Une polémique enfle au sein du Nouveau Front Populaire, l’alliance de gauche formée en vue des élections législatives. Au cœur des tensions, les propos d’Alma Dufour, députée LFI, qui a laissé entendre une position raciste de la part du Parti Socialiste suite à sa demande d’écarter Rachel Keke de l’investiture dans le Val-de-Marne.
Rachel Keke, une candidate qui divise
Figure du combat des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, Rachel Keke avait été investie par la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) dans la 7ème circonscription du Val-de-Marne. Mais sa candidature a suscité des réserves au sein du Parti Socialiste, qui aurait demandé son éviction.
Alma Dufour monte au créneau
Pour la députée LFI Alma Dufour, cette demande relève d’une « position raciste » de la part du PS. Dans une interview accordée à BFM TV, elle a déclaré :
On ne peut pas accepter qu’un parti de gauche comme le PS demande l’éviction d’une candidate issue de la diversité, aux motifs fallacieux qu’elle ne serait pas à la hauteur. C’est une logique d’exclusion qui rappelle les heures les plus sombres.
– Alma Dufour, députée LFI
Le PS se défend de tout racisme
Du côté du Parti Socialiste, on réfute catégoriquement ces accusations. Un cadre du parti a tenu à préciser :
Nos réserves portaient sur le profil et les compétences de la candidate, en aucun cas sur ses origines. Parler de racisme est infamant et indigne d’un débat politique responsable.
Rachel Keke finalement réinvestie
Après d’âpres négociations, un accord a finalement été trouvé entre LFI et le PS. Rachel Keke a été réinvestie comme candidate officielle de la NUPES dans le Val-de-Marne. Mais cet épisode laisse des traces et illustre les difficultés à faire cohabiter des cultures politiques différentes au sein du Front Populaire.
Illustration d’un racisme institutionnel ?
Pour certains observateurs, au-delà du cas Rachel Keke, cette polémique met en lumière la persistance d’un racisme institutionnel dans le champ politique, y compris à gauche. Comme le souligne le politologue Jean Viard :
La sous-représentation des minorités dans les instances dirigeantes des partis et les assemblées élues est un fait établi. Cela traduit des mécanismes d’exclusion souvent inconscients mais bien réels. La controverse autour de Rachel Keke en est une illustration parmi d’autres.
Reste à savoir si cet épisode conduira les partis de gauche, et le spectre politique dans son ensemble, à une réelle remise en question sur la place accordée à la diversité en politique. L’avenir du Nouveau Front Populaire en dépend peut-être.