En ces temps troublés, le chancelier allemand Olaf Scholz a tenu à rassurer les quelque un million de réfugiés syriens installés en Allemagne. Dans un message posté vendredi sur le réseau social X (anciennement Twitter), le dirigeant social-démocrate a affirmé sans ambiguïté que ceux qui sont « bien intégrés » restent « bienvenus » au sein de la République fédérale.
Scholz a jugé nécessaire de réagir ainsi après que « certaines déclarations de ces derniers jours » ont, selon lui, « profondément déstabilisé » les réfugiés syriens. Il faisait allusion aux appels lancés par des responsables conservateurs et d’extrême droite en faveur d’un retour de ces réfugiés dans leur pays d’origine, après la chute du régime de Bachar el-Assad.
L’Allemagne, terre d’accueil des Syriens
Fuyant la guerre civile qui a éclaté en 2011, les ressortissants syriens sont venus en masse chercher asile et protection en Allemagne. L’apogée de cet exode a été atteint lors de la crise migratoire de 2015. Aujourd’hui, la communauté syrienne représente environ un million de personnes outre-Rhin. Si certains ont pu obtenir la nationalité allemande, beaucoup sont encore dans une situation administrative précaire, ce qui les expose potentiellement à une procédure d’expulsion.
Suspension des demandes d’asile
Lundi, Berlin et plusieurs pays européens, comme l’Autriche ou la Suède, ont annoncé geler leurs décisions sur les demandes d’asile déposées par des Syriens, au lendemain de la chute du régime de Damas. Une annonce qui a suscité de vives inquiétudes au sein de la diaspora syrienne.
L’extrême droite allemande réclame le retour des réfugiés
Certains courants politiques en Allemagne n’ont pas tardé à surfer sur ces événements pour réclamer le renvoi des Syriens dans leur pays. Alice Weidel, candidate du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) à la chancellerie, a ainsi tweeté dimanche : « Nous n’acceptons plus personne ! ». L’AfD, qui a prospéré en attisant les peurs liées à l’immigration, est donné numéro deux dans les sondages pour les législatives anticipées du 23 février prochain.
Des conservateurs aussi pour le retour des Syriens
Même au sein des rangs conservateurs de l’opposition, actuellement favoris dans les intentions de vote, des voix s’élèvent pour demander le retour des réfugiés syriens. Un dirigeant du groupe parlementaire CDU/CSU au Bundestag, Jens Spahn, a proposé d’« affréter des avions » et d’offrir une prime de mille euros à « tous ceux qui veulent rentrer en Syrie ».
Les réfugiés, un atout pour l’économie allemande
Face à ces appels, le chancelier social-démocrate a mis en avant la contribution des Syriens à l’économie et la société allemandes. Dans son message sur X, Scholz a notamment souligné qu’« environ 5000 médecins syriens travaillent actuellement dans les hôpitaux allemands ». Une étude publiée vendredi confirme que le départ de ces réfugiés bien insérés pourrait aggraver la pénurie de main d’œuvre dans les hôpitaux ainsi que dans d’autres secteurs sous tension comme les transports et la logistique.
Un message apaisant du chancelier
En assurant aux Syriens « bien intégrés » qu’ils sont et demeurent les bienvenus, le chancelier Olaf Scholz envoie un message d’apaisement et de soutien à cette communauté déstabilisée par les événements récents et les discours politiques. Une manière de reconnaître la place qu’ils ont prise dans la société allemande, malgré un contexte tendu à l’approche d’élections cruciales.
