Une atmosphère d’incertitude et d’attente règne sur la France, une semaine après le vote de censure historique qui a renversé le gouvernement à l’Assemblée nationale. Le pays est suspendu à une question : qui sera nommé Premier ministre pour sortir de l’impasse politique ?
Selon une source proche de l’exécutif, la nomination tant attendue devrait intervenir ce jeudi, plutôt en fin de journée après le retour du président Emmanuel Macron de son déplacement en Pologne. Le chef de l’État s’était engagé mardi à désigner un nouveau Premier ministre « dans les 48 heures ».
Un Premier ministre chargé d’une mission délicate
Le futur locataire de Matignon aura la lourde tâche de négocier des accords avec les différents partis pour éviter une nouvelle motion de censure et faire adopter un budget pour 2025. Un véritable casse-tête dans une Assemblée nationale fragmentée, sans majorité absolue.
La situation budgétaire de la France est préoccupante. Avec un déficit qui devrait dépasser les 6% du PIB cette année, le pays affiche la pire performance de l’Union européenne, très loin du plafond des 3% autorisé. La pression est donc forte pour trouver un terrain d’entente.
François Bayrou, un favori qui ne fait pas l’unanimité
Si le nom de François Bayrou, dirigeant centriste et allié de longue date d’Emmanuel Macron, circule avec insistance, il est loin de faire consensus. Une partie de la droite lui voue une hostilité certaine, à l’image de l’ancien président Nicolas Sarkozy.
D’autres personnalités sont évoquées, comme Catherine Vautrin, ex-ministre de la Santé, ou encore Sébastien Lecornu, qui occupait le poste de ministre des Armées. Mais les tractations se poursuivent dans la plus grande discrétion.
Les partis d’opposition posent leurs conditions
Du côté des partis d’opposition, on pose ses conditions. La gauche réclame qu’un des siens soit nommé à Matignon. Elle s’engage en échange à ne pas utiliser l’article 49.3 de la Constitution qui permet d’adopter des lois sans vote, si les autres partis promettent de leur côté de ne pas censurer le gouvernement.
Un engagement ahurissant, un contournement de la Constitution
a réagi Marine Le Pen, cheffe de file de l’extrême droite, qui se dit « pas mécontente » d’être mise à l’écart des négociations.
Les Français entre inquiétude, colère et lassitude
Dans ce climat politique agité, les Français oscillent entre plusieurs sentiments. Selon un sondage Elabe pour BFMTV :
- 32% se disent inquiets de la situation
- 30% ressentent de la colère
- 24% expriment de la lassitude
Si une large majorité (69%) se déclare favorable à un accord de « non-censure » entre les partis, ils sont presque autant (67%) à ne pas croire en leur capacité à s’entendre réellement. Le scepticisme domine.
Les prochaines heures seront donc décisives. Les Français attendent de savoir qui Emmanuel Macron nommera à Matignon et surtout, si cette personnalité sera en mesure de rassembler une majorité pour gouverner dans une Assemblée nationale plus fragmentée que jamais.
Une seule certitude : le nouveau chef du gouvernement devra agir vite et fort pour rétablir la confiance et éviter une nouvelle crise politique majeure. La France retient son souffle.