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Mozambique : Le Président Appelle à des Discussions Post-Électorales

Le président du Mozambique appelle au dialogue avec le leader de l'opposition pour résoudre la crise post-électorale. Mais ce dernier pose ses conditions et les troubles meurtriers persistent. Découvrez les derniers développements de cette situation tendue.

Dans un contexte post-électoral tendu au Mozambique, le président Filipe Nyusi a lancé un appel au dialogue national, exhortant notamment le principal leader de l’opposition, Venancio Mondlane, à se joindre aux discussions pour sortir de l’impasse. Cette main tendue intervient alors que le pays est secoué par des manifestations meurtrières déclenchées par la contestation des résultats du scrutin présidentiel d’octobre dernier.

Une élection présidentielle sous haute tension

Les élections générales du 9 octobre au Mozambique ont vu la victoire du parti au pouvoir, le Frelimo, et de son candidat Daniel Chapo selon les autorités. Mais ces résultats sont vivement contestés par l’opposition, en particulier par Venancio Mondlane, officiellement arrivé deuxième. Ce dernier affirme avoir remporté le scrutin et a appelé ses partisans à manifester massivement pour dénoncer ce qu’il qualifie de « fraude électorale ».

Une répression sanglante des manifestations

Les rassemblements initiés par l’opposition ont été sévèrement réprimés par les forces de l’ordre. Selon des groupes de la société civile, le bilan serait très lourd avec plus de 67 morts et environ 2000 arrestations depuis le début des troubles post-électoraux. De son côté, le président Nyusi évoque 19 décès, dont 5 policiers. Cette répression brutale a attisé les tensions et creusé le fossé entre le pouvoir et l’opposition.

L’appel au dialogue du président Nyusi

Face à cette situation explosive, le président sortant, qui doit quitter ses fonctions en janvier, a appelé toutes les parties prenantes à la retenue et au dialogue national. Après avoir rencontré trois autres candidats malheureux à la présidentielle, il a tout particulièrement invité Venancio Mondlane à participer aux discussions.

« Si nous savions où il (M. Mondlane) était, je pourrais suggérer de nous rencontrer ici, mais nous ne savons pas où il est. Nous allons nous efforcer de faire en sorte qu’il soit ici. Si le pays doit être stable pour sa sécurité, alors nous le ferons. »

– a déclaré Filipe Nyusi.

Mais l’opposant numéro un, qui aurait quitté le pays par crainte pour sa sécurité selon certaines sources, a posé ses conditions. Il a fait savoir qu’il n’accepterait de dialoguer que si les pourparlers se déroulaient à distance et que les poursuites judiciaires à son encontre étaient abandonnées, ce à quoi le président n’a pas encore répondu.

Un pays au bord du gouffre

Alors que le fossé se creuse chaque jour davantage entre le pouvoir et l’opposition, c’est la stabilité et la paix du Mozambique qui sont en jeu. Les violences post-électorales ont déjà fait de nombreuses victimes et menacent de plonger le pays dans une grave crise politique et sécuritaire.

D’après des analystes, une médiation internationale pourrait s’avérer nécessaire pour faciliter le dialogue entre les différents acteurs politiques mozambicains et trouver une issue pacifique à cette situation très préoccupante. L’avenir du pays dépendra en grande partie de la capacité du président et de l’opposition à s’asseoir à la table des négociations pour trouver un compromis acceptable par tous et tourner la page de cette élection particulièrement contestée et violente.

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