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Netanyahu Défend Sa Commission Spéciale Sur Le 7 Octobre

Plus de deux ans après l'attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023, Benjamin Netanyahu propose une commission d'enquête spéciale, sans politiciens mais avec nominations paritaires. L'opposition crie à la manipulation. Les conclusions seront-elles indépendantes ou écrites d'avance ?

Plus de deux ans après l’attaque la plus traumatisante de son histoire récente, Israël n’a toujours pas mis en place de commission d’enquête nationale indépendante sur les événements du 7 octobre 2023. Ce jour-là, des commandos du Hamas ont franchi les barrières de sécurité, semant la mort et l’effroi dans plusieurs kibboutzim et lors d’un festival de musique. Le bilan reste gravé dans les mémoires : plus de 1 200 morts et 251 personnes enlevées.

Aujourd’hui, le Premier ministre Benjamin Netanyahu propose une solution qu’il qualifie d’indépendante. Mais cette initiative soulève déjà de vives controverses, notamment du côté de l’opposition qui y voit une tentative de contrôler les conclusions à venir.

Une Commission Spéciale Approuvée par le Gouvernement

Le comité ministériel chargé des questions législatives a donné son feu vert à un projet de loi visant à créer cette commission d’enquête nationale spéciale. Benjamin Netanyahu s’est exprimé personnellement pour défendre cette démarche, insistant sur son caractère indépendant.

Selon lui, cette instance disposera de tous les pouvoirs nécessaires pour mener ses investigations. Un point crucial : aucun homme politique n’y siégera. Les membres seront choisis parmi des experts en sécurité, des universitaires, des juristes et même des parents endeuillés qui participeront en tant qu’observateurs.

Cette composition paritaire prévoit que la moitié des membres sera nommée par la coalition au pouvoir, l’autre moitié par l’opposition. Une formule qui, pour le Premier ministre, garantit l’équilibre et l’objectivité.

Pourquoi Cette Procédure Diffère-t-elle de la Loi Habituel ?

En Israël, la création d’une commission d’enquête nationale suit normalement un processus bien défini. La décision revient au gouvernement, mais c’est le président de la Cour suprême qui nomme les membres. Ce mécanisme vise à assurer une totale indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif.

Le gouvernement actuel, considéré comme l’un des plus à droite de l’histoire du pays, entretient des relations tendues avec la plus haute instance judiciaire. Il reproche au président de la Cour suprême un supposé parti pris hostile. C’est précisément pour contourner cette nomination judiciaire que le projet de loi modifie la procédure traditionnelle.

Cette dérogation n’est pas anodine. Elle touche directement à la séparation des pouvoirs et à la confiance dans les institutions. Beaucoup y voient une remise en question de l’équilibre démocratique.

Les Critiques Virulentes de l’Opposition

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, n’a pas mâché ses mots. Il refuse catégoriquement de participer à ce qu’il décrit comme une commission politique dont les conclusions seraient prédéterminées.

Je ne participerai pas à la création d’une commission politique dont les conclusions sont écrites à l’avance par ceux qui doivent être interrogés. Cela signe l’arrêt de mort de la vérité.

Ces déclarations traduisent une défiance profonde. Pour l’opposition, permettre à la coalition de nommer la moitié des membres revient à offrir un droit de veto implicite sur les investigations sensibles.

Les critiques portent également sur le timing. Pourquoi avoir attendu plus de deux ans ? Pendant ce temps, seules des enquêtes internes à l’armée ont été menées, sans toucher aux responsabilités politiques.

Le Contexte de l’Attaque du 7 Octobre 2023

Pour comprendre l’enjeu de cette commission, il faut revenir sur les faits. Le 7 octobre 2023, des milliers de roquettes ont été tirées depuis Gaza tandis que des centaines de combattants du Hamas pénétraient en territoire israélien par terre, mer et air.

Les assaillants ont pris pour cible des communautés civiles proches de la frontière. Le festival de musique Nova est devenu le symbole de cette barbarie : des dizaines de jeunes ont été tués ou enlevés sous les yeux du monde entier.

Ce jour-là a marqué un tournant. L’État hébreu, réputé pour ses services de renseignement parmi les plus performants, n’a pas anticipé l’ampleur de l’opération malgré des signaux d’alerte.

Bilan humain côté israélien
Plus de 1 200 personnes tuées
251 otages emmenés à Gaza
Des milliers de blessés physiques et psychologiques

La Riposte Israélienne et Ses Conséquences

En réponse, Israël a lancé une offensive militaire d’envergure dans la bande de Gaza. L’objectif déclaré : détruire les infrastructures du Hamas et libérer les otages.

Deux ans plus tard, le conflit se poursuit avec une intensité variable. Selon les autorités locales à Gaza, plus de 70 000 personnes ont perdu la vie. Ces chiffres, bien que provenant d’une source sous contrôle du Hamas, sont considérés comme fiables par les instances onusiennes.

Cette guerre prolongée a profondément divisé la société israélienne et alimenté les appels à rendre des comptes sur les défaillances ayant permis l’attaque initiale.

Les Enjeux Politiques pour Benjamin Netanyahu

Benjamin Netanyahu fait face à une pression constante. Accusé d’avoir minimisé les menaces avant le 7 octobre, il a toujours rejeté l’idée d’une commission d’enquête classique, craignant probablement des conclusions dommageables pour sa carrière.

Cette proposition de commission spéciale apparaît comme un compromis. Elle permet de répondre aux demandes sociétales tout en conservant un certain contrôle sur le processus.

Mais le risque est grand : si l’opposition boycotte la nomination de ses représentants, la légitimité de l’ensemble pourrait être irrémédiablement entachée.

Quelles Suites pour Cette Initiative ?

Le projet de loi doit encore passer devant le Parlement pour être adopté définitivement. La coalition dispose d’une majorité, mais les débats s’annoncent houleux.

Dans un climat politique polarisé, cette commission pourrait soit apaiser les tensions en apportant des réponses claires, soit au contraire les exacerber si elle est perçue comme un outil de blanchiment.

La société israélienne, encore meurtrie, attend des explications. Qui a failli ? Comment une telle brèche a-t-elle pu se produire ? Les réponses à ces questions détermineront en grande partie la confiance future dans les institutions.

Éléments clés de la commission proposée

  • Aucun politicien parmi les membres actifs
  • Pouvoirs d’enquête complets
  • Composition paritaire coalition/opposition
  • Experts en sécurité, droit et université
  • Présence de parents endeuillés comme observateurs

Le débat autour de cette commission dépasse largement le cadre technique. Il touche à la capacité d’un pays à regarder en face ses erreurs les plus douloureuses.

Dans les mois à venir, les regards seront tournés vers la Knesset. L’issue du vote et la mise en œuvre effective de cette instance diront beaucoup sur l’état de la démocratie israélienne deux ans après le choc du 7 octobre.

Une chose est certaine : la quête de vérité reste entière. Et elle continuera d’alimenter les discussions, les manifestations et les analyses pendant encore longtemps.

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