légitimes des danseurs, techniciens de l’ombre dont l’engagement physique est total. De l’autre, une situation budgétaire déjà très tendue, qui laisse peu de marge de manœuvre pour des revalorisations salariales.
Après plusieurs journées de bras de fer, une main tendue semble s’esquisser. Les danseurs ont en effet accepté de suspendre leur grève ce soir, le temps d’une reprise des négociations avec la direction. Une trêve des confiseurs bienvenue, qui permettra au public de retrouver le spectacle vivant le temps d’une soirée. Quant à l’issue du conflit, elle reste très incertaine. Mais une chose est sûre : en se mobilisant ainsi, les danseurs de l’Opéra ont mis en lumière les coulisses souvent méconnues de leur profession. Et montré que derrière l’image lisse du ballet, se cachent aussi des artistes engagés, prêts à se battre pour leurs droits.
Un précédent en 2007
Cette grève n’est cependant pas une première à l’Opéra de Paris. En 2007 déjà, les danseurs s’étaient mobilisés pour défendre leur régime spécial de retraite. Après 18 jours d’un bras de fer très médiatisé, ils avaient obtenu des garanties, comme le maintien de la prise en compte des primes dans le calcul des pensions.
Un compromis qui montre qu’entre art et combat social, les danseurs sont souvent contraints de mener plusieurs batailles de front. Et que même dans le monde policé du ballet, les conflits peuvent surgir, forçant l’institution à se réinventer pour préserver ce subtil équilibre entre excellence artistique et justice sociale. Un dilemme cornélien, pour ce joyau du patrimoine français.
Face à cette fronde, la direction s’est retrouvée dans une position délicate. D’un côté, les revendications légitimes des danseurs, techniciens de l’ombre dont l’engagement physique est total. De l’autre, une situation budgétaire déjà très tendue, qui laisse peu de marge de manœuvre pour des revalorisations salariales.
Après plusieurs journées de bras de fer, une main tendue semble s’esquisser. Les danseurs ont en effet accepté de suspendre leur grève ce soir, le temps d’une reprise des négociations avec la direction. Une trêve des confiseurs bienvenue, qui permettra au public de retrouver le spectacle vivant le temps d’une soirée. Quant à l’issue du conflit, elle reste très incertaine. Mais une chose est sûre : en se mobilisant ainsi, les danseurs de l’Opéra ont mis en lumière les coulisses souvent méconnues de leur profession. Et montré que derrière l’image lisse du ballet, se cachent aussi des artistes engagés, prêts à se battre pour leurs droits.
Un précédent en 2007
Cette grève n’est cependant pas une première à l’Opéra de Paris. En 2007 déjà, les danseurs s’étaient mobilisés pour défendre leur régime spécial de retraite. Après 18 jours d’un bras de fer très médiatisé, ils avaient obtenu des garanties, comme le maintien de la prise en compte des primes dans le calcul des pensions.
Un compromis qui montre qu’entre art et combat social, les danseurs sont souvent contraints de mener plusieurs batailles de front. Et que même dans le monde policé du ballet, les conflits peuvent surgir, forçant l’institution à se réinventer pour préserver ce subtil équilibre entre excellence artistique et justice sociale. Un dilemme cornélien, pour ce joyau du patrimoine français.