Le Mozambique est secoué par une crise politique après les élections générales du 9 octobre dernier. Le principal opposant, Venancio Mondlane, accuse désormais ouvertement le pouvoir en place d’avoir assassiné son avocat, qui préparait un recours contre des fraudes massives lors du scrutin.
Selon des sources proches de l’opposition, l’avocat Elvino Dias a été pris dans une embuscade dans la nuit de vendredi à samedi à Maputo. Des hommes armés auraient surgi de deux véhicules pour bloquer sa voiture avant de l’abattre de 25 balles. Un autre passager, Paulo Guambe, un responsable du parti Podemos qui soutenait la candidature de Venancio Mondlane, a également été tué.
Une “feuille de route révolutionnaire” face aux fraudes
L’opposant charismatique n’y est pas allé par quatre chemins dans une vidéo diffusée en direct sur Facebook. Pour lui, “cela ne fait aucun doute, ce sont les forces spéciales qui ont tué Elvino”. Il balaie la thèse d’un crime passionnel avancée par la police et y voit clairement un assassinat politique orchestré par le pouvoir.
Venancio Mondlane conteste avec véhémence les résultats du scrutin du 9 octobre qu’il juge “profondément faux”. Il a lancé ce qu’il appelle une “feuille de route révolutionnaire” pour protester contre les fraudes. Après un appel à la grève générale lundi, qui s’est traduit par des villes mortes dans plusieurs agglomérations dont la capitale Maputo, il a annoncé mardi une “deuxième étape”.
Appel à manifester dans tout le pays
Cette fois, le leader de 50 ans appelle les Mozambicains à descendre “dans la rue pour manifester avec des pancartes” jeudi et vendredi. Il prévient : “cette fois-ci, mes frères, nous n’aurons pas de points de ralliement comme avant, où ils envoient des blindés. Les 154 districts du Mozambique doivent aller manifester.”
Venancio Mondlane se dit certain que sa tête est “mise à prix”. Celui qui apparaît désormais systématiquement en polo jaune et gilet sans manches dans ses vidéos quotidiennes sur les réseaux sociaux, devait initialement s’exprimer lundi soir. Il a finalement reporté, expliquant se trouver dans un “lieu non sûr”.
L’UE pointe des “altérations injustifiées” des résultats
De leur côté, les observateurs de l’Union Européenne ont pointé mardi des “altérations injustifiées des résultats des élections au niveau des bureaux de vote et des districts”. Un langage inhabituellement direct pour l’UE à quelques jours de l’annonce pressentie des résultats officiels par la commission électorale.
Les tensions pourraient encore s’intensifier mercredi avec l’enterrement de l’avocat Elvino Dias dans les environs de la capitale. Un analyste s’attendait à une probable “surréaction” des forces de sécurité. Il estimait par ailleurs qu’au vu du climat, l’annonce des résultats pourrait encore être retardée.
Il est essentiel que tous les candidats bénéficient de mesures de protection rigoureuses en cette période post-électorale.
– L’Union Européenne dans un communiqué
Alors que le pays est plongé dans une crise politique majeure, les observateurs européens ont appelé au “respect des libertés fondamentales et des droits politiques” dans ce pays, l’un des plus pauvres et inégalitaires au monde. Venancio Mondlane a quant à lui prévenu qu’une “opportunité, un climat, une atmosphère révolutionnaires se présentaient”. Les prochains jours s’annoncent décisifs et potentiellement explosifs au Mozambique.
De leur côté, les observateurs de l’Union Européenne ont pointé mardi des “altérations injustifiées des résultats des élections au niveau des bureaux de vote et des districts”. Un langage inhabituellement direct pour l’UE à quelques jours de l’annonce pressentie des résultats officiels par la commission électorale.
Les tensions pourraient encore s’intensifier mercredi avec l’enterrement de l’avocat Elvino Dias dans les environs de la capitale. Un analyste s’attendait à une probable “surréaction” des forces de sécurité. Il estimait par ailleurs qu’au vu du climat, l’annonce des résultats pourrait encore être retardée.
Il est essentiel que tous les candidats bénéficient de mesures de protection rigoureuses en cette période post-électorale.
– L’Union Européenne dans un communiqué
Alors que le pays est plongé dans une crise politique majeure, les observateurs européens ont appelé au “respect des libertés fondamentales et des droits politiques” dans ce pays, l’un des plus pauvres et inégalitaires au monde. Venancio Mondlane a quant à lui prévenu qu’une “opportunité, un climat, une atmosphère révolutionnaires se présentaient”. Les prochains jours s’annoncent décisifs et potentiellement explosifs au Mozambique.