Le géant suisse de l’alimentation Nestlé vient de publier ses résultats pour le premier semestre 2024, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont mitigés. Si le groupe affiche un bénéfice net stable à 5,8 milliards d’euros, il a dû revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour l’ensemble de l’exercice. Un coup dur pour le leader mondial du secteur, qui doit faire face à un contexte économique difficile et une concurrence accrue.
Un bénéfice stable, mais une croissance en berne
Sur les six premiers mois de l’année, Nestlé a réalisé un chiffre d’affaires de 45 milliards de francs suisses, soit environ 47 milliards d’euros. Un chiffre en recul de 2,7% par rapport à la même période l’an dernier. Si le bénéfice net reste stable à 5,8 milliards d’euros, le groupe a dû revoir ses ambitions à la baisse pour 2024.
Initialement, Nestlé tablait sur une croissance organique des ventes d’environ 4% pour l’ensemble de l’exercice. Mais au vu des résultats du premier semestre, le groupe a dû revoir ses prévisions, et table désormais sur une hausse “d’au moins 3%”. Un ajustement qui témoigne des difficultés rencontrées par le géant de l’agroalimentaire ces derniers mois.
Un contexte économique difficile
Comme beaucoup d’entreprises, Nestlé fait face à un environnement économique complexe, marqué par une inflation élevée et des tensions sur les coûts des matières premières. Des facteurs qui pèsent sur les marges du groupe et l’obligent à s’adapter en permanence.
Pour faire face à cette situation, Nestlé a dû procéder à des hausses de prix ciblées, tout en maintenant ses efforts en matière d’innovation et de réduction des coûts. Une stratégie qui a permis au groupe de limiter l’impact de l’inflation sur ses résultats, mais qui n’a pas suffi à maintenir le rythme de croissance espéré.
Une concurrence accrue sur le marché alimentaire
Outre le contexte macroéconomique, Nestlé doit aussi composer avec une concurrence de plus en plus féroce sur le marché alimentaire mondial. Face à l’émergence de nouveaux acteurs et à l’évolution des habitudes de consommation, le groupe doit sans cesse innover pour rester attractif et conserver ses parts de marché.
Ces dernières années, Nestlé a notamment misé sur les produits végétariens et vegans, en surfant sur la tendance du “flexitarisme” et des alternatives à la viande. Le groupe a aussi renforcé sa présence dans le segment de la nutrition santé, en proposant des produits adaptés aux besoins spécifiques de certaines populations (personnes âgées, sportifs, etc.).
Quelles perspectives pour le leader mondial ?
Malgré ce contexte difficile, Nestlé reste confiant dans sa capacité à rebondir et à renouer avec une croissance plus soutenue dans les mois à venir. Le groupe mise notamment sur ses marques phares, comme Nespresso, Nescafé ou encore Purina, pour tirer son chiffre d’affaires vers le haut.
Nous sommes convaincus que notre stratégie, combinée à la force de nos marques et à notre capacité d’innovation, nous permettra de surmonter les défis actuels et de créer de la valeur pour nos actionnaires sur le long terme.
Mark Schneider, CEO de Nestlé
Pour y parvenir, Nestlé entend poursuivre ses efforts en matière de digitalisation et de développement durable. Deux axes clés qui doivent permettre au groupe d’optimiser ses opérations, de réduire son empreinte environnementale et de répondre aux attentes des consommateurs en matière de transparence et de responsabilité.
Il n’en reste pas moins que les prochains mois s’annoncent délicats pour le géant de l’agroalimentaire. Entre inflation, ralentissement de la croissance et mutation des modes de consommation, Nestlé va devoir redoubler d’efforts et d’agilité pour maintenir son leadership et satisfaire les attentes du marché. Un défi de taille pour le groupe suisse, qui devra plus que jamais faire preuve de résilience et de créativité pour surmonter les obstacles qui se dressent sur sa route.
