Qui aurait cru qu’un silence pourrait peser si lourd ? Ce 22 mai 2025, l’église Saint-Pierre de Neuilly-sur-Seine s’est drapée d’une gravité palpable pour rendre un dernier hommage à Daniel Bilalian, une icône du journalisme télévisuel français. Décédé le 15 mai à l’âge de 78 ans, cet homme discret mais influent a marqué des générations par sa rigueur, son élégance et sa passion pour l’information. Des figures emblématiques du PAF, de Patrick Poivre d’Arvor à Pascal Praud, se sont réunies pour saluer la mémoire d’un confrère hors du commun, dans une cérémonie empreinte de respect et d’émotion.
Un Géant du Journalisme S’éteint
Daniel Bilalian n’était pas seulement un journaliste, il était une référence. Ancien directeur des sports à France Télévisions, il a incarné pendant des décennies un journalisme exigeant, mêlant précision et humanité. Sa voix posée, son regard perçant et son amour du sport ont fait de lui une figure incontournable du petit écran. Mais derrière l’homme public se cachait une pudeur rare, une discrétion qui l’a conduit à taire sa maladie jusqu’à ses derniers instants.
Sa disparition a secoué le monde de la télévision. Les hommages, spontanés et sincères, ont afflué dès l’annonce de son décès. Mais c’est lors de ses obsèques que l’ampleur de son influence s’est pleinement révélée. L’église Saint-Pierre, lieu de recueillement, a accueilli un parterre de personnalités venues rendre un dernier salut à celui qui a façonné l’information télévisée avec une élégance rare.
Une Cérémonie Chargée d’Émotion
Ce jeudi 22 mai, à 14h30, l’église Saint-Pierre de Neuilly-sur-Seine s’est transformée en un sanctuaire de souvenirs. La cérémonie, sobre mais digne, reflétait parfaitement la personnalité de Daniel Bilalian. Le cercueil, porté sous les regards émus, a quitté l’église sous des applaudissements discrets, dans un silence chargé de respect. Chaque détail de l’événement semblait rendre hommage à l’homme qu’il était : simple, mais profondément marquant.
« Son décès m’a beaucoup touché. C’était un ami vraiment intime », a confié Gérard Holtz, les larmes aux yeux, évoquant leurs longues discussions et leur complicité.
Gérard Holtz, ami proche
Les personnalités présentes formaient un tableau vivant de l’histoire de la télévision française. Pascal Praud, Patrick Poivre d’Arvor, Jean-Claude Narcy, Nelson Monfort, Laurent Luyat, et bien d’autres ont partagé un moment de recueillement. Chacun, à sa manière, a témoigné de l’impact de Bilalian, non seulement comme professionnel, mais comme homme de cœur.
Une Carrière d’Exception
Daniel Bilalian a débuté sa carrière dans les années 1970, gravissant les échelons pour devenir une figure centrale du service public. En tant que directeur des sports à France Télévisions, il a révolutionné la couverture médiatique des événements sportifs, insufflant une rigueur journalistique dans un domaine souvent dominé par l’émotion. Son travail a permis de faire rayonner des disciplines variées, du tennis au football, en passant par l’athlétisme.
Son approche, mêlant analyse pointue et narration captivante, a inspiré des générations de journalistes. Il n’était pas seulement un commentateur, mais un passeur d’histoires, capable de transformer un match en un récit universel. Cette capacité à transcender le simple fait sportif a fait de lui une référence incontestée.
Les moments clés de sa carrière
- Années 1970 : Débuts remarqués dans le journalisme sportif, avec une couverture des grands événements.
- 1980-1990 : Ascension au sein de France Télévisions, où il impose un style unique.
- 2000 : Nomination comme directeur des sports, un rôle où il brille par son exigence.
- Retraite : Même après avoir quitté ses fonctions, il reste une voix écoutée dans le milieu.
