L’armée israélienne a lancé un nouvel appel à l’évacuation de zones du sud de la bande de Gaza ce lundi, suite à des tirs de roquettes revendiqués par le Hamas. Cet ordre d’évacuation, le premier depuis des semaines dans cette partie du territoire palestinien, intervient alors qu’Israël mène une offensive d’envergure dans le nord de Gaza depuis près de deux mois.
Le porte-parole de l’armée israélienne pour le public arabophone, le lieutenant-colonel Avichay Adraee, a enjoint les habitants de plusieurs « blocs » au nord de Khan Younès à quitter « immédiatement » leurs foyers pour se mettre en sécurité. Une « zone humanitaire » a été définie le long de la côte pour accueillir les évacués.
Offensive majeure d’Israël pour « déraciner » le Hamas
Depuis le début de l’offensive israélienne déclenchée le 7 octobre dernier en réponse à une attaque sans précédent du Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis à plusieurs reprises une « victoire totale » sur le mouvement palestinien. L’armée dit avoir progressé du nord au sud de Gaza, mais est retournée dans certaines zones pour y combattre des « résurgences » du Hamas.
D’après des sources proches du dossier, les forces israéliennes se heurtent à une résistance tenace des combattants palestiniens retranchés dans des tunnels et utilisant des tactiques de guérilla urbaine. Malgré des bombardements intensifs et des opérations terrestres, le Hamas parvient à lancer des roquettes de manière sporadique vers les localités du sud d’Israël.
Un bilan humain très lourd
Si l’État hébreu assure tout mettre en œuvre pour épargner les civils, le bilan humain de ce nouveau conflit s’avère particulièrement élevé. Selon un décompte basé sur des chiffres officiels, au moins 1208 personnes ont perdu la vie côté israélien depuis le 7 octobre, en majorité des civils. À Gaza, le ministère de la Santé du Hamas recense 44.466 morts, là aussi principalement des civils, un bilan jugé crédible par l’ONU.
Une situation très instable malgré les promesses de « victoire totale »
Plus de deux mois après le début de l’offensive, et en dépit des déclarations martiales de Benjamin Netanyahu, cette nouvelle guerre contre le Hamas apparaît plus compliquée que prévu pour l’armée israélienne. Les évacuations ordonnées ce lundi illustrent la précarité de la situation et les risques persistants pour les populations civiles des deux côtés de la frontière.
Beaucoup craignent un enlisement du conflit, au prix de pertes humaines et matérielles considérables. Des appels à un cessez-le-feu se font entendre, mais les chances de succès semblent minces à ce stade. Israël exige un arrêt total des tirs de roquettes et le démantèlement de l’appareil militaire du Hamas, qui de son côté conditionne toute trêve à la levée du blocus de Gaza. Une équation pour l’heure insoluble, sur fond de souffrances indicibles pour les populations civiles.