Mardi, le président américain Joe Biden a dévoilé une série de nouvelles mesures visant à durcir les conditions d’entrée aux États-Unis depuis la frontière mexicaine. Selon lui, ces restrictions permettront de reprendre le contrôle des flux migratoires et de rétablir l’ordre dans le processus de demande d’asile, tout en respectant le droit international.
Un virage sécuritaire dans la politique migratoire de Biden
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden était attendu sur sa gestion de l’épineuse question migratoire. Après avoir critiqué la politique de son prédécesseur Donald Trump, jugée trop dure, le démocrate semble aujourd’hui opérer un revirement. Face à une situation de plus en plus tendue à la frontière sud, Washington veut montrer sa fermeté.
Ce plan anti-immigration illégale prévoit plusieurs dispositions :
- Élargissement des critères permettant l’expulsion immédiate des migrants
- Accélération du traitement des demandes d’asile
- Renforcement des effectifs et des moyens de la police aux frontières
- Sanctions accrues contre les passeurs
Concilier fermeté et humanité
L’administration Biden assure vouloir concilier le nécessaire contrôle des frontières avec le respect des droits humains et du droit d’asile. Elle promet ainsi une augmentation du nombre de réfugiés accueillis légalement chaque année. Mais pour ses détracteurs, ce plan constitue surtout un durcissement notable de la politique migratoire démocrate.
Ces mesures ne sont pas à la hauteur de nos valeurs d’accueil et d’humanité.
– Alexandria Ocasio-Cortez, élue démocrate
La pression des républicains
Si Joe Biden durcit le ton, c’est aussi sous la pression constante des républicains sur ce sujet très politique de l’immigration. Le président américain a d’ailleurs pointé du doigt l’opposition, l’accusant de bloquer toute réforme migratoire d’ampleur au Congrès. Un bras de fer qui devrait se poursuivre à l’approche de la présidentielle de 2024.
Quel impact pour les migrants ?
Au-delà des débats politiques, ce sont bien sûr les migrants qui risquent de pâtir en premier lieu de ces restrictions. Les associations de défense des droits humains craignent une multiplication des drames et des situations désespérées parmi les candidats à l’immigration, notamment en provenance d’Amérique centrale.
À plus long terme, c’est aussi l’image des États-Unis comme terre d’accueil et d’opportunités qui pourrait être écornée. Un paradoxe pour une nation bâtie par des vagues successives d’immigration, et qui s’est longtemps enorgueillie de tendre la main aux plus démunis.
