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New York Met en Place Son Péage Urbain Malgré l’Opposition de Trump

New York défie Trump en lançant son projet controversé de péage urbain. La ville parviendra-t-elle à réduire la pollution et rénover son métro malgré l'opposition féroce du futur président ?

C’est un projet qui fait couler beaucoup d’encre depuis des années à New York. La ville a finalement lancé dimanche son programme très attendu de péage urbain, une première pour la capitale économique américaine connue pour ses embouteillages monstres. Les automobilistes souhaitant accéder au sud de Manhattan devront désormais s’acquitter d’un droit de passage s’élevant à 9 dollars en journée. Une décision lourde de conséquences qui divise profondément la classe politique.

Un péage pour verdir New York et rénover le métro

D’après la gouverneure démocrate de l’État de New York, Kathy Hochul, ce péage urbain a un double objectif. Il vise d’une part à réduire la pollution atmosphérique en dissuadant une partie des automobilistes d’entrer dans Manhattan. D’autre part, les recettes générées doivent permettre de financer la rénovation du métro new-yorkais, dont l’état de délabrement avancé et le coût élevé des trajets (2,90 dollars l’unité) sont très critiqués.

Près de 700 000 véhicules circulent chaque jour dans la zone concernée par le péage, qui englobe tout le sud de Manhattan à partir de la 60e rue. La vitesse moyenne y est de seulement 11 km/h, dans un vacarme incessant de klaxons et de sirènes. De nombreuses exemptions au péage sont toutefois prévues, ainsi que des réductions pour les bas salaires et les automobilistes entrant fréquemment dans la zone.

Une bataille politique féroce s’annonce

Le lancement du péage à deux semaines de l’investiture de Donald Trump n’est pas anodin. Le projet new-yorkais a en effet besoin de l’approbation de la présidence américaine pour être pérennisé. Or, si l’administration Biden y est favorable, le futur locataire de la Maison Blanche a d’ores et déjà exprimé sa « forte opposition » à ce qu’il considère comme une mesure qui « va heurter les travailleurs, les familles et les entreprises ».

En prenant les devants, la gouverneure Kathy Hochul espère couper l’herbe sous le pied de Trump et l’empêcher de mettre son veto. Mais le bras de fer promet d’être acharné dans les semaines et mois à venir. Les banlieues de New York sont vent debout contre le péage, arguant de répercussions négatives sur leurs entreprises et les trajets domicile-travail de leurs habitants.

Un juge a rejeté vendredi un recours de dernière minute de responsables du New Jersey qui craignaient des conséquences environnementales néfastes pour leur État.

Les associations de taxis new-yorkais sont également vent debout, car leurs clients doivent désormais payer un supplément pour les courses dans la zone à péage. Plusieurs grandes métropoles comme Londres, Singapour ou Stockholm ont déjà mis en place avec succès de tels péages urbains malgré des oppositions initiales virulentes.

Le devenir du projet suspendu à l’arrivée de Trump

New York parviendra-t-elle à son tour à faire accepter son péage malgré la farouche hostilité affichée par le camp trumpiste ? Beaucoup dépendra de la capacité des autorités locales à démontrer rapidement les bénéfices du projet en termes de désengorgement du trafic, d’amélioration de la qualité de l’air et de rénovation des transports en commun.

L’opposition de principe de Donald Trump, qui a fait de la défense de l’automobile un marqueur politique, pourrait cependant mettre en péril le péage new-yorkais. Un rejet présidentiel obligerait la ville et l’État de New York à revoir leur copie et pourrait donner des ailes aux nombreux opposants locaux. La bataille pour l’avenir de ce projet emblématique ne fait sans doute que commencer.

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