Dans un acte d’une barbarie insoutenable, les jihadistes de Boko Haram ont une nouvelle fois frappé, faisant 14 victimes innocentes parmi les pêcheurs nigérians réfugiés au Niger voisin. Ce drame, survenu dimanche dernier dans la zone de Bosso près de la frontière, soulève l’indignation et met en lumière la terreur que continue de semer le groupe terroriste dans la région.
Des réfugiés nigérians pris pour cible
Les victimes faisaient partie des milliers de Nigérians ayant fui leur pays pour échapper aux raids meurtriers des groupes jihadistes. Originaires des villes de Malam Fatori et Doron Baga dans le nord-est du Nigeria, ces pêcheurs s’étaient réfugiés au Niger dans l’espoir d’y trouver la sécurité et de pouvoir subvenir à leurs besoins.
Mais leur statut de réfugié n’a pas empêché Boko Haram de s’en prendre à eux de la manière la plus brutale qui soit. Selon des sources proches d’une milice anti-jihadiste locale, les 14 pêcheurs auraient été capturés puis égorgés alors qu’ils étaient en train de pêcher dans la zone de Bosso.
Un nouveau drame dans un conflit qui n’en finit pas
Ce massacre n’est malheureusement pas un cas isolé. Le conflit jihadiste qui ravage le nord-est du Nigeria et les pays frontaliers depuis 15 ans a déjà fait plus de 40 000 morts et 2 millions de déplacés. Au Niger, ce sont quelque 138 000 réfugiés nigérians qui tentent de survivre malgré la menace constante.
Les déplacés, qui dépendent de l’aide des organisations caritatives internationales, ont recours à la pêche, à l’exploitation forestière et à la récupération de ferraille pour collecter de l’argent afin de se nourrir.
Mais même ces activités de subsistance les exposent aux attaques des groupes jihadistes comme Boko Haram et l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO ou ISWAP en anglais). Ces derniers s’en prennent de plus en plus aux civils, les accusant d’espionner pour le compte de l’armée et des milices locales.
Le lac Tchad, un sanctuaire pour les jihadistes
La zone du lac Tchad, qui chevauche le Nigeria, le Niger, le Cameroun et le Tchad, est devenue un véritable sanctuaire pour Boko Haram et l’ISWAP. Les groupes terroristes y ont établi leurs bases arrières d’où ils lancent des attaques meurtrières dans les pays alentours.
En mai dernier, l’ISWAP avait déjà massacré des dizaines de pêcheurs sur trois îles du lac Tchad côté nigérian. Une attaque sanglante menée en représailles à des frappes aériennes ayant visé des camps de l’organisation et tué de nombreux combattants et leurs familles.
L’urgence d’une réponse internationale coordonnée
Face à la recrudescence des attaques visant les civils, il y a urgence à apporter une réponse coordonnée et renforcée au niveau régional et international. La coopération militaire entre les pays affectés doit s’intensifier pour tenter d’endiguer la menace jihadiste et sécuriser les zones frontalières.
Parallèlement, l’aide humanitaire en faveur des populations déplacées et réfugiées doit être accrue. Il en va de la survie et de la dignité de centaines de milliers de personnes prises en étau entre la terreur des groupes armés et la précarité de l’exil.
Ce énième massacre de civils innocents nous rappelle la brutalité d’un conflit qui semble sans fin et l’impérieuse nécessité d’y mettre un terme. Au nom de toutes les victimes et pour que plus jamais de telles atrocités ne se reproduisent.