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Olaf Scholz : Le Chancelier Allemand Impopulaire Qui Croit En Sa Victoire

Olaf Scholz, surnommé l'"automate" pour son style austère, se relance dans la course à la chancellerie malgré une faible popularité. Découvrez son plan audacieux pour tenter de regagner du terrain et créer la surprise, comme il l'a déjà fait par le passé...

Surnommé l' »automate » en raison de son style sobre et austère, le chancelier social-démocrate allemand Olaf Scholz se lance à nouveau dans la course à la chancellerie, en dépit de taux de popularité figurant parmi les plus bas de l’histoire récente outre-Rhin. Mais cet homme de 66 ans, réputé pugnace et déterminé, croit dur comme fer en ses chances de victoire. Pour tenter de remonter la pente, il a décidé d’imprimer un sérieux coup de barre à gauche.

Un virage social pour reconquérir l’électorat

Comme il l’a exposé lundi devant le Bundestag, le programme d’Olaf Scholz met l’accent sur des mesures visant à soulager les ménages les plus vulnérables, durement touchés par l’inflation galopante. Au menu : une augmentation du salaire minimum et une baisse de la TVA à 5% sur les produits alimentaires. Des propositions susceptibles de plaire à une large frange de l’électorat, et en particulier à la base traditionnelle du SPD, le parti social-démocrate dont il est issu.

Un soutien prudent à l’Ukraine

Sur le délicat dossier ukrainien, le chancelier assure qu’il continuera à épauler Kiev face à Moscou. Mais il exclut la livraison d’armes de longue portée, redoutant que cela n’entraîne l’Allemagne dans le conflit armé. Une position qui satisfait une bonne partie de l’opinion publique et des militants du SPD, historiquement enclins au dialogue avec la Russie.

Un dirigeant peu charismatique mais tenace

S’il n’est pas réputé pour son charisme, Olaf Scholz compense par une opiniâtreté à toute épreuve. Il vient d’ailleurs de couper court aux spéculations qui voyaient son populaire ministre de la Défense Boris Pistorius lui ravir la place de candidat social-démocrate à la chancellerie. Et lors des législatives de 2021, il avait déjoué tous les pronostics en menant le SPD à la victoire alors qu’il était distancé dans les sondages.

Il m’a dit à douze ans qu’il voulait devenir chancelier.

Gerhard Scholz, père d’Olaf Scholz

Sous Merkel, un ministre des Finances en retrait

Lorsqu’il était ministre des Finances dans le gouvernement d’Angela Merkel, cet homme longiligne au crâne dégarni s’était effacé derrière la chancelière. Pendant la campagne de 2021, il n’avait pas hésité à se présenter comme son véritable héritier, allant jusqu’à imiter sa gestuelle pour incarner la continuité et rassurer les électeurs.

Un tournant majeur face à la guerre en Ukraine

Après un début de mandat en demi-teinte, où il avait été moqué pour sa discrétion voire son manque de leadership, Olaf Scholz avait créé la surprise par sa réaction déterminée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Dans un discours remarqué au Bundestag, il avait acté un tournant stratégique majeur, rompant avec des décennies de politique étrangère allemande. Ce pacifiste convaincu avait ainsi entériné une hausse drastique des dépenses militaires, malgré les réserves d’une partie de son camp.

Son incursion sur TikTok n’a pas vraiment rafraîchi son image.

Un parcours politique précoce

Né en 1958 à Osnabrück dans une famille modeste, Olaf Scholz montre très tôt des dispositions et une appétence pour la politique. Selon son père, il ambitionnait de devenir chancelier dès l’âge de 12 ans. Après des études de droit, il s’engage au sein des Jeunes socialistes (Jusos), dont il deviendra vice-président. Mais son positionnement, jugé trop à gauche, l’empêchera d’en prendre la tête.

La « Scholzomatie » en action

C’est en tant que secrétaire général du SPD, dans les années 2000, qu’Olaf Scholz se forge une réputation de machine à communiquer imperturbable. Ses éléments de langage rodés et son infatigable défense des impopulaires réformes du chancelier Schröder lui valent le surnom peu flatteur de « Scholzomat ». Une impassibilité qui reste sa marque de fabrique, pour le meilleur et pour le pire.

Une vie privée discrète à Potsdam

Adepte du jogging et de l’aviron, Olaf Scholz mène une existence paisible à Potsdam, en banlieue de Berlin. Il partage sa vie avec son épouse Britta Ernst, elle aussi membre du SPD et qui occupe des responsabilités au sein d’un exécutif régional. Le couple n’a pas d’enfants.

Attaqué de toutes parts dans une Allemagne en plein doute, Olaf Scholz s’accroche à son poste et à ses ambitions avec une énergie qui force le respect. Arrivera-t-il, à force de ténacité et de petites phrases cinglantes, à s’imposer durablement dans le paysage ? Réponse dans les urnes, lors des prochaines élections fédérales. D’ici là, ses adversaires auront tout intérêt à ne pas sous-estimer cet animal politique singulier, rompu aux coups d’éclat et aux retournements de situation.

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