Alors que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche approche à grands pas, l’Ukraine vient de lancer une nouvelle offensive surprise dans la région russe de Koursk. Cette attaque audacieuse intervient cinq mois après une première incursion ukrainienne dans cette zone frontalière, qui avait déjà pris de court les forces russes en août 2024. Face à cette situation, le président Vladimir Poutine a promis une réponse à la hauteur de la provocation.
Une contre-attaque ukrainienne qui bouscule les plans russes
Selon un communiqué de l’armée russe, les troupes ukrainiennes ont lancé leur assaut vers 9h00 heure locale ce dimanche, dans le but de stopper l’avancée russe dans la région de Koursk. Kiev contrôlait déjà plusieurs centaines de kilomètres carrés dans cette zone depuis août 2024, suite à une offensive éclair. Bien que l’Ukraine n’ait pas encore confirmé officiellement cette nouvelle opération, un responsable de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a laissé entendre sur Telegram que la Russie « reçoit ce qu’elle mérite ».
D’après Moscou, le groupe d’assaut ukrainien aurait été vaincu par l’artillerie et l’aviation russes, qui poursuivent actuellement la destruction des unités ennemies. Cependant, certains blogueurs militaires russes, généralement bien informés, rapportent que les forces ukrainiennes tentent de prendre le contrôle de la petite localité de Berdine, située à environ 20 km de la frontière. Ils soulignent également l’utilisation croissante par l’Ukraine d’équipements de guerre électronique perturbant les drones russes.
Trump de retour, Kiev accélère le tempo
Cette offensive surprise intervient à un moment charnière, alors que Donald Trump s’apprête à retrouver le Bureau Ovale le 20 janvier. Le républicain, qualifié d’« imprévisible », a appelé à un cessez-le-feu immédiat et promis d’obtenir rapidement un accord de paix, sans pour autant détailler son plan. Il s’est aussi dit opposé aux frappes ukrainiennes en territoire russe utilisant des missiles américains ATACMS.
Kiev craint donc une réduction drastique du soutien vital des États-Unis et que Trump ne force l’Ukraine à faire des concessions face à Poutine. En lançant cette attaque à Koursk, les Ukrainiens cherchent probablement à renforcer leur position avant d’éventuelles négociations, comme lors de la précédente offensive d’août 2024.
Poutine promet une réponse à la hauteur
Face à cette nouvelle incursion, Vladimir Poutine, qui était apparu agacé à la télévision russe en août dernier après la première offensive ukrainienne à Koursk, a une nouvelle fois appelé ses troupes à repousser l’ennemi hors de Russie. Il a juré que « l’ennemi recevra assurément une réponse digne de ce nom », promettant ainsi une contre-attaque d’envergure.
Moscou peut compter sur l’appui de milliers de soldats nord-coréens déployés dans la zone selon Kiev et les Occidentaux. Il reste à voir si cela suffira à endiguer la contre-offensive ukrainienne et permettra aux forces russes de poursuivre leur progression sur le front est, où elles avancent depuis l’automne à un rythme inédit depuis mars 2022.
L’Ukraine déterminée à garder un pied en Russie
Bien que les troupes ukrainiennes aient dû céder du terrain à Koursk depuis leur percée maximale d’août 2024, Kiev semble déterminé à maintenir la pression sur le sol russe. Fin novembre, une source haut placée de l’état-major ukrainien soulignait que l’Ukraine resterait dans la région « aussi longtemps que cela aura un intérêt », contrôlant toujours environ 800 km2 contre près de 1 400 km2 au plus fort de l’offensive.
Cette stratégie vise clairement à forcer la Russie à redéployer des troupes du front principal vers cette zone frontalière, perturbant ainsi ses plans. Même si l’effet escompté n’a pas été aussi important qu’espéré jusqu’à présent, l’Ukraine ne compte pas relâcher ses efforts, surtout à l’approche d’une potentielle inflexion de la position américaine avec le retour de Trump au pouvoir.
Les prochaines semaines s’annoncent donc cruciales sur les différents fronts de ce conflit qui dure maintenant depuis près de deux ans. Entre l’offensive de Koursk, la possible réduction du soutien américain et la détermination affichée par Poutine, les cartes pourraient bien être rebattues. Une chose est sûre, l’issue de la guerre est plus incertaine que jamais.