Avez-vous déjà remarqué ces curieuses processions de chenilles se déplaçant à la queue leu leu ? Aussi fascinantes qu’inquiétantes, les chenilles processionnaires représentent un véritable enjeu sanitaire en France. Originaires du sud-est, elles ont progressivement colonisé 80% du territoire à la faveur du réchauffement climatique. Pour mieux lutter contre ce fléau, une nouvelle plateforme interactive vient d’être lancée au niveau national.
Un outil collaboratif pour cartographier les populations
Désormais, chacun peut signaler la présence de chenilles processionnaires ou les symptômes liés à un contact via ce dispositif développé par l’Observatoire des chenilles processionnaires et Fredon France. Testé dans deux régions en 2024, il est maintenant déployé dans tout l’Hexagone.
Les signalements sont ensuite analysés par un réseau d’experts au niveau local, départemental et national. L’objectif : mieux connaître la répartition de l’espèce pour ajuster les moyens de lutte et de prévention. Car le réchauffement permet à ces chenilles de faire leur nid de plus en plus tôt chaque année.
Des poils urticants responsables d’allergies
La processionnaire du pin n’est pas une espèce invasive. Elle est native des forêts du sud-est de la France. Mais le changement climatique lui permet d’étendre son aire de répartition vers le nord, faute d’hivers suffisamment froids pour neutraliser les nids.
Son caractère urticant provient de ses poils qui contiennent une protéine toxique, la thaumétopoéine. En cas de contact, celle-ci peut provoquer des réactions cutanées comme des plaques de boutons, mais aussi des conjonctivites ou des problèmes respiratoires.
La pénétration de ces soies urticantes dans la peau ou les muqueuses entraîne la libération d’un venin composé de différentes molécules responsables de réactions toxiques.
Agence nationale de sécurité sanitaire
Signalez pour mieux lutter
Si vous repérez un nid de processionnaires ou des chenilles en procession, votre signalement sur la nouvelle plateforme sera précieux. Il permettra de compléter la carte interactive de leur présence et d’adapter les actions de contrôle.
De même, rapporter les symptômes en cas de contact accidentel avec les poils urticants aidera à mieux connaître leurs impacts sanitaires. La prévention passe aussi par une meilleure information sur les risques liés à ces chenilles.
À terme, avec l’implication de tous, cet observatoire collaboratif deviendra un outil essentiel dans la lutte contre les processionnaires. Un défi majeur à l’heure où le changement climatique favorise leur expansion sur le territoire français.