À Nantes, la « cancel culture » venue des États-Unis tente de s’attaquer à une figure littéraire majeure : Jules Verne. Un collectif local souhaite empêcher un hommage à l’auteur au sein du futur Musée qui lui sera dédié, le jugeant « trop blanc », « sexiste » et « colonialiste ». Mais la ville et des élus se dressent pour défendre celui qui incarne l’esprit d’aventure et de découverte si cher aux Nantais.
Jules Verne, cible de la gauche identitaire
Le collectif de la Commune de Chantenay, issu d’un quartier nantais, s’oppose farouchement au projet de Musée Jules Verne qui doit voir le jour en 2026. Selon eux, l’écrivain serait coupable d’être un « idéologue sexiste, racialiste et colonialiste ». Ils l’accusent également d’être un « vénérateur des machines et du capitalisme prédateur ». Ces activistes auraient préféré un « Musée décolonial » plutôt qu’un hommage au célèbre auteur des Voyages extraordinaires.
Selon ces censeurs modernes, il faudrait tout adapter à l’ultrasensibilité contemporaine. L’Histoire est réécrite. Les livres sont amputés et reformulés. Les auteurs incriminés sont écartés.
Foulques Chombart de Lauwe, conseiller municipal LR à Nantes
Une levée de boucliers pour défendre l’héritage vernien
Face à cette offensive, la mairie de Nantes et plusieurs élus montent au créneau. Foulques Chombart de Lauwe, conseiller municipal Les Républicains, l’affirme : « Vous n’aurez pas Jules Verne ! ». Pour lui, cette “cancel culture” est « une escroquerie intellectuelle » visant à déboulonner ceux qui ne correspondent pas à une vision actuelle moralisatrice.
Les Nantais n’acceptent pas que l’on s’attaque à celui qui les « rend fiers, les fait rêver, les rend rêveurs et conquérants ». Traduit en 150 langues et vendu à plus de 10 millions d’exemplaires, Jules Verne est un emblème de la ville. La résistance compte bien lutter contre « les révisionnistes de l’Histoire » et ceux qui « s’arrogent un droit de regard anachronique ».
Un auteur visionnaire et progressiste
Ceux qui veulent effacer Jules Verne oublient qu’il était en avance sur son temps. Farouche opposant à l’esclavage dans Nord contre Sud, défenseur des peuples opprimés avec le Capitaine Nemo, il prônait des valeurs humanistes et universelles. Visionnaire, il imaginait déjà les dérives potentielles de la science et de la technologie.
Conscient des enjeux écologiques bien avant l’heure, il dénonçait la prédation des ressources naturelles et la pollution engendrée par l’Homme. Une œuvre foisonnante et une personnalité complexe, loin des caricatures et des anachronismes dans lesquels certains voudraient l’enfermer.
Jules Verne avait déjà une conscience écologique aiguë, surprenante pour un homme du XIXe siècle.
Foulques Chombart de Lauwe
La « cancel culture », un danger pour la culture
Pour les élus nantais, cette attaque contre Jules Verne est symptomatique d’une gauche identitaire qui « abîme tout ». En voulant juger le passé avec les critères d’aujourd’hui, elle renie l’héritage culturel et historique. Elle abandonne l’universalisme républicain au profit d’une vision fragmentée et morcelée de la société.
La « cancel culture » représente une menace pour la liberté d’expression et de création. En voulant réécrire l’Histoire et effacer des pans entiers de la littérature, elle appauvrit notre patrimoine commun. C’est tout l’imaginaire collectif qui est en danger si on laisse ces activistes dicter ce qu’on a le droit de lire ou non.
Un combat culturel à mener
La mobilisation pour défendre Jules Verne à Nantes est un symbole. C’est le combat de la raison contre l’obscurantisme, de la nuance contre la caricature, de la liberté contre la censure. Il en va de la transmission d’un héritage littéraire qui a fait rêver et réfléchir des générations de lecteurs.
C’est un appel à résister face aux fanatismes et aux tentatives de réécriture de l’Histoire. Car effacer des figures comme Jules Verne, ce serait nous amputer d’une partie de notre culture et de notre identité. Ce serait renoncer à ce qui fait la richesse et la grandeur de notre patrimoine littéraire. Un trésor qu’il nous appartient de protéger et de faire vivre, envers et contre tout.
