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Onze Morts lors de Manifestations au Mozambique après les Résultats Électoraux

Onze morts, plus de 450 arrestations, un scrutin présidentiel vivement contesté... Le Mozambique traverse une période de tensions suite aux manifestations post-électorales. Selon une ONG locale, la police est pointée du doigt pour sa répression violente envers les opposants. Une situation explosive qui...

Le Mozambique est secoué par une vague de manifestations meurtrières suite à la proclamation des résultats du scrutin présidentiel du 9 octobre dernier. D’après les informations communiquées dimanche par le Centre pour la Démocratie et les Droits Humains (CDD), une ONG mozambicaine, le lourd bilan s’élève désormais à onze morts, principalement en raison de l’action répressive des forces de police face aux contestataires.

La province de Nampula particulièrement touchée

Bien que la police nationale n’ait pas confirmé officiellement ces chiffres, se limitant vendredi à évoquer une vingtaine de blessés, le CDD affirme que la province de Nampula, dans le nord du pays, a payé un tribut particulièrement élevé. En effet, sur les onze victimes recensées, six auraient perdu la vie dans cette région.

Des sources locales font quant à elles état d’un mort à Nampula et d’un autre dans la province voisine du Niassa, sans toutefois apporter de précisions supplémentaires sur les circonstances de ces décès.

Plusieurs centaines d’arrestations, y compris de mineurs

Outre les pertes humaines, les autorités auraient procédé à l’interpellation massive de manifestants à travers le pays. Le CDD avance le chiffre de plus de 450 arrestations, notamment dans la capitale Maputo où 370 personnes auraient été placées en détention. L’ONG s’alarme que parmi les interpelés figurent des mineurs et des individus vulnérables “dont certains n’ont aucun lien avec les manifestations”.

Face à cette situation, la société civile se mobilise. L’ordre des avocats, en collaboration avec le CDD, indique avoir obtenu la libération d’environ 85 personnes “injustement emprisonnées” grâce à un travail acharné de documentation et d’intervention juridique.

Des blessés soignés à domicile par peur des représailles

Les violences policières auraient également fait de nombreux blessés parmi les manifestants. Cependant, beaucoup préfèreraient se faire soigner à domicile plutôt que dans les hôpitaux, craignant d’être arrêtés s’ils s’y présentent. Une situation préoccupante qui complique le recensement précis du nombre de victimes.

Une élection présidentielle sous haute tension

C’est l’annonce jeudi des résultats du scrutin présidentiel qui a mis le feu aux poudres. Le candidat du parti au pouvoir, le Frelimo, Daniel Chapo, a été déclaré vainqueur avec près de 71% des voix. Son principal opposant, Venancio Mondlane, n’aurait recueilli que 20% des suffrages. Dénonçant des fraudes massives, ce dernier revendique pourtant la victoire et appelle ses partisans à contester ce qu’il qualifie “d’élection volée”.

Dès l’annonce des résultats, des milliers de personnes, en majorité des jeunes, sont descendues dans les rues de plusieurs villes du Mozambique. Maputo, Beira, Nampula… Les manifestations se sont multipliées à travers le pays, sur fond d’accusations de bourrage des urnes et de décompte frauduleux.

Une mystérieuse panne d’internet à l’échelle nationale

Dans ce contexte de crise post-électorale, une panne générale d’internet a été observée vendredi chez les différents opérateurs mobiles du pays. Si la connexion a été rétablie dès le lendemain, l’origine et les raisons de cette coupure restent pour l’heure inconnues, alimentant les soupçons de censure de la part du gouvernement.

La communauté internationale préoccupée

Face à l’escalade des tensions, plusieurs chancelleries étrangères ont fait part de leur inquiétude, appelant l’ensemble des acteurs politiques mozambicains à la retenue et au dialogue. L’Union Européenne, par la voix de son représentant à Maputo, a souligné “l’importance de garantir les droits démocratiques fondamentaux tels que la liberté d’expression et de manifestation pacifique”.

De son côté, le gouvernement mozambicain se veut rassurant. Il assure que la situation est sous contrôle et que les autorités mettront tout en œuvre pour faire la lumière sur les violences et les allégations de fraude. Cependant, au vu de l’ampleur de la contestation et de la répression qui s’ensuit, il est à craindre que le pays ne s’enfonce dans une dangereuse crise post-électorale aux conséquences imprévisibles.

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