Aux Moulins, un quartier sensible de Nice gangrené par le trafic de drogue, la peur change de camp. Dans la nuit du 17 au 18 juillet, un incendie criminel a ravagé plusieurs véhicules et menacé des immeubles, semant la panique chez les habitants. Un acte qui pourrait marquer un nouveau palier dans la violence des narcotrafiquants, à l’image de la guerre des gangs qui ensanglante Marseille.
Des caïds hors de contrôle
Malgré les efforts des autorités pour reprendre le contrôle de cette cité infernale, classée quartier de reconquête républicaine, les trafiquants de drogue semblent toujours faire la loi. En avril dernier, une vidéo choquante montrait des individus lourdement armés patrouillant en plein jour près d’un point de deal, dans l’indifférence générale.
On aura des tués à la kalachnikov, c’est inévitable.
Un policier niçois
Pour les forces de l’ordre mobilisées dans la lutte contre la drogue, le constat est amer. Malgré les opérations coup de poing, les saisies record et les interpellations, le trafic reprend de plus belle dès le lendemain. Et la crainte d’une dérive à la marseillaise, avec son cortège de règlements de compte sanglants, est dans tous les esprits.
Les Moulins, épicentre du mal
Avec ses barres d’immeubles délabrées, ses caves squattées par les guetteurs et ses points de deal à chaque coin de rue, la cité des Moulins cristallise tous les maux des quartiers populaires livrés à la criminalité organisée. Une population défavorisée, majoritairement issue de l’immigration, y subit la loi des caïds et la pression d’une économie souterraine qui gangrène tout.
Ces gosses nous pourrissent la vie, on ne peut plus rien faire, ils sont partout !
Une habitante excédée
En réaction, la mairie de Nice et l’État multiplient les initiatives pour tenter d’endiguer le fléau : renforcement des effectifs policiers, installation de caméras, rénovation urbaine, actions d’insertions… Mais les résultats tardent à se faire sentir, et beaucoup doutent de pouvoir inverser la tendance sans une politique plus globale.
Un phénomène national qui s’enracine
Car le cas niçois est loin d’être isolé. Partout en France, des quartiers sensibles s’enfoncent dans la spirale infernale du trafic de drogue, qui prospère sur le terreau de la pauvreté, du chômage et de l’échec scolaire. Un cocktail explosif que les pouvoirs publics peinent à enrayer, malgré les milliards investis dans la politique de la ville depuis des décennies.
On a l’impression de vider la mer avec une petite cuillère. Dès qu’on démantèle un réseau, un autre prend la place.
Un magistrat anti-drogue
Face à cette hydre criminelle qui semble répandre ses tentacules partout, c’est une véritable reconquête républicaine qu’il faudrait mener dans les cités gangrenées par les trafics. Avec une stratégie globale alliant répression et prévention, sécurité et éducation, développement économique et rénovation urbaine. Un immense défi qui nécessitera une volonté politique sans faille et des moyens colossaux sur le long terme.
L’ombre menaçante de Marseille
En attendant, pour les habitants des Moulins comme pour les forces de l’ordre niçoises, le spectre de Marseille et de ses règlements de compte à la kalachnikov plane comme une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Avec l’angoisse de voir leur cité basculer à son tour dans une spirale de violence incontrôlable. Une menace d’autant plus vive que les liens entre les réseaux criminels des deux villes s’intensifient.
On sait que les trafiquants marseillais cherchent à étendre leur influence vers l’est. Nice est une étape logique, avec l’appât du gain lié au tourisme.
Un enquêteur spécialisé
Reste à savoir si les caïds locaux accepteront de se soumettre ou de s’associer à leurs homologues phocéens, au risque de nouvelles guerres de territoires. À moins que l’État ne parvienne enfin à reprendre la main, pour empêcher la Côte d’Azur de sombrer dans le même enfer que la cité marseillaise. Un enjeu crucial pour l’avenir, qui dépasse largement les frontières des quartiers nord de Nice.
