350 milliards de dollars. C’est le montant astronomique du déficit commercial qui oppose actuellement les États-Unis à l’Union Européenne selon le président américain Donald Trump. Un gouffre qu’il compte bien résorber, quitte à employer les grands moyens. Le locataire de la Maison Blanche a ainsi réitéré mardi ses menaces d’imposer de nouveaux droits de douane sur les produits européens, seule solution à ses yeux pour que son pays soit « traité correctement ».
Mais l’Europe n’est pas la seule dans le collimateur. La Chine aussi s’apprête à trinquer. À compter du 1er février, les produits chinois pourraient se voir infliger une taxe supplémentaire de 10%. En cause : les exportations de fentanyl, une drogue 50 fois plus puissante que l’héroïne, qui transite par le Mexique et le Canada avant d’inonder le marché américain.
Une rhétorique protectionniste
Ces nouvelles taxes, Trump en avait déjà brandi la menace durant sa campagne présidentielle de 2024. À l’époque, il accusait déjà l’Europe de « profiter » des États-Unis en maintenant un fort excédent commercial. Un discours protectionniste qui n’a depuis pas varié d’un iota, bien au contraire.
L’UE est très mauvaise pour nous. Ils nous traitent très mal. Ils ne prennent pas nos voitures ou nos produits agricoles. En fait ils ne prennent pas grand-chose.
Donald Trump, Président des États-Unis
Et visiblement, le républicain est déterminé à passer des paroles aux actes. Selon plusieurs sources proches de la Maison Blanche, ses équipes plancheraient déjà sur le niveau et la date d’entrée en vigueur des nouvelles taxes.
L’automobile et l’agroalimentaire dans le viseur
Si aucune liste précise de produits n’a encore filtré, plusieurs secteurs s’inquiètent déjà d’être placés en première ligne. En particulier l’industrie automobile allemande et française qui exporte massivement outre-Atlantique. Même chose du côté de la filière agroalimentaire, autre point fort des exportations européennes.
Les vins et spiritueux français sont particulièrement exposés aux surtaxes américaines. Un coup dur pour un secteur qui réalise plus d’un tiers de son chiffre d’affaires à l’export, avec les États-Unis comme premier débouché. Et les producteurs de cognac et de champagne, eux, vendent carrément plus de la moitié de leur production hors des frontières.
Des représailles européennes à prévoir
Côté européen, pas question de rester les bras croisés si des sanctions venaient à tomber. Déjà échaudée par les précédentes salves de taxes décidées sous le premier mandat de Trump, l’UE se tient prête à riposter.
Nous n’hésiterons pas à prendre des mesures de rétorsion proportionnées si les intérêts européens venaient à être ciblés de manière indue.
Une source européenne proche du dossier
Des sanctions qui pourraient viser certains fleurons de l’industrie américaine comme Boeing, déjà empêtré dans le conflit sur les aides publiques à Airbus. De quoi alimenter encore un peu plus les tensions commerciales entre les deux rives de l’Atlantique.
Le spectre d’une guerre commerciale
Si cette énième passe d’armes venait à se transformer en véritable conflit commercial, les retombées pourraient être sévères des deux côtés. Une escalade de sanctions et contre-sanctions risquerait en effet de gripper des pans entiers de l’économie, des industries stratégiques à la consommation des ménages.
Un scénario catastrophe que les Européens espèrent encore pouvoir éviter. Mais le dialogue avec une administration Trump décidée à jouer la carte du rapport de force s’annonce pour le moins compliqué. La partie d’échecs commerciale ne fait visiblement que commencer, et les prochains coups pourraient bien faire mal.