La France se prépare à vivre un moment historique ce mercredi soir. Pour la première fois depuis 1962, l’Assemblée nationale devrait voter une motion de censure contre le gouvernement, faisant ainsi chuter l’exécutif dirigé par le Premier ministre Michel Barnier. Cette crise politique sans précédent depuis des décennies plonge le pays dans l’incertitude, sur fond de tensions économiques et sociales.
Un vote à haut risque pour le gouvernement
Déposée par la gauche et l’extrême droite, la motion de censure a de grandes chances d’être adoptée lors du vote prévu vers 19h GMT. Les blocs du Nouveau Front Populaire (NFP) et du Rassemblement National (RN) disposent en effet d’une large majorité pour renverser le gouvernement Barnier, en poste depuis seulement 3 mois. Un record de brièveté sous la Vème République.
Cette censure fait suite à des mois de blocage à l’Assemblée, après les législatives anticipées voulues par Emmanuel Macron suite à sa déroute aux européennes face à l’extrême droite. Aucun camp ne dispose de majorité absolue, rendant le pays difficilement gouvernable. La décision du Premier ministre de recourir au 49-3 sur le budget de la Sécu a mis le feu aux poudres, précipitant le dépôt des motions.
Emmanuel Macron dans le viseur
Au-delà du gouvernement Barnier, c’est bien le président Macron qui est ciblé par ses opposants. Marine Le Pen, cheffe de file du RN, a estimé que l’exécutif devait chuter car il perpétue « les choix technocratiques » du chef de l’État. Même son de cloche à gauche, où Eric Coquerel (NFP) a appelé à « sonner le glas du mandat » présidentiel.
Légalement, le sort d’Emmanuel Macron, élu jusqu’en 2027, n’est pas lié à celui de son gouvernement. Mais politiquement, cette censure l’affaiblirait considérablement et compliquerait la suite de son quinquennat. Le président, actuellement en voyage en Arabie saoudite, a dit ne pas croire au vote de la motion. Il devrait être de retour à Paris à temps pour en mesurer les conséquences.
Un pays en proie aux doutes
Au-delà du feuilleton politique, ce sont les difficultés économiques et sociales qui inquiètent. Le déficit public devrait déraper à 6,1% du PIB en 2024, faute de budget voté, alors que la dette atteint des records. Sur les marchés, les taux d’emprunt français se tendent, signe de la nervosité des investisseurs face à l’instabilité hexagonale.
Tout sera plus difficile et plus grave en cas de censure.
Michel Barnier, Premier ministre
Quelles suites en cas de chute du gouvernement ? Les camps semblent trop divisés pour s’entendre sur une nouvelle coalition. De nouvelles élections législatives pourraient devenir inévitables si aucune solution n’émerge rapidement. En attendant, une « loi spéciale » devra être votée en urgence pour assurer la continuité de l’État.
L’avenir politique en suspens
À plus long terme, Marine Le Pen semble la mieux placée pour tirer profit de cette crise. Après trois échecs à la présidentielle, dont deux face à Emmanuel Macron, elle voit dans ces remous l’occasion de s’imposer comme la principale opposante en vue de 2027. À moins qu’une condamnation judiciaire, qui pourrait la rendre inéligible, ne vienne contrarier ses plans le 31 mars.
La France retient son souffle en attendant le vote de ce soir. Une page semble en train de se tourner, plongeant un pays déjà fragilisé dans une période de fortes turbulences politiques et d’incertitude économique. L’issue de cette crise, qui pourrait durer, sera scrutée avec attention par ses partenaires européens et les marchés financiers.
Cette censure fait suite à des mois de blocage à l’Assemblée, après les législatives anticipées voulues par Emmanuel Macron suite à sa déroute aux européennes face à l’extrême droite. Aucun camp ne dispose de majorité absolue, rendant le pays difficilement gouvernable. La décision du Premier ministre de recourir au 49-3 sur le budget de la Sécu a mis le feu aux poudres, précipitant le dépôt des motions.
Emmanuel Macron dans le viseur
Au-delà du gouvernement Barnier, c’est bien le président Macron qui est ciblé par ses opposants. Marine Le Pen, cheffe de file du RN, a estimé que l’exécutif devait chuter car il perpétue « les choix technocratiques » du chef de l’État. Même son de cloche à gauche, où Eric Coquerel (NFP) a appelé à « sonner le glas du mandat » présidentiel.
Légalement, le sort d’Emmanuel Macron, élu jusqu’en 2027, n’est pas lié à celui de son gouvernement. Mais politiquement, cette censure l’affaiblirait considérablement et compliquerait la suite de son quinquennat. Le président, actuellement en voyage en Arabie saoudite, a dit ne pas croire au vote de la motion. Il devrait être de retour à Paris à temps pour en mesurer les conséquences.
Un pays en proie aux doutes
Au-delà du feuilleton politique, ce sont les difficultés économiques et sociales qui inquiètent. Le déficit public devrait déraper à 6,1% du PIB en 2024, faute de budget voté, alors que la dette atteint des records. Sur les marchés, les taux d’emprunt français se tendent, signe de la nervosité des investisseurs face à l’instabilité hexagonale.
Tout sera plus difficile et plus grave en cas de censure.
Michel Barnier, Premier ministre
Quelles suites en cas de chute du gouvernement ? Les camps semblent trop divisés pour s’entendre sur une nouvelle coalition. De nouvelles élections législatives pourraient devenir inévitables si aucune solution n’émerge rapidement. En attendant, une « loi spéciale » devra être votée en urgence pour assurer la continuité de l’État.
L’avenir politique en suspens
À plus long terme, Marine Le Pen semble la mieux placée pour tirer profit de cette crise. Après trois échecs à la présidentielle, dont deux face à Emmanuel Macron, elle voit dans ces remous l’occasion de s’imposer comme la principale opposante en vue de 2027. À moins qu’une condamnation judiciaire, qui pourrait la rendre inéligible, ne vienne contrarier ses plans le 31 mars.
La France retient son souffle en attendant le vote de ce soir. Une page semble en train de se tourner, plongeant un pays déjà fragilisé dans une période de fortes turbulences politiques et d’incertitude économique. L’issue de cette crise, qui pourrait durer, sera scrutée avec attention par ses partenaires européens et les marchés financiers.