C’est un samedi noir qu’ont vécu les vacanciers se rendant dans les stations de ski de la Tarentaise ce week-end. Suite à un important éboulement de rochers coupant la principale route d’accès, des centaines d’automobilistes se sont retrouvés coincés dans un gigantesque bouchon, certains passant plus de 16 heures dans leur voiture. Une nuit de cauchemar pour beaucoup.
Tout commence en fin d’après-midi quand d’énormes blocs se détachent d’une paroi et s’abattent sur la chaussée, bloquant totalement la circulation. Rapidement, les voitures s’amoncellent sur des kilomètres, piégées par cet incident inattendu au pire moment de ce chassé-croisé des vacances de février. Malgré l’intervention des secours, impossible de dégager la route rapidement.
5 km en 3 heures, 43 km en 6 heures
Pris au piège, le calvaire ne fait que commencer pour les automobilistes. Les heures passent et les kilomètres défilent au compte-goutte. « On a mis 16 heures au lieu de 8, dont 5 heures à l’arrêt complet », témoigne un couple épuisé. Les journalistes présents sur place ne sont pas épargnés. Leur périple commence à 21h quand ils découvrent l’ampleur de ce bouchon de 30 km. À minuit passé, ils n’ont parcouru que 5 km en 3h. Et il leur faudra 6h de plus pour boucler les 43 km restants jusqu’à La Plagne.
Centres d’accueil d’urgence
Face à cette situation exceptionnelle, les autorités mettent en place des solutions d’urgence. Des centres d’hébergement sont ouverts à Albertville pour accueillir les naufragés de la route, tous les hôtels étant complets. La Croix-Rouge et les pompiers patrouilleront toute la nuit pour apporter de l’aide aux automobilistes en difficulté.
On essaie de faire le biberon au petit et on espère qu’il va vite s’endormir. On s’en serait bien passé !
Une mère de famille bloquée avec son bébé
Nuit blanche et moral dans les chaussettes
Beaucoup passeront la nuit dans leur voiture, tant bien que mal. « Ça commence à piquer… Depuis 8h ce matin, on fatigue », confie un couple de retraités. « On n’a pas sommeil pour l’instant, donc on discute, on écoute la radio. Heureusement on a fait les courses avant, on a de quoi manger ! », positive un père de famille, mal embarqué pour une nuit blanche.
Ce n’est qu’au petit matin que les premiers chanceux atteignent enfin leur station. « Il est 3h passé, on vient d’arriver à la Plagne. On a mis plus de 6h depuis Albertville pour faire 60 km », souffle notre journaliste sur place, éreintée.
Dimanche rouge pour le retour
Et les galères sont loin d’être finies en ce dimanche, notamment dans le sens des retours. Si le trafic est deux fois moins dense que samedi, la route reste chargée et difficile. Beaucoup ont prolongé leur séjour d’une nuit pour repartir plus sereinement.
Un épisode noir qui restera dans les annales et dans la mémoire de ces vacanciers qui ont vécu une nuit cauchemardesque, transformant leurs vacances à la neige en un interminable calvaire. Une mésaventure qui rappelle la fragilité de ces routes de montagne et les risques du chassé-croisé des vacances hivernales.
