Moins d’un an après la grande mobilisation des agriculteurs français qui avait marqué les esprits, les principaux syndicats agricoles ont appelé à une nouvelle action d’envergure nationale à partir de la mi-novembre. Cette annonce intervient alors que les négociations sur l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et les pays du Mercosur font craindre le pire aux professionnels du secteur.
Les syndicats veulent faire entendre leur voix
Selon une source proche des organisations syndicales, l’alliance entre la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, qui avait été à l’origine des blocages autoroutiers en début d’année, a décidé de relancer la contestation. Leur objectif : obtenir des réponses claires de la part du gouvernement sur plusieurs de leurs revendications.
Au cœur des préoccupations, la demande de prêts garantis par l’État à taux réduits pour les agriculteurs en manque de trésorerie. Mais surtout, les craintes liées aux négociations UE-Mercosur ont fini de faire déborder le vase selon un responsable syndical.
L’accord ouvrirait la porte à des importations massives de viande bovine, de volaille, de maïs, de sucre, sans réciprocité sur les conditions de production
communiqué commun FNSEA-JA du 18 octobre
L’exécutif sous pression
Emmanuel Macron et Michel Barnier sont appelés à mettre un terme définitif aux discussions avec le bloc sud-américain. Le président a répété la semaine dernière que l’accord n’était pas acceptable en l’état. Mais cela suffira-t-il à apaiser la colère ?
D’autant que sept organisations agricoles européennes ont vivement critiqué l’idée évoquée par Bruxelles d’un fonds d’indemnisation pour les agriculteurs, le qualifiant de provocation alors que le secteur traverse une crise profonde.
Un contexte explosif
Car sur le terrain, la situation apparaît encore plus tendue que l’an dernier pour les agriculteurs français :
- Pire récolte de blé depuis 40 ans après un printemps très pluvieux
- Pertes considérables dans les vignobles
- Recrudescence des épidémies animales
- Semis d’hiver menacés par l’humidité des sols
Autant de facteurs qui expliquent la détermination des syndicats agricoles à se faire entendre du gouvernement et de l’opinion. Après des mois difficiles, un responsable syndical confie que beaucoup d’agriculteurs sont à bout et n’ont plus rien à perdre. La mobilisation s’annonce déterminée.
Reste à savoir quelle forme prendra concrètement ce mouvement et surtout quelle sera la réaction des pouvoirs publics. Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’avenir d’un secteur agricole français plus que jamais sous tension. Un dossier brûlant de plus à gérer pour l’exécutif.