Le décès suspect d’une ressortissante française dans une geôle des Seychelles soulève de nombreuses questions. Valérie Ramier, âgée de 57 ans, a été retrouvée morte en juin dernier dans une cellule de garde à vue sur l’île de Praslin. Alors que la police locale évoque la piste du suicide, sa famille réfute catégoriquement cette hypothèse et a décidé de porter plainte.
Une altercation qui tourne au drame
Tout a commencé le 20 juin dernier, lorsque la mère octogénaire de Valérie, qui réside aux Seychelles depuis une trentaine d’années, a été hospitalisée pour une jaunisse. Un désaccord éclate entre Valérie et l’équipe médicale au sujet d’un transfert vers un autre établissement. La quinquagénaire, sous l’emprise de l’alcool, s’emporte. La police est alors appelée en renfort.
D’après le témoignage de la fille de la victime, Juliette Wack, qui a porté plainte à Poitiers où elle réside, les événements ont alors pris une tournure dramatique :
Alors que ma mère sort fumer une cigarette, qu’elle était prête à rentrer chez elle après avoir appelé des proches, une patrouille arrive à l’hôpital et une policière commence à la rouer de coups.
– Juliette Wack, fille de la victime
Valérie aurait crié à l’aide et supplié qu’on arrête de la frapper, demandant que quelqu’un appelle l’ambassade. Mais selon les proches, elle aurait ensuite été traînée au sol puis jetée brutalement dans un véhicule de police pour être conduite au commissariat.
Une mort inexpliquée en cellule
C’est là, dans une cellule de garde à vue, que Valérie Ramier a été retrouvée sans vie, dans des circonstances plus que troublantes. Selon le journal local The Seychelles Independent, son corps a été découvert pendu à un tuyau de douche, sa jupe torsadée autour du cou. L’auteur de l’article évoque une potentielle mise en scène.
La famille de la victime rejette catégoriquement la thèse du suicide, soutenant que Valérie, malgré une tendance à boire lorsqu’elle se sentait dépassée, n’avait aucune tendance suicidaire. Sa fille la décrit comme “une battante qui ne se laissait pas faire”.
Une enquête internationale s’organise
La sœur et le neveu de Valérie se sont rendus sur place et ont déposé plainte à la gendarmerie de Milly-la-Forêt avant leur départ. De son côté, Juliette a été entendue par la section de recherches de la gendarmerie de Paris. Elle est en lien avec l’ambassade de France aux Seychelles qui, selon elle, n’avait pas été prévenue du décès.
Le ministère des Affaires étrangères et l’ambassade se disent “mobilisés” sur cette affaire. Plusieurs demandes d’entraide internationale ont été lancées par les autorités françaises, notamment concernant l’autopsie du corps. Un médecin légiste français devrait se rendre prochainement sur place.
De nombreuses zones d’ombre demeurent autour de la mort de Valérie Ramier. Sa famille est déterminée à faire toute la lumière sur les circonstances du décès et à obtenir justice. L’enquête s’annonce longue et complexe, faisant intervenir les autorités françaises et seychelloises.
Ce drame met en lumière les enjeux de la protection consulaire des ressortissants à l’étranger et soulève des questions sur les conditions de garde à vue dans certains pays. L’affaire Valérie Ramier est malheureusement loin d’être un cas isolé et illustre la nécessité d’une coopération judiciaire internationale renforcée.
