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Naver Financial Lance Silk Pocket : Révolution Stablecoin Coréenne

Naver Financial s’apprête à lancer Silk Pocket, un wallet stablecoin développé avec Hashed et l’échange numérique de Busan. Mais derrière cette annonce se cache aussi une fusion à 20 000 milliards de wons avec Upbit… Et si la Corée du Sud venait de prendre cinq ans d’avance sur le reste du monde ?

Imaginez un pays où votre portefeuille de stablecoins est aussi simple à utiliser que votre application bancaire habituelle. Un pays où les géants du web et les exchanges crypto fusionnent à coups de dizaines de milliards de dollars. Ce pays existe : c’est la Corée du Sud, et le mois prochain pourrait marquer un tournant historique.

Silk Pocket : le wallet stablecoin qui arrive à toute vitesse

Naver Financial, la branche financière du mastodonte coréen Naver (l’équivalent local de Google), vient d’annoncer le lancement imminent d’un portefeuille dédié aux stablecoins. Son petit nom ? Silk Pocket. Et derrière ce nom poétique se cache une ambition démesurée : rendre les dollars numériques aussi fluides que le won dans la vie quotidienne des Coréens.

Le lancement est prévu dès le mois prochain, soit décembre 2025. Le timing n’est évidemment pas un hasard.

Un trio gagnant : Naver, Hashed et Busan

Le développement de Silk Pocket n’est pas l’œuvre solitaire de Naver Financial. Deux acteurs majeurs du paysage blockchain coréen ont mis la main à la pâte.

Hashed, le fonds d’investissement crypto le plus influent du pays (qui a notamment investi très tôt dans Terra, Axie Infinity ou dYdX), apporte son expertise technique et son réseau. L’échange numérique de Busan, projet phare de la deuxième ville du pays, participe également au développement. Cette collaboration montre à quel point l’écosystème coréen est en train de se structurer autour de projets concrets et non plus seulement spéculatifs.

Busan, rappelons-le, ambitionne depuis plusieurs années de devenir la « Blockchain City » d’Asie. L’implication directe de son exchange dans Silk Pocket n’est donc pas une surprise, mais une confirmation.

Pourquoi les stablecoins, et pourquoi maintenant ?

La Corée du Sud est déjà l’un des marchés les plus actifs au monde en matière de cryptomonnaies. Upbit, l’exchange local, domine très largement le volume domestique. Mais jusqu’à présent, l’usage réel restait majoritairement spéculatif : acheter du Bitcoin, trader des altcoins, espérer le prochain x100.

Les stablecoins changent la donne. Ils permettent des paiements transfrontaliers quasi instantanés, des transferts d’argent sans frais exorbitants, et surtout une porte d’entrée massive pour l’adoption grand public. En lançant Silk Pocket, Naver Financial ne fait pas seulement un produit crypto de plus : il construit le pont entre la finance traditionnelle et la finance décentralisée.

Et quand on connaît la pénétration de Naver dans la vie quotidienne coréenne (Naver Pay est utilisé par des dizaines de millions de personnes), on mesure l’impact potentiel.

La fusion à 20 000 milliards de wons qui change tout

Mais il y a une autre nouvelle, encore plus explosive, qui se cache en arrière-plan.

Le 26 novembre 2025, soit dans quelques jours seulement, Naver et Dunamu (la maison-mère d’Upbit) finalisent une fusion par échange d’actions d’une valeur de 20 000 milliards de wons, soit environ 14,5 milliards de dollars. Le ratio d’échange a été récemment revu à la hausse, autour de 1:3,3–3,4 en faveur de Dunamu, après que les actionnaires minoritaires ont fait valoir que la rentabilité explosive d’Upbit était largement sous-évaluée.

Et ils n’avaient pas tort. Dunamu a affiché 1 186 milliards de wons de bénéfice opérationnel fin 2024, et 165 millions de dollars de bénéfice net au seul troisième trimestre 2025 – soit une croissance de 300 % sur un an.

En clair : Upbit rapporte désormais plus d’argent que tout le reste du groupe Naver réuni. La fusion n’est plus une simple alliance stratégique. C’est une reconnaissance que la crypto est devenue le cœur battant de la nouvelle économie coréenne.

Que va permettre concrètement Silk Pocket ?

Bien que les détails techniques n’aient pas encore tous été dévoilés, plusieurs fonctionnalités semblent déjà acquises ou très probables :

  • Support multi-stablecoins (USDT, USDC, et probablement un futur KRW-stablecoin)
  • Paiements instantanés en magasin via QR code (Naver Pay est déjà partout)
  • Intégration directe avec les comptes bancaires traditionnels
  • Possibilité de gagner des intérêts sur ses stablecoins (yield-bearing stablecoins ?)
  • Connexion directe avec Upbit post-fusion pour des transferts sans frais
  • Sécurité renforcée avec KYC déjà existant chez Naver

Autrement dit, Silk Pocket ne sera pas un simple wallet de plus. Ce sera probablement l’application qui rendra les stablecoins aussi banals que le paiement par carte bleue en France.

Et la régulation dans tout ça ?

La Corée du Sud a longtemps eu la réputation d’être dure avec les cryptomonnaies. Mais les choses ont radicalement changé ces dernières années.

Le cadre réglementaire s’est assoupli, les institutions financières traditionnelles ont reçu le feu vert pour proposer des services crypto, et le gouvernement pousse activement les projets blockchain (Busan en est l’exemple parfait). Le lancement de Silk Pocket s’inscrit exactement dans cette nouvelle vague : une adoption encadrée, sécurisée, mais massive.

Les conséquences pour le marché mondial

Si Silk Pocket rencontre le succès escompté (et tout laisse penser que ce sera le cas), les répercussions seront mondiales.

La Corée du Sud a souvent été un laboratoire pour les tendances technologiques mondiales (rappelez-vous KakaoTalk qui a inspiré WhatsApp, ou les jeux mobiles qui ont explosé là-bas avant le reste du monde). Un wallet stablecoin intégré à un géant du web avec 50 millions d’utilisateurs actifs, ça n’existe tout simplement nulle part ailleurs.

Les États-Unis ont Circle et USDC, mais pas d’intégration native avec un géant du paiement. L’Europe avance lentement avec MiCA. La Chine interdit. Le Japon reste prudent. Pendant ce temps, la Corée du Sud pourrait bien prendre cinq ans d’avance en quelques mois.

« Ce n’est pas seulement un wallet. C’est la première vraie passerelle grand public vers la finance on-chain en Asie. »

Un investisseur anonyme proche de Hashed

Et demain ?

Une fois Silk Pocket lancé, plusieurs scénarios deviennent possibles :

  1. Un stablecoin indexé sur le won (KRW-stablecoin) émis conjointement par Naver et Upbit
  2. L’arrivée de fonctionnalités DeFi directement dans l’application (staking, lending)
  3. Une expansion rapide vers le Japon et l’Asie du Sud-Est
  4. Une pression énorme sur les banques traditionnelles coréennes, déjà en perte de vitesse

Quel que soit le chemin pris, une chose est certaine : décembre 2025 pourrait bien être ricordato comme le mois où la Corée du Sud a définitivement basculé dans l’ère de la finance tokenisée.

Et nous, en Europe ou ailleurs, on risque de regarder ça avec un mélange d’admiration… et d’envie.

Restez connectés. Le mois prochain risque de marquer un avant et un après dans l’histoire des stablecoins. Et Silk Pocket pourrait bien être le déclencheur que personne n’avait vu venir.

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