C’est un nouveau rebondissement dans la saga du futur stade du Paris Saint-Germain. Alors que le club rêve de quitter le Parc des Princes pour une enceinte plus grande et moderne, la Ville de Paris, propriétaire du stade actuel, s’oppose à ce déménagement. Et elle compte bien utiliser la voie judiciaire pour contrer les plans du PSG et de la région Île-de-France.
Un vœu pour saisir la justice administrative
Lors du Conseil de Paris qui s’ouvre ce mardi, la majorité municipale va présenter un vœu visant à autoriser la Ville à saisir la justice pour annuler un amendement voté par la région. Cet amendement prévoit de réserver un terrain de 50 hectares en Île-de-France pour accueillir un potentiel nouveau stade du PSG.
La région avait voté cette réserve foncière après le refus de la Ville de vendre le Parc des Princes au PSG.
Pierre Rabadan, adjoint aux Sports à la mairie de Paris
Si le vœu est adopté par les élus parisiens, il permettra donc à la Ville de poursuivre devant les tribunaux administratifs son bras de fer avec le PSG et la région concernant l’avenir du club dans la capitale. La municipalité veut à tout prix garder le PSG à Paris.
Le PSG coincé entre Paris et sa banlieue
De son côté, le PSG juge le Parc des Princes trop petit et vétuste pour ses ambitions sportives et commerciales. Le club souhaite construire un nouveau stade d’environ 60 000 places, contre 48 000 actuellement. Mais devant le refus catégorique de la mairie de lui céder le Parc, le PSG s’est tourné vers la région Île-de-France pour trouver un terrain.
La présidente de la région, Valérie Pécresse, favorable à l’implantation du PSG en banlieue, a donc fait voter cet amendement réservant 50 hectares pour un éventuel stade. Une décision vécue comme une « déclaration de guerre » par la Ville de Paris, bien décidée à contester ce projet devant la justice.
Une bataille politique et symbolique
Au-delà des questions foncières et urbanistiques, c’est une véritable bataille politique et symbolique qui se joue entre Paris et la région autour du PSG. Pour la maire Anne Hidalgo, il est inconcevable de voir partir ce club emblématique, étroitement associé à l’image de la ville dans le monde entier.
À l’inverse, pour Valérie Pécresse, accueillir le nouveau stade du PSG constituerait un coup de projecteur bienvenu sur la banlieue et un levier de développement économique et d’attractivité pour des territoires souvent mal-aimés. Deux visions opposées pour l’avenir d’un club désormais pris en étau dans les rivalités entre la capitale et sa périphérie.
Les prochaines étapes cruciales
Le vote du vœu autorisant la Ville de Paris à attaquer l’amendement de la région n’est que le début d’une longue bataille juridique et politique qui s’annonce :
- Si la justice donne raison à la mairie, la réserve foncière sera annulée et le PSG devra revoir ses plans
- Même en cas de victoire juridique, la Ville devra convaincre le club de rester au Parc des Princes en améliorant le stade
- Si la région l’emporte, le déménagement du PSG se précisera, au risque de tensions accrues avec Paris
Une chose est sûre, le feuilleton du « Parc ou pas Parc » pour le PSG est encore loin d’être terminé. Entre le club, la Ville de Paris et la région Île-de-France, les négociations s’annoncent intenses dans les prochains mois pour sceller le destin d’une équipe stratégique, tant sur le plan sportif que géopolitique.