Le feuilleton judiciaire prend un nouveau tournant pour François Asselineau. Mis en examen en 2021 pour harcèlement moral et sexuel suite aux plaintes de deux anciens collaborateurs en 2020, le président de l’Union Populaire Républicaine (UPR) vient de bénéficier d’un non-lieu dans cette affaire, a-t-on appris de sources concordantes ce jeudi. Une décision qui ne met toutefois pas un terme définitif aux poursuites, le parquet de Paris ayant décidé de faire appel.
Accusations de harcèlement et agressions sexuelles
Tout avait débuté en mai 2020 lorsqu’un ancien collaborateur de l’UPR avait déposé plainte, affirmant avoir été harcelé dès son embauche en 2019 et s’être vu imposer des baisers. Un second plaignant s’était manifesté le mois suivant, relatant des faits similaires survenus en 2018. Lors de sa garde à vue en février 2021, François Asselineau avait été confronté aux deux hommes et mis en examen pour harcèlement moral et sexuel, agressions sexuelles et intimidation sur l’une des victimes présumées.
Le chef de file de l’UPR, âgé de 67 ans, a toujours contesté les faits reprochés, dénonçant des « calomnies » fomentées selon lui par d’anciens adhérents cherchant à prendre le contrôle du parti. Mais le parquet avait demandé mi-décembre son renvoi en correctionnelle pour « harcèlement moral au travail » sur les deux plaignants et « tentatives d’agression sexuelle aggravée » sur l’un d’eux.
Les juges prononcent un non-lieu
C’était sans compter sur la décision des deux juges d’instruction en charge de l’enquête. Le 6 décembre dernier, ils ont rendu une ordonnance de non-lieu, rejetant ainsi les sept chefs de mise en examen retenus contre François Asselineau, dont ceux d’agression sexuelle et de harcèlement. Une issue favorable saluée par les avocats de l’ancien candidat à la présidentielle, qui « réaffirme sa sérénité » dans l’attente de la confirmation de l’abandon des charges par la cour d’appel.
Le parquet fait appel
Mais le dernier mot pourrait ne pas être dit dans ce dossier. Le parquet de Paris a en effet annoncé faire appel de l’ordonnance de non-lieu, jugeant au contraire que François Asselineau devait être jugé pour une partie des faits reprochés. Il appartiendra donc désormais à la chambre de l’instruction de trancher sur la tenue ou non d’un procès dans les mois à venir.
Quelles conséquences politiques ?
En attendant, cette décision de non-lieu constitue un répit judiciaire pour le président de l’UPR, même si la partie n’est pas terminée. Sur le plan politique, l’impact de ces accusations avait été limité jusqu’à présent. François Asselineau avait été largement réélu à la tête de son mouvement en décembre 2021, en dépit de l’ouverture d’une enquête préliminaire quelques mois plus tôt. Candidat à sa propre succession à la présidentielle en 2022, il n’avait cependant pas réussi à rééditer sa performance de 2017, où il avait recueilli 0,92% des voix au premier tour.
Le dirigeant souverainiste, qui prône la sortie de la France de l’Union européenne, de l’euro et de l’Otan, pourra-t-il tirer profit de ce non-lieu pour relancer sa formation politique et peser davantage dans le débat public ? Les prochains mois, rythmés par la décision de la cour d’appel, seront décisifs pour l’avenir de l’UPR et de son leader, qui aura fort à faire pour se défaire de la toxicité de cette affaire, même en cas de confirmation de l’abandon des poursuites à son encontre.