Imaginez arriver sur une nouvelle chaîne après plus de trois décennies de fidélité ailleurs, porter un projet ambitieux inspiré des mythes grecs, et voir les chiffres d’audience s’effondrer dès la deuxième semaine. C’est exactement ce qui arrive à Olivier Minne avec son jeu Pandore sur M6. Un lancement prometteur, puis une chute brutale qui pousse la chaîne à réagir vite. L’histoire d’un pari risqué dans le paysage impitoyable de la télévision française.
Un changement de cap brutal pour Pandore
Depuis son arrivée sur M6 cette saison, Olivier Minne incarne un renouveau pour la chaîne privée. Après avoir marqué des générations sur France Télévisions avec des émissions cultes, l’animateur prend les commandes de Pandore, un format original qui mise sur l’aventure, la stratégie et la mythologie grecque. Mais le public ne semble pas avoir suivi aussi massivement qu’espéré.
Le concept repose sur une idée forte : douze candidats sélectionnés pour leur force physique, leur intelligence et leur culture affrontent des épreuves inspirées des légendes helléniques. À la clé, une cagnotte de 100 000 euros. Chaque jour, deux participants risquent l’élimination via un duel, et la fameuse boîte de Pandore peut être ouverte, libérant alors des malus qui réduisent la somme finale. Un dilemme constant entre intérêt individuel et collectif.
Des débuts encourageants qui cachaient la réalité
Le lundi 22 décembre 2025, le premier prime time attire 1,8 million de téléspectateurs. Un score honorable qui représente 10 % de part d’audience. Les critiques saluent l’originalité du décor, l’énergie d’Olivier Minne et l’intensité des épreuves. On parle alors d’un possible nouveau hit pour la chaîne.
Mais une semaine plus tard, le deuxième épisode change tout. Seulement 952 000 curieux restent devant leur écran, soit à peine 5,5 % de part d’audience. Une perte de près de la moitié du public en sept jours. Un signal d’alarme impossible à ignorer pour les programmateurs.
Dans le monde de la télévision, une telle chute n’est pas rare, mais elle oblige souvent à des ajustements rapides. M6 a donc décidé de ne pas attendre pour agir.
La décision radicale de M6 : un nouveau jour de diffusion
À partir du troisième numéro, Pandore ne sera plus diffusé le lundi soir. L’émission glisse au mardi 6 janvier 2026 en prime time. La veille, les téléspectateurs retrouveront Philippe Etchebest dans Cauchemar en cuisine, un valeur sûre capable de fédérer largement.
Ce choix stratégique n’est pas anodin. Le lundi soir est historiquement très concurrentiel, avec des poids lourds sur les autres chaînes. Le mardi offre parfois un peu plus de respiration. La semaine suivante, le jeu retrouvera néanmoins sa case initiale du lundi. Un test grandeur nature pour voir si le public reviendra.
Pourquoi un tel ajustement aussi rapide ? Les chaînes privées vivent sous la pression constante des annonceurs. Une audience trop faible menace directement les recettes publicitaires. Mieux vaut tenter une nouvelle case plutôt que de laisser l’émission s’enliser.
Le parcours d’Olivier Minne : de France Télévisions à M6
Olivier Minne n’est pas un inconnu. Pendant plus de 35 ans, il a été l’une des figures phares du service public. Des jeux mythiques comme Fort Boyard (en tant que co-animateur puis voix off) aux émissions plus récentes, il a su traverser les époques avec une élégance et une énergie communicative.
Son arrivée sur M6 marquait une petite révolution. La chaîne cherchait visiblement à injecter une touche de prestige et d’expérience avec cet animateur apprécié du grand public. En parallèle, il continue d’animer la version française du Maillon Faible, preuve de la confiance placée en lui.
Mais changer de chaîne à ce stade de carrière comporte toujours des risques. Le public habitué à le voir sur le service public doit faire l’effort de zapper ailleurs. Et les attentes sont élevées : on attend de lui qu’il porte un programme à bout de bras.
Pandore : un concept original mais exigeant
Le jeu mise tout sur l’immersion. Le décor évoque l’Andalousie et la Grèce antique, les épreuves mêlent force physique, culture générale et psychologie. Les candidats doivent gérer la tentation d’ouvrir la boîte, sachant que chaque ouverture pénalise l’ensemble du groupe.
Cette dimension collective rappelle certains succès passés, mais elle peut aussi dérouter. Le téléspectateur doit suivre une intrigue sur plusieurs semaines, comprendre les alliances, les trahisons. Dans un contexte où beaucoup zappent rapidement, cela demande un investissement que tout le monde n’est pas prêt à consentir.
De plus, la période de fin d’année n’aide pas. Entre les fêtes, les films en famille et les programmes spéciaux, la concurrence est féroce. Beaucoup préfèrent des divertissements plus légers que des épreuves intenses.
Que réserve l’avenir à Pandore ?
Le déplacement au mardi soir constitue un premier test. Si les chiffres remontent, la chaîne pourra envisager de stabiliser l’émission. Dans le cas contraire, d’autres ajustements pourraient suivre : modification du format, réduction du nombre d’épisodes, voire arrêt prématuré.
La télévision française a connu de nombreux exemples similaires. Certains jeux ont rebondi grâce à un changement de case ou de jour, d’autres n’ont jamais retrouvé leur public. Tout dépendra de la capacité de Pandore à créer le bouche-à-oreille et à fidéliser.
Olivier Minne, connu pour son professionnalisme, saura sans doute tirer le meilleur de cette situation. Son expérience lui permet de garder le sourire et de continuer à porter le programme avec conviction.
La télévision reste un métier passionnant mais impitoyable. Les chiffres dictent souvent la loi, même quand le concept est solide et l’animateur talentueux.
La concurrence impitoyable du prime time
Le lundi soir, Pandore s’est retrouvé face à des programmes installés depuis des années. Séries américaines, téléfilms de Noël, jeux concurrents : le choix est vaste. Même un lancement à 1,8 million peut vite fondre quand la nouveauté s’estompe.
Le mardi pourrait offrir un meilleur environnement. Moins de mastodontes, une habitude différente chez les téléspectateurs. Mais rien n’est garanti. La rentrée de janvier verra aussi le retour de nombreuses émissions phares.
Enfin, les réseaux sociaux jouent un rôle croissant. Si les extraits deviennent viraux, si les candidats marquent les esprits, l’audience peut grimper rapidement. Pour l’instant, le programme peine à créer le buzz espéré.
Les leçons à tirer pour M6 et les jeux télévisés
Cet épisode rappelle que lancer un nouveau jeu reste un exercice périlleux. Les succès comme Koh-Lanta ou Pékin Express sont rares et demandent souvent plusieurs saisons pour s’installer. La patience des chaînes privées est toutefois limitée.
M6 a déjà prouvé par le passé qu’elle savait rebondir. Des programmes décriés au départ ont fini par trouver leur public. L’espoir reste donc permis pour Olivier Minne et son équipe.
En attendant, les téléspectateurs curieux pourront découvrir le troisième épisode dans sa nouvelle case. Peut-être que ce simple changement suffira à relancer la machine. Ou peut-être que l’histoire de Pandore sur M6 s’arrêtera là. Une chose est sûre : la télévision ne laisse jamais indifférent.
(Article mis à jour régulièrement en fonction de l’évolution des audiences)









