La capitale syrienne Damas a été la cible d’une nouvelle frappe israélienne ce vendredi, la deuxième en l’espace de deux jours. Selon l’agence de presse officielle syrienne Sana, c’est le quartier huppé de Mazzé qui a été visé, abritant ambassades, institutions sécuritaires et le quartier général de l’ONU dans la ville.
Des frappes meurtrières et des inquiétudes croissantes
Ce nouveau raid intervient au lendemain de frappes similaires ayant visé ce même quartier ainsi que la localité de Qoudsaya dans la banlieue de Damas. D’après un bilan actualisé de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ces attaques ont coûté la vie à 23 personnes.
Jeudi, les bombardements sur Mazzé avaient détruit trois immeubles, faisant 13 morts dont 7 civils et des combattants de factions armées pro-iraniennes, toujours selon l’OSDH. Un autre raid avait pris pour cible un complexe résidentiel abritant des Palestiniens à Qoudsaya, entraînant la mort de 10 membres du Jihad islamique.
Israël confirme des frappes contre le Jihad islamique
Un porte-parole de l’armée israélienne a confirmé avoir mené jeudi des frappes en Syrie visant “des bases militaires du Jihad islamique”, un groupe armé palestinien actif dans la bande de Gaza. Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, Israël a effectué des centaines de raids contre l’armée syrienne, le Hezbollah libanais ou d’autres groupes pro-iraniens déployés dans le pays en soutien au régime de Bachar al-Assad.
Intensification des attaques sur fond de conflit avec le Hezbollah
Mais avec la guerre ouverte lancée contre le Hezbollah au Liban voisin depuis septembre, l’armée israélienne a aussi multiplié ses frappes en Syrie, où le mouvement pro-iranien est implanté. Les attaques de jeudi ont d’ailleurs coïncidé avec la visite à Damas d’Ali Larijani, haut responsable iranien et conseiller du guide suprême Ali Khamenei, venu rencontrer le président Bachar al-Assad pour évoquer “les développements régionaux et l’escalade israélienne”.
Nouvelle escalade dans un contexte déjà tendu
Cette nouvelle frappe israélienne survient dans un contexte régional particulièrement tendu. Entre le conflit ouvert avec le Hezbollah libanais, les tensions persistantes avec l’Iran et l’instabilité chronique en Syrie, les acteurs de la région semblent engagés dans une spirale d’affrontements de plus en plus préoccupante.
Selon des analystes, ces frappes répétées témoignent de la volonté d’Israël d’empêcher par tous les moyens un ancrage durable de ses adversaires en Syrie. Mais cette stratégie du fait accompli comporte aussi le risque d’une escalade difficilement contrôlable, dans une région où les équilibres sont plus que jamais précaires.
Face à ces développements alarmants, la communauté internationale appelle toutes les parties à la retenue et au dialogue, afin d’éviter un embrasement généralisé aux conséquences potentiellement dévastatrices pour les populations civiles, déjà durement éprouvées par des années de conflit. Mais dans un contexte de défiance mutuelle et d’intérêts contradictoires, les perspectives d’apaisement semblent pour l’heure bien minces.
Cette nouvelle frappe israélienne sur Damas illustre donc une fois de plus la complexité et la volatilité de la situation au Moyen-Orient. Entre jeux d’alliances mouvants, rivalités régionales et ingérences extérieures, la quête d’une paix durable apparaît comme un défi toujours plus ardu. Et ce sont les civils qui, comme trop souvent, paient le prix fort de ces affrontements sans fin.
