Alors que les négociations entre la Russie et les États-Unis ont débuté mardi à Ryad en Arabie saoudite, Moscou s’attend à des progrès rapides sur le volet économique malgré les lourdes sanctions occidentales visant le pays suite à son offensive en Ukraine. Selon une source proche des pourparlers, la partie russe a bon espoir d’enregistrer des avancées significatives d’ici les deux à trois prochains mois.
Des propositions sur la table, les détails restent confidentiels
Si les détails des discussions restent pour l’heure confidentiels, la délégation russe affirme avoir soumis un certain nombre de propositions à leurs homologues américains. « Tout ce que je peux dire, c’est que les Américains résolvent très bien les problèmes. Et je pense que le président Trump résout efficacement les problèmes », a déclaré un haut responsable russe sous couvert d’anonymat, soulignant l’importance de « construire des ponts » entre les deux pays.
Un contexte économique difficile pour la Russie
Cette volonté de rapprochement intervient alors que l’économie russe fait face à de sombres perspectives pour 2025, largement impactée par les sanctions occidentales malgré certains contournements. Près de 40% du budget fédéral est désormais consacré à la défense et à la sécurité, au détriment de l’économie réelle. Le marché du travail subit lui aussi les conséquences du conflit avec le départ de centaines de milliers d’hommes partis au front ou en exil.
Des signaux positifs des marchés
Malgré ce contexte difficile, les marchés semblent anticiper de bonnes nouvelles sur le front économique depuis l’appel entre les présidents Poutine et Trump le 12 février dernier. Le rouble, qui avait beaucoup souffert, s’est ainsi légèrement raffermi ces derniers jours, s’échangeant autour de 91 pour 1 dollar et 95 pour 1 euro.
Un allègement des sanctions, clé d’un rebond ?
De nombreux observateurs estiment qu’une levée, même partielle, des sanctions américaines visant les banques et entreprises russes stratégiques pourrait redonner de l’air à une économie asphyxiée. Reste à savoir quelles concessions Moscou serait prêt à faire en retour et si un compromis est possible dans un contexte géopolitique toujours très tendu autour de la question ukrainienne.
L’incertitude demeure malgré l’optimisme
Si la partie russe affiche son optimisme sur l’issue des négociations, la prudence reste de mise. De précédentes tentatives de dialogue ont en effet achoppé sur des dossiers hautement sensibles, qu’il s’agisse de l’Ukraine, de la Syrie ou des ingérences présumées dans les processus électoraux. Le chemin vers une normalisation des relations et un allègement significatif des sanctions s’annonce encore long et semé d’embûches.
Les prochaines semaines seront donc décisives pour prendre la mesure des progrès réalisés et de la volonté réelle des deux puissances d’avancer vers un règlement de leurs différends. Si les déclarations de Ryad laissent entrevoir une éclaircie, seuls des actes concrets et des gestes forts de part et d’autre permettront de confirmer cette tendance et d’envisager un nouveau départ pour les relations russo-américaines.
