Alors que le conflit en Ukraine entre dans sa quatrième année, il est temps de revenir sur les mots et les chiffres qui ont marqué ces douze derniers mois. Des avancées russes significatives à l’implication présumée de la Corée du Nord, en passant par l’utilisation d’un missile de dernière génération, retour sur une année charnière.
4360 km2 : les gains territoriaux russes en un an
Selon les données de l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), les forces russes ont progressé de 4360 km2 en Ukraine depuis février 2024, soit près de 22 fois plus que l’année précédente. Ces avancées se concentrent principalement dans la région orientale de Donetsk, avec notamment la prise de la ville stratégique de Toretsk en février 2025.
Koursk, un front inattendu
En août 2024, les troupes ukrainiennes ont ouvert un nouveau front dans la région russe frontalière de Koursk. Malgré les contre-offensives russes, elles y contrôlaient toujours 500 km2 mi-février. Cette zone occupée pourrait servir de monnaie d’échange pour Kiev dans d’éventuelles négociations, une perspective rejetée par Moscou.
L’ombre de la Corée du Nord
Plusieurs sources affirment que la Corée du Nord a envoyé plus de 10 000 soldats épauler les Russes dans la région de Koursk à partir d’octobre, une implication niée par Moscou et Pyongyang. De lourdes pertes, avec près de 300 morts et 2700 blessés selon Séoul, auraient conduit à leur retrait temporaire. Pyongyang est aussi soupçonné de livrer des armes à la Russie.
Orechnik, le missile de la discorde
En réponse aux attaques ukrainiennes avec des missiles occidentaux à longue portée, la Russie a utilisé pour la première fois en novembre son missile hypersonique Orechnik contre la ville de Dnipro. Capable d’emporter des charges nucléaires, il a été brandi comme une menace par Vladimir Poutine contre les « centres de décision » de Kiev.
61 milliards de dollars d’aide américaine
Avant de quitter ses fonctions, l’administration Biden s’est empressée de débloquer des fonds pour l’Ukraine, dont 20 milliards issus d’un prêt promis par le G7. En avril 2024, le Congrès a voté une nouvelle aide de 61 milliards. Un soutien que le président Trump conditionne désormais à un accès aux ressources minières ukrainiennes, une proposition qui ne semble pas rebuter Kiev.
Alors que les États-Unis souhaitent entamer des pourparlers directs avec la Russie, l’Ukraine et l’Europe craignent d’être mises à l’écart. Après une année d’escalade militaire et d’enlisement diplomatique, la paix semble encore lointaine. Les mots et les chiffres continueront de s’accumuler, en attendant un hypothétique cessez-le-feu.
