C’est un véritable coup de tonnerre qui vient de frapper la ville de New York. Alors que l’ouverture d’un péage urbain en plein cœur de Manhattan était attendue pour la fin du mois de juin, la gouverneure démocrate de l’État, Kathy Hochul, a annoncé mercredi sa suspension pour une durée indéterminée. Une décision surprenante qui soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir de la mobilité dans la ville qui ne dort jamais.
Un projet ambitieux pour décongestionner Manhattan
L’idée de mettre en place une tarification des embouteillages à l’entrée de Manhattan ne date pas d’hier. Dès 2007, le milliardaire Michael Bloomberg, alors maire de New York, avait lancé cette proposition pour tenter de remédier aux problèmes chroniques de circulation au cœur de la Big Apple. Mais il aura fallu attendre 2019 pour qu’un accord soit trouvé et que le principe d’un péage urbain soit acté.
L’objectif était double : d’une part, réduire le nombre de véhicules circulant dans le centre-ville pour améliorer la qualité de l’air et fluidifier le trafic. D’autre part, les recettes générées par ce passage payant – estimées à 1 milliard de dollars par an – devaient permettre de renflouer les caisses du métro new-yorkais et de développer les transports en commun.
15 dollars pour entrer dans Manhattan
Concrètement, il était prévu d’installer des portiques de péage au niveau de la 60e rue, porte d’entrée de Manhattan. Chaque passage de véhicule aurait alors été facturé 15 dollars, avec tout de même des exceptions et des réductions pour les résidents les plus modestes. Selon les estimations, près de 700 000 véhicules auraient été concernés quotidiennement par cette mesure.
Nous faisons face à une circulation qui paralyse le centre et le sud de la ville.
– Mark Levine, président de l’arrondissement de Manhattan.
Une décision inattendue de la gouverneure
Mais à quelques semaines de la mise en service de ce péage urbain, la gouverneure Kathy Hochul a donc décidé de suspendre le projet, invoquant les risques pour les New-Yorkais dans une période économiquement difficile. Une justification qui peine à convaincre, alors que ce système de tarification devait justement comporter des mesures sociales.
La décision de la gouverneure démocrate est d’autant plus surprenante qu’elle avait jusqu’ici soutenu le projet, tout comme le nouveau maire Eric Adams. Certains y voient le signe d’une politique new-yorkaise qui peine à prendre des mesures fortes en matière de mobilités, malgré les enjeux environnementaux et l’engorgement permanent de Manhattan.
Quel avenir pour les mobilités à New York ?
Cette suspension sine die laisse donc planer le doute sur le futur du projet de péage urbain à New York. La controverse était certes vive, certains élus locaux comme les taxis s’opposant à cette tarification. Mais beaucoup y voyaient un moyen de repenser les déplacements et d’investir dans les transports en commun. L’avenir des mobilités dans la capitale économique mondiale semble plus que jamais en suspens.
Reste désormais à savoir si ce coup d’arrêt sera définitif ou si la ville qui ne dort jamais se réveillera un jour de ce cauchemar de circulation et de pollution. Une chose est sûre, la question des déplacements au cœur des grandes métropoles est plus que jamais un défi majeur du XXIe siècle. Et pour l’instant, New York a décidé de freiner des quatre fers plutôt que d’ouvrir la voie.
