Une tempête médiatique secoue l’Open d’Australie depuis quelques jours, suite à des commentaires moqueurs d’un journaliste local à l’égard de Novak Djokovic et de ses supporters. Le champion serbe a boycotté l’interview d’après-match, exigeant des excuses publiques qui ont fini par arriver. Mais l’affaire a pris une tournure inattendue avec l’intervention d’Elon Musk sur les réseaux sociaux, faisant resurgir les tensions liées à l’expulsion controversée de Djokovic il y a 3 ans.
Quand les blagues d’un journaliste font polémique
Vendredi soir, une vidéo devient virale montrant Tony Jones, présentateur de Channel 9 (diffuseur officiel de l’Open d’Australie), se moquer ouvertement des fans de Djokovic. Sur des images des supporters en arrière-plan, il ironise :
Les chants sont assez extraordinaires : « Novak est surcoté », « Novak c’est du passé », « Novak expulsez-le ».
Une référence à peine voilée à l’expulsion du Serbe en 2021 pour son refus du vaccin anti-Covid. Des propos mal accueillis par le clan Djokovic, choqué par ce « manque de respect ».
Djokovic exige et obtient des excuses
Le lendemain, le N°1 mondial boycotte l’interview d’après-match sur Channel 9. En conférence de presse, il déclare ne plus vouloir s’y prêter tant que des excuses publiques n’auront pas été présentées. Dans une vidéo devenue virale, il explique :
La balle est dans le camp de Channel 9. J’espère que la situation changera d’ici au prochain match.
Face à la pression, Tony Jones finit par s’excuser lundi matin, parlant de simples « chambrages » et assurant avoir voulu faire « de l’humour ». Il avoue avoir « déçu les supporters serbes » et réitère ses excuses « à Novak ». Channel 9 publie aussi un communiqué, sans « intention de blesser ».
Elon Musk s’invite dans le débat
L’affaire prend une autre dimension quand Elon Musk, nouveau propriétaire de Twitter, republie la vidéo de Djokovic. Il se félicite que le champion parle « directement aux gens » plutôt que par « médias interposés ». Un soutien de poids pour le Serbe dans sa confrontation avec la presse australienne.
Mais cette polémique ravive surtout le souvenir douloureux de l’expulsion de Djokovic en 2021, pour son refus de la vaccination anti-Covid. Un épisode traumatisant, avec plusieurs jours de détention avant l’annulation de son visa. Trois ans après, les plaies semblent toujours vives.
Quand le sport rencontre la politique
Au-delà d’une simple chamaillerie médiatique, cette affaire illustre les tensions qui peuvent exister entre les sportifs et la presse. Et comment des propos anodins pour certains peuvent blesser profondément d’autres. Djokovic, très attaché à son image et à ses supporters, n’a pas hésité à monter au créneau.
L’intervention d’Elon Musk, figure controversée et clivante, ajoute une dimension politique à l’équation. En apportant son soutien à Djokovic, il s’attaque indirectement aux médias traditionnels qu’il ne porte pas dans son cœur. Une façon de rejouer l’opposition « peuple contre élites » dont il est coutumier.
Des excuses qui ne calment pas le jeu
Malgré les excuses présentées par Tony Jones et Channel 9, la tension reste palpable. Djokovic a certes obtenu gain de cause, mais le mal semble fait. Les commentaires blessants du journaliste ont ravivé les blessures du passé et exacerbé la défiance envers les médias.
Reste à savoir si le champion serbe acceptera de nouveau de se prêter au jeu des interviews avec la chaîne australienne. Ou s’il choisira de privilégier une communication directe avec son public, comme le suggère Elon Musk. A l’heure des réseaux sociaux, les sportifs ont plus que jamais les moyens de maitriser leur image et leur message.
Un besoin de « plus de gentillesse et de respect »
Au final, cette polémique rappelle la nécessité d’une relation apaisée entre sportifs et médias. Interrogé sur le sujet, le Premier ministre australien a appelé à « plus de gentillesse et de respect de toutes parts ». Un vœu pieux tant les ego et les intérêts semblent parfois inconciliables.
Mais au-delà du cas Djokovic, c’est toute la question de la liberté d’expression et de ses limites qui est posée. Jusqu’où peut-on aller dans la moquerie et la critique sans basculer dans l’irrespect et la blessure ? Un débat complexe dont le sport est souvent le théâtre, cristallisant les passions et les controverses de notre époque.