Imaginez une ville où l’histoire du sport résonne dans chaque coin de rue, où les habitants vibrent à l’idée d’accueillir le monde entier. Dimanche dernier, les Munichois ont envoyé un message clair : ils veulent voir leur ville briller à nouveau sur la scène olympique. Avec un impressionnant 66,4% de votes favorables, la capitale bavaroise a plébiscité une candidature pour les Jeux olympiques d’été de 2036, 2040 ou 2044 lors d’une consultation citoyenne historique. Une participation de 42%, record pour ce type de scrutin à Munich, montre l’enthousiasme collectif. Mais pourquoi ce vote est-il si important, et que signifie-t-il pour l’avenir de la ville et de l’Allemagne ?
Un élan populaire pour un rêve olympique
La consultation citoyenne organisée à Munich marque un tournant. Plus d’un million d’électeurs étaient appelés à répondre par un simple « oui » ou « non » à la question d’une candidature olympique. Le résultat est sans appel : avec 66,4% de « oui », Munich dépasse largement le quorum requis de 10% des électeurs inscrits. Cette ferveur populaire n’est pas seulement un chiffre, c’est un symbole de l’ambition d’une ville qui a déjà marqué l’histoire des Jeux.
« Munich a voté. Munich s’est prononcé et Munich a clairement voté pour le Oui. Nous sommes largement au-dessus de 60%. »
Dieter Reiter, maire de Munich
Ce vote reflète une volonté collective de faire revivre l’esprit des JO de 1972, organisés avec succès dans la capitale bavaroise. Mais il s’inscrit aussi dans une compétition nationale, où Munich doit se mesurer à d’autres prétendants allemands comme Hambourg, Berlin et la région Rhin-Ruhr.
Munich face à la concurrence allemande
Le Comité olympique allemand (DOSB) pilote un projet ambitieux pour ramener les Jeux d’été en Allemagne. Quatre candidatures internes sont en lice : Munich, Hambourg, Berlin et la région Rhin-Ruhr. Munich a pris une longueur d’avance en étant la première à consulter sa population, avec un résultat qui impressionne.
Les autres régions suivront. La région Rhin-Ruhr organisera son référendum le 19 avril 2026, tout comme Kiel, qui ambitionne d’accueillir les épreuves de voile. Hambourg, de son côté, prévoit une consultation le 31 mai 2026. Berlin, quant à elle, ne prévoit pas de référendum en raison de sa constitution. Le DOSB tranchera à l’automne 2026 pour sélectionner la candidature officielle à présenter au Comité international olympique (CIO).
Les étapes clés de la candidature allemande :
- Consultation Munich : 66,4% de « oui » en 2025.
- Rhin-Ruhr et Kiel : Référendums prévus le 19 avril 2026.
- Hambourg : Consultation le 31 mai 2026.
- Décision du DOSB : Automne 2026.
Ce calendrier serré montre que Munich a marqué des points en prenant l’initiative. Le président de la Bavière, Markus Söder, ne cache pas son enthousiasme :
« Je pense que ça va marquer les esprits au DOSB. »
Markus Söder, président de la Bavière
Un héritage olympique à valoriser
Munich n’est pas une novice en matière d’olympisme. En 1972, la ville a accueilli les Jeux d’été, laissant un héritage durable avec des infrastructures comme le Parc olympique, toujours utilisé aujourd’hui. Ce passé glorieux joue un rôle clé dans la candidature actuelle. La ville mise sur la réutilisation de ces installations, modernisées pour répondre aux exigences du CIO, tout en intégrant de nouvelles structures durables.
En 2022, Munich a prouvé sa capacité à organiser de grands événements sportifs avec les Championnats d’Europe multisports, un succès populaire qui a renforcé sa crédibilité. Contrairement à 2013, où une candidature pour les JO d’hiver 2022 avait été rejetée par référendum, l’élan est aujourd’hui positif.
Les défis d’une candidature olympique
Organiser les Jeux olympiques est une entreprise colossale, tant sur le plan financier que logistique. Munich devra convaincre le CIO de sa capacité à financer l’événement tout en respectant les normes de durabilité et d’inclusion. La concurrence internationale sera rude, avec des villes comme Los Angeles (2028) et Brisbane (2032) déjà confirmées pour les prochaines éditions.
Le processus de sélection du CIO, supervisé par un groupe de travail dirigé par Kirsty Coventry, débutera bientôt pour les JO à partir de 2036. Munich devra se démarquer non seulement face à ses concurrents allemands, mais aussi face à d’autres métropoles mondiales.
| Ville/Région | Date du référendum | Atouts |
|---|---|---|
| Munich | 2025 (terminé) | Infrastructures de 1972, succès des Championnats d’Europe 2022 |
| Rhin-Ruhr | 19 avril 2026 | Région densément peuplée, multiples sites potentiels |
| Hambourg | 31 mai 2026 | Porte maritime, dynamisme économique |
| Berlin | Aucun référendum | Capitale, visibilité internationale |
Un vote, un symbole
Le vote munichois dépasse le simple cadre d’une consultation. Il incarne une aspiration collective à redonner à la ville une place centrale sur la scène mondiale. Avec une participation de 42%, dont 33,7% par courrier, les habitants ont montré leur engagement. Ce succès pourrait inspirer d’autres villes candidates à impliquer davantage leurs citoyens.
Pour Munich, l’enjeu est aussi de surmonter les échecs passés. En 2015, Hambourg avait vu sa candidature pour 2024 rejetée par référendum, un précédent qui rappelle que le soutien populaire est crucial. Munich, en obtenant un large consensus, pose les bases d’une candidature solide.
Vers un avenir olympique ?
La route vers les Jeux olympiques est encore longue. Après la décision du DOSB en 2026, Munich devra affronter la concurrence internationale. Mais ce vote marque un premier pas prometteur. La ville, forte de son histoire et de son dynamisme, semble prête à relever le défi.
En attendant, les Munichois rêvent déjà de voir leur ville accueillir à nouveau les meilleurs athlètes du monde, dans un Parc olympique modernisé, sous les yeux d’une population fière et engagée. Ce vote n’est pas seulement une approbation, c’est une déclaration d’ambition pour une ville qui veut écrire une nouvelle page de son histoire olympique.
