C’est un véritable cauchemar qui se poursuit pour la Renfe, la compagnie ferroviaire nationale espagnole. Ses flambants neufs trains à grande vitesse, les Talgo Avril, enchaînent les déboires depuis leur mise en service au printemps dernier. Le 1er janvier, c’est une panne informatique qui a cloué au sol l’intégralité des 28 rames de ce modèle, obligeant l’opérateur à transférer en urgence les voyageurs vers d’autres trains.
479 incidents en trois mois seulement
Les ennuis ne datent pas d’hier pour ces TGV dernier cri commandés en 2016 au constructeur Talgo. Livrés avec trois ans de retard, ils ont accumulé pas moins de 479 incidents sur leurs trois premiers mois de circulation commerciale. Au cœur de l’été, une partie de la flotte avait même dû être mise à l’arrêt.
Le dernier épisode en date, cette panne généralisée du 1er janvier, serait dû selon Talgo à « un problème de communication entre le système de contrôle et les chargeurs de batteries ». Un bug informatique lié au passage à la nouvelle année. Résultat, les 14 000 passagers qui devaient emprunter ces rames flambant neuves ont dû être relocalisés au pied levé.
Un million d’euros de pertes en une seule journée pour la Renfe
D’après une source proche du dossier
La facture s’alourdit, le conflit s’envenime
Au-delà des désagréments pour les usagers, c’est un véritable gouffre financier qui s’ouvre sous les pieds de la compagnie ferroviaire. Elle estime déjà à 116 millions d’euros le préjudice lié aux retards de livraison des Talgo Avril.
Et la note devrait encore s’alourdir. La Renfe entend réclamer 50 millions supplémentaires pour compenser le manque à gagner lié à leur mise en service chaotique. Rien que la panne du nouvel an lui aurait coûté 1 million d’euros.
De son côté, le constructeur Talgo conteste et met en avant le contexte compliqué, entre pandémie de Covid-19 et guerre en Ukraine, pour justifier les retards. Sur les indemnités, il campe sur ses positions et refuse de payer. L’affaire pourrait finir devant les tribunaux.
Le gouvernement espagnol monte au créneau
Face à ce fiasco industriel et commercial, c’est jusqu’au plus haut sommet de l’État que l’exaspération monte. Le gouvernement espagnol ne cache plus son irritation face aux déboires à répétition de ces TGV censés incarner l’excellence ferroviaire nationale.
Il faut dire que ce feuilleton tombe au plus mal alors que la Renfe s’apprête à se lancer à l’assaut du marché français. Elle comptait justement sur ses Talgo Avril flambant neufs pour venir concurrencer la SNCF sur ses terres.
Mais avant de pouvoir rêver de conquête européenne, la compagnie espagnole va devoir régler ses comptes avec son fournisseur. Et surtout espérer que ses TGV maudits lui laissent enfin un peu de répit. Les passagers espagnols, eux, attendent toujours de pouvoir profiter pleinement de ces trains censés incarner la vitesse et la fiabilité.
En bref
- Les TGV Talgo Avril de la Renfe enchaînent les pannes et incidents depuis leur mise en service
- 479 incidents en 3 mois, une immobilisation totale le 1er janvier
- La Renfe réclame 116 millions à Talgo pour les retards, 50 millions pour les pannes
- Le gouvernement espagnol s’agace de cette situation
- La Renfe comptait sur ces rames pour s’attaquer au marché français
Il faut dire que ce feuilleton tombe au plus mal alors que la Renfe s’apprête à se lancer à l’assaut du marché français. Elle comptait justement sur ses Talgo Avril flambant neufs pour venir concurrencer la SNCF sur ses terres.
Mais avant de pouvoir rêver de conquête européenne, la compagnie espagnole va devoir régler ses comptes avec son fournisseur. Et surtout espérer que ses TGV maudits lui laissent enfin un peu de répit. Les passagers espagnols, eux, attendent toujours de pouvoir profiter pleinement de ces trains censés incarner la vitesse et la fiabilité.
En bref
- Les TGV Talgo Avril de la Renfe enchaînent les pannes et incidents depuis leur mise en service
- 479 incidents en 3 mois, une immobilisation totale le 1er janvier
- La Renfe réclame 116 millions à Talgo pour les retards, 50 millions pour les pannes
- Le gouvernement espagnol s’agace de cette situation
- La Renfe comptait sur ces rames pour s’attaquer au marché français
