ActualitésInternational

Négociations Indirectes Entre Israël et le Hamas à Gaza

Malgré des progrès dans les négociations, Israël et le Hamas peinent à s'entendre sur les conditions d'un cessez-le-feu à Gaza. La libération d'otages, l'aide humanitaire et la gouvernance d'après-guerre restent des points d'achoppement majeurs. Le suspense demeure quant à l'issue de ces...

Après une interruption en fin d’année dernière, Israël et le mouvement palestinien Hamas ont renoué le dialogue le week-end dernier au Qatar. L’objectif : parvenir enfin à un accord de cessez-le-feu pérenne dans la bande de Gaza. Si le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est montré optimiste mercredi en évoquant un accord « très proche », les négociations butent encore sur de nombreux points de blocage.

Le spectre des otages plane sur les pourparlers

Au cœur des discussions : le sort des personnes enlevées le 7 octobre dernier lors d’une attaque du Hamas en territoire israélien. Leur libération constitue un préalable à tout arrêt des combats pour le gouvernement de Benjamin Netanyahu. En contrepartie, le Hamas exige la libération de prisonniers palestiniens détenus dans les geôles israéliennes.

Mais les demandes du mouvement islamiste ne s’arrêtent pas là. Il réclame aussi :

  • Une entrée massive d’aide humanitaire à Gaza
  • Le retour des Gazaouis déplacés par la guerre
  • Le retrait des troupes israéliennes
  • La réouverture des points de passage vers l’extérieur

Des exigences jugées excessives par Israël, qui refuse catégoriquement un retrait complet de ses forces et une gouvernance du Hamas sur le territoire à l’issue du conflit. Face à l’impasse, les médiateurs égyptiens et qataris ont proposé de reporter les discussions sur ces points les plus litigieux.

Un Premier ministre israélien sous pression

Selon les observateurs, Benjamin Netanyahu semble aujourd’hui plus enclin à conclure un accord. Son gouvernement élargi lui offre davantage de marge de manœuvre face aux menaces de défection de ses ministres d’extrême-droite en cas de compromis. La pression de l’opinion publique israélienne, lassée de voir ses soldats tomber chaque jour à Gaza, pousse aussi en ce sens.

De son côté, pour la première fois, le Hamas s’est dit prêt dimanche à libérer 34 otages « vulnérables » (femmes, enfants, personnes âgées ou malades) dès la « première phase » d’un accord. Une main tendue inédite depuis le début des tractations, même si les autorités israéliennes ont rétorqué que le mouvement savait déjà exactement qui était mort ou vivant parmi ces captifs.

La date butoir du 20 janvier

En coulisses, la communauté internationale multiplie les pressions sur les différentes parties. Certains diplomates évoquent même un ultimatum fixé par le président élu américain Donald Trump, qui aurait promis « l’enfer » à la région si les otages n’étaient pas libérés avant son investiture le 20 janvier prochain. Une menace que les experts jugent cependant peu crédible sans changement de la politique américaine envers Israël.

Les échanges sont difficiles et complexes.

Un haut responsable du Hamas proche des pourparlers

Gouvernance de Gaza : la pomme de discorde

Au-delà de la question des prisonniers, les désaccords persistent sur la durée et les garanties d’application du cessez-le-feu. Mais c’est surtout l’avenir politique de Gaza qui cristallise les tensions, y compris au sein même de la direction palestinienne. Benjamin Netanyahu a clairement exclu que le Hamas conserve les rênes du pouvoir après la guerre.

Malgré une médiation intense des pays arabes et des États-Unis, toutes les tentatives de trêve ont jusqu’ici échoué depuis celle, éphémère, de novembre dernier. Un échec que les analystes attribuent à l’intransigeance du Hamas, qui exigerait des engagements fermes sur la fin du conflit, validés par la communauté internationale, pour toute avancée.

Pour l’heure, les discussions se poursuivent à Doha dans une certaine opacité, mais une issue rapide semble encore lointaine. La route vers la paix à Gaza est semée d’embûches, entre otages, prisonniers, aide humanitaire et rivalités de pouvoir. Il faudra sans doute encore de longues tractations, et des concessions de part et d’autre, pour espérer voir enfin le bout du tunnel.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.