InternationalPolitique

Netanyahu Défie les Menaces et Ira à New York Malgré Tout

Benjamin Netanyahu annonce qu’il se rendra bien à New York malgré les menaces d’arrestation brandies par le futur maire Zohran Mamdani. Un bras de fer inédit entre Israël et la gauche new-yorkaise qui pourrait bouleverser la diplomatie… Que va-t-il vraiment se passer ?

Et si un simple voyage à New York devenait le symbole d’une fracture géante entre Israël et une partie de la gauche américaine ? C’est exactement ce qui se profile depuis quelques jours.

Benjamin Netanyahu vient d’annoncer, sans détour, qu’il maintient son intention de se rendre dans la mégalopole américaine, même si le prochain maire de la ville a juré de l’arrêter dès son arrivée.

Un défi lancé en direct

Mercredi, lors d’une interview vidéo accordée à un grand forum économique, le Premier ministre israélien a été interrogé sur ses déplacements futurs. La réponse a fusé, claire et directe : « Oui, je viendrai à New York. »

Aucun détail de date, aucun événement précis mentionné. Juste cette affirmation, presque provocatrice, alors que plane la menace d’un mandat d’arrêt international.

Interrogé sur une éventuelle rencontre avec le maire élu, Netanyahu a répondu avec un sourire en coin : s’il change d’avis et reconnaît notre droit d’exister, cela constituera une bonne occasion d’entamer le dialogue. Une phrase qui en dit long sur le fossé idéologique.

Qui est Zohran Mamdani, le futur maire qui fait trembler Jérusalem ?

Élu début novembre, Zohran Mamdani entrera en fonction en janvier prochain. Il deviendra alors le premier maire musulman de l’histoire de New York.

Issu de l’aile progressiste du Parti démocrate, il n’a jamais caché ses positions tranchées sur le conflit israélo-palestinien. Il qualifie régulièrement l’État hébreu de régime d’apartheid et parle de génocide à propos de l’opération militaire dans la bande de Gaza.

Mais il prend aussi soin de condamner fermement l’antisémitisme, un équilibre délicat qui lui vaut à la fois des soutiens passionnés et des critiques virulentes.

« Si un dirigeant recherché par la Cour pénale internationale met le pied à New York, la police municipale exécutera le mandat », a-t-il déclaré sans ambiguïté.

Et il cite nommément Benjamin Netanyahu… mais aussi Vladimir Poutine. Une manière de montrer que sa position n’est pas uniquement anti-israélienne, mais pro-justice internationale.

Le mandat de la CPI : un papier sans valeur aux États-Unis ?

La Cour pénale internationale, basée à La Haye, a émis en 2024 des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Les chefs d’accusation : crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés dans la bande de Gaza, dans le cadre de la riposte israélienne après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Mais il y a un détail de taille : ni Israël ni les États-Unis ne reconnaissent la compétence de cette cour. Pour Washington, la CPI n’a aucune légitimité sur son sol ni sur celui de ses alliés non-signataires.

En clair : même si un maire le voulait, la police new-yorkaise n’a aucune obligation légale d’exécuter un mandat de la CPI. Et le gouvernement fédéral s’y opposerait très probablement avec force.

New York, ville-monde et terrain miné

New York, ce n’est pas n’importe quelle ville pour Israël.

C’est la plus grande communauté juive hors d’Israël. C’est aussi le siège des Nations unies, où le Premier ministre israélien prend la parole presque chaque année à l’Assemblée générale.

Chaque déplacement est un événement diplomatique majeur, suivi par des milliers de personnes et protégé par un dispositif de sécurité impressionnant.

Ajoutez à cela les relations personnelles entre Netanyahu et Donald Trump – qui revient au pouvoir en janvier – et vous comprenez que l’idée d’une arrestation relève plus du symbole politique que de la réalité juridique.

Une arrestation est-elle seulement envisageable ?

Sur le papier, non.

Le maire de New York commande la police municipale, certes. Mais il n’a pas autorité sur le Secret Service, le FBI ou le Département d’État qui assure la protection des dirigeants étrangers en visite officielle.

Et même en cas de visite privée, les États-Unis ont toujours refusé d’exécuter les mandats de la CPI contre des alliés. Souvenez-vous des sanctions prises par Trump contre les juges de La Haye.

  • Pas de reconnaissance de la CPI par les USA
  • Protection diplomatique renforcée pour les chefs d’État alliés
  • Contrôle fédéral sur les questions de politique étrangère
  • Précédents clairs (Poutine, Assad, etc.) jamais arrêtés aux USA

Toutes les conditions rendent l’hypothèse d’une arrestation totalement irréaliste.

Un symbole politique explosif

Mais peu importe la faisabilité technique.

Ce qui compte, c’est le message. Pour la première fois, un maire d’une des plus grandes villes américaines menace ouvertement d’arrêter le dirigeant israélien.

Et cela se produit au moment même où la gauche progressiste américaine durcit le ton sur la question palestinienne, tandis que l’administration Trump 2.0 s’annonce comme la plus pro-israélienne de l’histoire.

Nous assistons à une polarisation extrême, où New York pourrait devenir le théâtre d’une bataille symbolique entre deux visions du monde.

Et maintenant ?

Netanyahu viendra-t-il vraiment ? Probablement, à un moment ou un autre. L’Assemblée générale de l’ONU en septembre reste une hypothèse crédible.

Mamdani maintiendra-t-il sa menace ? Tout porte à croire que oui, au moins en paroles. C’est devenu un marqueur fort de son identité politique.

Mais dans les faits, la rencontre entre le Premier ministre israélien et la police new-yorkaise n’aura jamais lieu.

Ce qui restera, c’est l’image d’une Amérique profondément divisée sur la question israélo-palestinienne, où même la ville la plus cosmopolite du monde devient un champ de bataille idéologique.

Et cela, plus que n’importe quelle arrestation avortée, risque de marquer durablement les relations entre Israël et une partie de la diaspora juive américaine.

À suivre, donc. Très attentivement.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.