Dans les couloirs de la prestigieuse Institut d’Études Politiques de Paris, plus connue sous le nom de Sciences Po, une inquiétude grandissante se fait sentir. Alors que cet établissement d’élite a formé de nombreux dirigeants et penseurs, le constat d’une baisse de niveau académique semble faire l’unanimité parmi les enseignants.
Une culture générale en perte de vitesse
Si les étudiants de Sciences Po excellent toujours dans le travail d’équipe et les langues étrangères, notamment l’anglais, leurs lacunes sur le plan culturel interpellent. Comme le souligne un professeur :
J’ai été frappé par le fait que quelques étudiants appuyaient leur réflexion sur des exemples tirés de youtubeurs ou de Netflix au détriment de sources littéraires classiques.
Cette tendance reflète un déclin de la culture générale, pourtant indispensable pour de futurs décideurs. Mais le problème ne s’arrête pas là.
Le français malmené
Fautes d’orthographe, erreurs de syntaxe, grammaire approximative… La maitrise de la langue française semble décliner chez les étudiants de Sciences Po. Un phénomène d’autant plus préoccupant qu’il concerne de brillants élèves :
Je reçois une immense majorité de dossiers avec des moyennes au lycée avoisinant les 18-19, mais il n’y en a pas un seul dans lequel les écrits à fournir ne présentent pas de fautes d’orthographe
– Un doctorant chargé d’examiner les dossiers d’admission
Ce déclin linguistique n’est pas sans conséquence. Comment imaginer de futurs hauts-fonctionnaires ou dirigeants d’entreprise incapables de s’exprimer dans un français correct ?
Un recrutement en question
Pour expliquer cette baisse de niveau, certains pointent du doigt le processus de recrutement de Sciences Po. Privilégiant l’engagement associatif et les activités extra-scolaires, il aurait déplacé le curseur de l’excellence académique.
Au sein même de la direction, on reconnaît une “obsession de l’engagement” dans les critères d’admission. Une évolution qui pourrait expliquer pourquoi en 2024, aucun élève du réputé lycée Stanislas n’a intégré Sciences Po, contre deux en 2023.
Un déclin révélateur ?
Si la situation à Sciences Po cristallise les inquiétudes, elle pourrait refléter un déclin plus large de l’enseignement supérieur français. Internationalisation des cursus, adaptation aux nouvelles générations… Les défis sont nombreux pour maintenir l’exigence académique.
Car au-delà de Sciences Po, c’est la formation des futures élites de la nation qui est en jeu. Un enjeu crucial pour garantir la qualité du débat public et la compétitivité de la France sur la scène internationale.
