ActualitésInternational

Nouvelle Frappe Israélienne à Gaza Malgré l’Espoir d’une Trêve

La joie des habitants de Gaza à l'annonce d'une trêve a été de courte durée. Dès le lendemain matin, de nouvelles frappes israéliennes ont fait des dizaines de morts, plongeant à nouveau le territoire dans le chaos et la détresse...

Mercredi soir à Gaza, l’annonce d’une trêve tant attendue a suscité une vague d’espoir et de joie parmi la population. Mais dès le lendemain matin, les habitants ont découvert avec effroi de nouvelles scènes de dévastation : des colonnes de fumée s’élevant des décombres, des débris jonchant les rues et des corps sans vie enveloppés dans des linceuls. Israël avait mené de nouvelles frappes aériennes meurtrières dans la nuit, faisant voler en éclats les espoirs de paix.

Selon Saïd Allouch, un habitant de Jabalia ayant perdu des proches, la nuit avait pourtant commencé dans l’allégresse après des mois de guerre. « Nous attendions la trêve. C’était la nuit la plus joyeuse depuis l’attaque du 7 octobre 2023 », confie-t-il. Mais rapidement, la nouvelle est tombée : 40 personnes avaient péri dans une frappe, dont son oncle. « La joie de tout le quartier s’est transformée en tristesse, comme si un tremblement de terre avait frappé », raconte Saïd, encore sous le choc.

Un lourd bilan qui ne cesse de s’alourdir

Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l’AFP qu’au moins 73 personnes avaient été tuées dans des frappes aériennes israéliennes depuis l’annonce du cessez-le-feu, dont 20 enfants et 25 femmes. Plus de 200 personnes ont été blessées. Au petit matin, des foules se sont rassemblées autour des bâtiments dévastés, tentant de déblayer les monticules de béton, de ferraille et d’objets personnels éparpillés.

Dans les hôpitaux saturés, le personnel médical est confronté à des scènes d’horreur devenues tristement familières. De l’hôpital al-Ahli dans la ville de Gaza aux urgences de Nasser à Khan Younès, les dépouilles s’entassent, parfois encore enveloppées dans des couvertures d’où dépassent des membres d’enfants. Les proches, hagards, font leurs adieux dans un mélange de douleur et de sidération.

Une situation humanitaire catastrophique

Plus de 15 mois après le début du conflit, la bande de Gaza est exsangue. La majorité des 2,4 millions d’habitants a été déplacée au moins une fois, l’électricité est rare et l’eau potable une denrée précieuse. Selon MSF, personne ne peut encore se sentir en sécurité.

Hier soir, il y a eu beaucoup de joie pendant 20 minutes, puis ce fut une nuit très sanglante.

Amande Bazerolle, coordinatrice d’urgence pour MSF

Un avenir incertain malgré la perspective d’une trêve

L’accord de trêve, annoncé par le Qatar et les États-Unis, doit normalement entrer en vigueur dimanche. Il prévoit dans un premier temps une pause des combats, la libération de prisonniers et une aide humanitaire accrue. Mais beaucoup craignent que le répit ne soit que de courte durée. « Les tirs n’ont pas cessé, les avions sont toujours dans le ciel et la situation est difficile », souligne Mahmoud al-Qarnawi, habitant du camp de réfugiés d’Al-Bureij.

Depuis le début du conflit le 7 octobre 2023, au moins 1210 Israéliens ont péri, pour la plupart des civils, et 46 788 Palestiniens ont perdu la vie dans la bande de Gaza, selon des décomptes jugés fiables par l’ONU. La paix durable tant espérée semble toujours aussi lointaine et inaccessible pour les populations prises en étau. Malgré l’espoir suscité par l’annonce d’une trêve, l’avenir reste plus qu’incertain et le chemin vers la paix semé d’embûches.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.