Un Homme de Discrétion et de Pudeur
Ceux qui connaissaient Daniel Bilalian décrivent un homme d’une rare élégance, tant dans ses mots que dans ses silences. Sa maladie, qu’il a gardée secrète, a surpris même ses proches. Michel Drucker, dans une confidence émouvante, a partagé sa tristesse face à cette discrétion :
« Il ne m’en avait pas du tout parlé. Il n’a pas médiatisé sa maladie. »
Michel Drucker, animateur
Cette pudeur, presque d’un autre temps, a marqué ceux qui l’ont côtoyé. Gérard Holtz, particulièrement affecté, a raconté leur dernière conversation, où la faiblesse de son ami était déjà perceptible. « La maladie a été plus rapide », a-t-il murmuré, le regard perdu dans le souvenir d’un ami qu’il n’a pas pu revoir une dernière fois.
Un Héritage Vivant dans le PAF
Daniel Bilalian laisse derrière lui bien plus qu’une carrière. Il laisse un modèle de journalisme, où l’exigence ne sacrifie jamais l’humanité. Ses collègues, présents en nombre à Neuilly, ont tous souligné son influence. Patrick Poivre d’Arvor, figure tutélaire du journalisme, a salué un homme « qui savait raconter l’essentiel avec simplicité ». Pascal Praud, de son côté, a évoqué un mentor discret mais inspirant.
La présence de figures comme Nelson Monfort ou Laurent Luyat, tous deux marqués par son passage à France Télévisions, témoigne de l’empreinte de Bilalian sur le monde du sport à la télévision. Même après sa retraite, ses conseils et sa vision continuaient d’inspirer les nouvelles générations.
| Personnalité | Lien avec Bilalian |
|---|---|
| Gérard Holtz | Ami proche et collaborateur de longue date |
| Patrick Poivre d’Arvor | Collègue et admirateur de son professionnalisme |
| Pascal Praud | Considère Bilalian comme un mentor |
| Michel Drucker | Ami et témoin de sa discrétion |
Un Adieu Familial et Intime
Au-delà des projecteurs, Daniel Bilalian était un homme de famille. Son épouse, Frédérique Renimel, qu’il avait épousée en 2020, et sa fille Marguerite, née de son union avec Christine de Précigout, étaient au cœur de la cérémonie. Leur présence, discrète mais digne, a ajouté une touche d’intimité à cet hommage public. Les témoignages d’affection, recueillis par la famille, ont souligné l’amour et le respect que Bilalian inspirait, même dans sa vie personnelle.
La douleur de la perte était palpable, mais la cérémonie a aussi été un moment de célébration. Les anecdotes partagées, souvent teintées d’humour, rappelaient un homme qui savait rester léger, même dans les moments les plus sérieux. Cette dualité, entre gravité professionnelle et chaleur humaine, restera dans les mémoires.
Un Vide Impossible à Combler
La télévision française a perdu l’un de ses piliers. À 78 ans, Daniel Bilalian était encore jeune, comme l’a souligné Michel Drucker, rappelant que cet âge, aujourd’hui, semble presque un début. Pourtant, la maladie a eu raison de lui, laissant derrière elle un vide que les hommages, aussi nombreux soient-ils, ne combleront pas. Son départ marque la fin d’une époque, celle d’un journalisme où l’élégance et la rigueur allaient de pair.
Les applaudissements qui ont accompagné son cercueil hors de l’église résonnent encore comme un écho de sa vie : un homme applaudi pour son talent, mais surtout aimé pour sa simplicité. Ses collègues, ses amis, ses proches, et même les téléspectateurs qui ne l’ont connu qu’à travers l’écran, portent aujourd’hui son souvenir comme un trésor.
Pourquoi Son Héritage Perdure
Daniel Bilalian n’a pas seulement marqué son époque, il a tracé un chemin. Son approche du journalisme, où l’information se mêle de respect et d’humanité, reste un modèle pour les nouvelles générations. Les valeurs qu’il incarnait – rigueur, discrétion, passion – continuent d’inspirer ceux qui rêvent de faire vivre l’information à la télévision.
En repensant à cette cérémonie du 22 mai, on ne peut s’empêcher de voir en Daniel Bilalian un homme qui a su rester fidèle à lui-même, jusqu’au bout. Son départ, bien que douloureux, est aussi une invitation à célébrer une vie bien remplie, une carrière exemplaire, et un héritage qui ne s’éteindra pas.
Un homme discret, une voix inoubliable, un legs éternel.
