Le Président Emmanuel Macron a affirmé mardi partager des “préoccupations communes” avec le Kazakhstan sur la guerre en Ukraine, tout en proposant l’assistance de la France dans le domaine du nucléaire civil à cet allié de Moscou. Cette offre intervient alors que le pays d’Asie centrale, premier producteur mondial d’uranium, cherche à développer son secteur électrique.
Un “partenariat stratégique” malgré les divergences sur l’Ukraine
Un an après sa visite à Astana, capitale kazakhe, Emmanuel Macron a reçu son homologue Kassym-Jomart Tokaïev à l’Élysée. Les deux dirigeants ont réaffirmé leur volonté de renforcer leur “partenariat stratégique”, en dépit de positions différentes sur le conflit ukrainien. Le Kazakhstan, qui partage plus de 7 500 km de frontière avec la Russie, est en effet un proche partenaire économique et militaire de Moscou.
Le Président français a néanmoins souligné l’existence de “convergences profondes” entre Paris et Astana sur les grands enjeux internationaux, citant leur attachement commun au “multilatéralisme”, au “respect de la Charte des Nations Unies” et à “l’ordre international fondé sur des règles”. Des principes qui, selon lui, s’appliquent pleinement à la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine.
Ce qui est en jeu en Ukraine est bien la primauté du droit international sur le droit du plus fort. Je sais à cet égard nos préoccupations communes, notre vision commune.
Emmanuel Macron
De son côté, le Président kazakh s’est contenté d’appeler de manière générale à une résolution des conflits “par la voie pacifique et politico-diplomatique”. Une position prudente reflétant la volonté d’Astana de ménager son puissant voisin russe, tout en préservant ses liens avec l’Occident.
Coopération économique et aide française sur le nucléaire civil
Au-delà des questions géopolitiques, la visite a été l’occasion de renforcer les liens économiques entre les deux pays. Plusieurs accords et contrats ont été conclus, dont un par le groupe Alstom pour la fourniture de locomotives électriques au Kazakhstan. Une feuille de route sur un partenariat stratégique dans le domaine des minerais critiques a également été signée.
Mais c’est surtout sur le volet nucléaire que la France a marqué des points. Emmanuel Macron a en effet proposé l’expertise et le savoir-faire français au Kazakhstan pour “avancer” vers le développement de l’énergie atomique civile. Une offre qui intervient après un référendum ayant ouvert la voie à la construction de la première centrale nucléaire du pays.
La France et ses entreprises sont disponibles pour apporter leur savoir-faire au Kazakhstan dans le développement du nucléaire civil.
Emmanuel Macron
Cette proposition pourrait permettre à la France, un des leaders mondiaux du secteur, de prendre pied dans ce pays stratégique d’Asie centrale. Et au Kazakhstan de diversifier ses partenaires énergétiques, alors que sa production électrique repose encore largement sur le charbon.
Immigration : un accord de réadmission signé
Enfin, un accord “sur la réadmission” des ressortissants kazakhs expulsés de France a été conclu. Selon l’Élysée, il s’agit du premier accord de ce type signé avec un pays d’Asie centrale et il comporte “des dispositions et délais procéduraux très favorables” pour Paris. Un point important alors que l’exécutif a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière une de ses priorités.
Cette visite d’État aura donc permis de consolider le partenariat entre la France et le Kazakhstan, malgré des divergences sur la crise ukrainienne. Si les questions énergétiques et migratoires ont dominé les échanges, la volonté de maintenir le dialogue et de coopérer sur les grands enjeux internationaux a été réaffirmée. Un équilibre délicat mais nécessaire à l’heure où les tensions géopolitiques s’accroissent.