Depuis sa cellule, Patrick Balkany n’a qu’une idée en tête : revenir dans le jeu politique. L’ancien maire emblématique de Levallois-Perret, condamné en 2022 à 4 ans de prison ferme et 10 ans d’inéligibilité pour fraude fiscale, vient de lancer une requête explosive. Il souhaite faire annuler sa peine d’inéligibilité pour se présenter aux élections municipales de 2026 dans sa ville. Un comeback qui fait déjà des remous.
Balkany veut laver son honneur aux urnes
Pour Patrick Balkany, cette demande d’annulation n’est pas anodine. C’est une question d’honneur et de légitimité démocratique. Selon une source proche de l’ancien élu, il estime que « c’est au peuple de choisir ses élus, pas aux juges ». Il veut prouver que malgré ses démêlés judiciaires, il bénéficie toujours d’une forte popularité auprès des Levalloisiens.
« J’ai fait cette ville, j’en ai été le maire et le député pendant vingt-cinq ans. Je ne fais pas dix mètres sans qu’on m’arrête pour me dire qu’il faut que je revienne. »
Patrick Balkany, dans des propos rapportés par Le Figaro
L’ancien baron des Hauts-de-Seine met aussi en avant le fait qu’il n’a pas été condamné pour des infractions liées à son mandat municipal. « Dans les chefs d’accusation, il n’y a pas de détournement de fonds publics », souligne-t-il. Un argument pour minimiser l’impact de sa condamnation sur sa légitimité d’élu local.
Un parcours judiciaire tumultueux
Rappelons que Patrick Balkany et son épouse Isabelle ont été reconnus coupables de ne pas avoir payé l’ISF entre 2010 et 2015, ainsi que d’avoir payé tardivement leurs impôts sur le revenu entre 2009 et 2014. Le couple a aussi été condamné pour blanchiment de fraude fiscale, notamment pour ne pas avoir déclaré la villa Pamplemousse à Saint-Martin et le riad de Marrakech. Des faits qui leur ont valu de lourdes peines de prison et d’inéligibilité, confirmées en appel et en cassation.
Mais Patrick Balkany n’a jamais accepté ce qu’il considère comme une injustice. Même derrière les barreaux, le volubile personnage continue de clamer son innocence et dénonce un acharnement de la justice à son égard. Sa demande de remise en cause de son inéligibilité s’inscrit dans cette logique de combat.
La justice va-t-elle céder ?
Reste à savoir si sa requête a des chances d’aboutir. Le Parquet national financier a indiqué qu’il allait « étudier sa demande puis saisir le tribunal correctionnel » qui statuera à l’issue d’une audience à huis clos. Mais les experts judiciaires sont sceptiques. L’annulation d’une peine d’inéligibilité pour des faits de fraude fiscale serait une première et créerait un précédent problématique.
De plus, même si Patrick Balkany retrouvait le droit de se présenter, rien ne garantit que les électeurs le suivront. Sa condamnation a terni son image et la patience des Levalloisiens a des limites. Lors des dernières municipales, sa poulain Agnes Pottier-Dumas a été sèchement battue par l’opposition menée par Arnaud de Courson. Un camouflet cinglant pour le « système Balkany ».
2026, l’élection de la dernière chance pour Balkany ?
Malgré tout, Patrick Balkany veut croire que sa force de persuasion et son ancrage local lui permettront de renverser la vapeur en 2026. À 76 ans, le « baron des Hauts-de-Seine » rêve d’un dernier baroud d’honneur électoral. Une façon pour lui de prendre sa revanche sur le destin et sur une justice qu’il juge inique.
Mais ce comeback est loin d’être gagné d’avance. Outre l’incertitude sur la levée de son inéligibilité, Patrick Balkany devra convaincre des Levalloisiens échaudés et faire face à une opposition revigorée par sa victoire de 2022. Sans compter le poids de son âge et de son image écornée. Autant de défis colossaux pour un éternel battant qui n’a pas dit son dernier mot.
Une chose est sûre : la campagne des municipales 2026 à Levallois-Perret s’annonce explosive si Patrick Balkany est de la partie. L’ancien maire est déterminé à écrire le épilogue de sa saga politique comme il l’entend. Mais les électeurs auront le dernier mot. Rédemption ou chant du cygne ? Réponse dans les urnes.