La gare Saint-Charles de Marseille, l’une des plus fréquentées de France avec près de 2 millions de voyageurs chaque mois, est depuis plus d’un an le théâtre d’une situation sanitaire préoccupante. Victime de conflits sociaux récurrents et dans l’attente de l’attribution d’un nouveau marché de nettoyage, la propreté des lieux s’est considérablement dégradée, poussant le préfet de police des Bouches-du-Rhône à prendre une mesure d’urgence.
Le préfet réquisitionne une société de nettoyage
Face à l’ampleur de l’insalubrité qui règne dans la gare, le préfet de police a décidé de réquisitionner la société Onet pour procéder au nettoyage des sols, du parvis, des escaliers et escalators, ainsi que des abords des voies ferrées. Une décision qui fait suite à de longs mois de conflits sociaux ayant paralysé le service de nettoyage habituel.
D’après une source proche du dossier, la SNCF doit retirer pas moins de 130 tonnes de déchets par mois de la gare Saint-Charles. Un chiffre impressionnant qui témoigne de l’affluence du lieu mais aussi de l’ampleur de la tâche à accomplir pour maintenir un niveau de propreté acceptable.
Dans ces conditions et en l’absence d’un nettoyage régulier, l’état de propreté de la gare se dégrade très vite, comme cela a pu être constaté lors de récents conflits sociaux, avec des détritus qui s’amoncellent rapidement et des sols sales qui peuvent être rendus glissants.
– Extrait de l’arrêté préfectoral
Les risques sanitaires d’une gare sale
Au-delà de l’image déplorable renvoyée aux usagers et aux nombreux touristes qui transitent par la gare, l’accumulation de déchets fait craindre de sérieux risques sanitaires :
- Prolifération de rongeurs et autres nuisibles attirés par les détritus
- Risque de chutes et de blessures sur les sols rendus glissants
- Départ de feu au niveau des voies, pouvant affecter la signalisation et perturber le trafic
Autant de dangers qui ont poussé le préfet à agir en urgence, en attendant qu’un nouveau prestataire soit désigné pour assurer l’entretien régulier du site.
La facture pour la SNCF
Si la réquisition de la société Onet va permettre de rétablir des conditions d’hygiène acceptables à court terme, l’addition risque d’être salée pour la SNCF. En effet, le coût de cette intervention d’urgence sera entièrement à la charge de SNCF Gares & Connexions, la branche de l’entreprise ferroviaire en charge de la gestion des gares.
Une dépense imprévue qui vient s’ajouter aux pertes déjà engendrées par les perturbations liées aux différents mouvements sociaux. La direction devra rapidement trouver une solution pérenne pour assurer la propreté de la gare Saint-Charles, sous peine de devoir faire face à de nouvelles réquisitions et sanctions.
Un appel d’offres en cours
La situation actuelle découle en grande partie de la résiliation en septembre dernier du contrat qui liait la SNCF à la société Laser, alors en charge du nettoyage de la gare. Une décision prise après des mois de grèves à répétition qui avaient fini par rendre la position du prestataire intenable.
Depuis, un appel d’offres a été lancé pour désigner un nouveau titulaire du marché de nettoyage. Une procédure complexe et chronophage qui explique le flottement actuel et le recours à des interventions ponctuelles comme celle confiée à Onet.
La décision du préfet a au moins le mérite de remettre le sujet de la propreté de la gare Saint-Charles sur le devant de la scène. Reste à espérer qu’elle accélérera la mise en place d’une solution durable, pour le bien-être et la sécurité des millions de voyageurs qui fréquentent ce lieu emblématique chaque année.