Alors que la gauche a obtenu une majorité relative à l’Assemblée nationale avec 182 députés, les négociations sur le nom d’une personnalité à proposer pour Matignon patinent depuis plus d’une semaine. Invité vendredi soir sur BFMTV, Jean-Luc Mélenchon est sorti de son silence pour pointer du doigt l’attitude du Parti socialiste, qu’il accuse de faire « obstruction » dans les discussions.
Le PS rejette tous les candidats insoumis selon Mélenchon
« Le PS a dit ‘Nous avons un candidat, c’est Olivier Faure’ », a rapporté le leader insoumis, faisant référence au premier secrétaire du parti à la rose. Jean-Luc Mélenchon ne décolère pas de voir « tous les candidats (insoumis) au poste de premier ministre rejetés » par les socialistes. Parmi eux, la présidente de région Huguette Bello ou encore l’ancienne négociatrice de la COP21 Laurence Tubiana.
Nous avons proposé trois noms, on a eu de réponse à aucun. Nous avons vu tous nos candidats au poste de premier ministre rejetés.
Jean-Luc Mélenchon
Pour le troisième homme de la présidentielle 2022, la mise à l’écart de sa propre candidature à Matignon relève carrément d’une volonté d’« humiliation » de la part du PS envers La France insoumise. Il insiste sur « l’agacement » que cette situation provoque chez les insoumis.
Les discussions se poursuivent malgré tout
Malgré ces dissensions, Jean-Luc Mélenchon se veut rassurant sur l’état des négociations entre les différents partis composant le Nouveau Front populaire (NFP). « Ça discute, point. Toutes les discussions prennent un peu de temps », relativise-t-il, refusant d’endosser le rôle de celui qui bloquerait la situation.
Acceptez qu’on discute, que ce soit compliqué.
Jean-Luc Mélenchon
L’objectif de l’ancien candidat à la présidentielle est clair : maintenir la pression sur les socialistes tout en se présentant comme force de proposition. « Nous sommes prêts à faire un accord sur une personnalité. Et à la présenter en commun », martèle-t-il, posant toutefois comme condition que « le programme (du NFP) doit être défendu jusqu’au bout ».
L’échec à la présidence de l’Assemblée, pas un test pour Matignon
Si la défaite du candidat communiste André Chassaigne face à la macroniste Yaël Braun-Pivet pour le Perchoir a été vécue comme un revers, Jean-Luc Mélenchon ne considère pas que cela éloigne les chances de la gauche d’accéder à Matignon.
Nous avons été mis en échec pour la présidence de l’Assemblée nationale, pas pour une politique gouvernementale (…) C’est le président de la République qui a décidé qu’il ferait de cette élection le test d’une nouvelle coalition gouvernementale. Pas nous.
Jean-Luc Mélenchon
Alors que les dirigeants du NFP doivent se retrouver ce week-end pour tenter de s’accorder sur un nom, l’issue des tractations reste incertaine. Selon un cadre socialiste, « soit on trouve un accord ce week-end, soit ça va devenir compliqué ». Les prochains jours s’annoncent donc décisifs pour l’avenir d’une potentielle coalition de gauche.